Après la petite déception à Wroclaw, samedi soir direction Poznan par train (- de 10€ le trajet) en prévision du derby de Poznan le lendemain.
La ville
4ème ville polonaise que je visite et toujours la même bonne surprise. En arrivant samedi soir sur Poznan, le dynamisme dans les rues faisait déjà plaisir à voir. Si les villes polonaises partagent des points communs avec généralement un quartier historique / “old town” à l’architecture semblable, j’ai quand même vu une différence de style entre Wroclaw et Poznan. C’est peut-être son centre-ville piétonnier et ses pavés qui me donnent ce ressenti. Toujours est-il que j’adore l’Old Market Square, c’est magnifique avec ces bâtiments colorés, bars, restaurants, etc. Ça donne envie de flâner dans les rues.
On s’est arrêté au Lavenda Café & Lunch, une adresse de bon standing que je peux recommander pour déjeuner. En revanche, on a fini moins convaincu sur le logement que je vais citer pour que vous l’évitiez : c’était l’auberge Hostel Stonewall, trop rudimentaire dans ses services (ratio lits / salle de bains trop mauvais).
Chaque jour à midi, la ville de Poznan s’agrémente d’un rituel pittoresque de quelques minutes. A l’Hotel de ville, un carillon de deux chèvres se cognent à 12 reprises avec les cornes (plus de détails sur la légende qui se cache derrière ce rituel ici). Pour lancer ce derby, les deux chèvres portaient une écharpe du Lech et du Warta.
Le stade
Le stade Miejksi de Poznan était lui aussi un stade de l’Euro 2012 mais déjà occupé depuis 1980 par le Lech Poznan. Il a seulement profité d’une rénovation pour l’occasion. 50 ans après le début de sa création, le stade cache très bien son âge.
De l’intérieur, c’est quelque chose d’assez semblable aux 3 autres stades polonais que j’ai pu faire : grand, sans particularité distinctive mais toujours efficace. A noter que dans une même tribune vous pouvez vous déplacer entre les différents niveaux. Sinon, comme à Wroclaw, le stade s’illumine et s’embellit en soir.
L’atmosphère
La confrontation Lech Poznan – Warta Poznan est un derby un peu hors de nos habitudes puisque les deux clubs sont amis. Avec le Warta Poznan petit club récent promu, les deux clubs n’ont pas pu se créer de rivalité dans leur Histoire. J’ai même lu qu’on pouvait tout à fait supporter et voir les deux clubs. On aurait enfin trouvé une raison d’exister aux ”half and half scarves” ? Je vous rassure, les gens n’en ont pas. Témoignage (ou hasard) de cette rivalité : aucune fouille pour rentrer dans ma tribune. Aucun mal non plus à acheter ma place en ligne.
Le Warta Poznan bénéficiant d’un support parmi les plus faibles de l’Ekstraklasa (- de 2 000 spectateurs à domicile), on va vite passer sur l’ambiance Away que je n’ai remarqué que par quelques drapeaux (des dizaines/centaines de fans ?). On peut retenir qu’en étant dans ma latérale avec le parcage dans l’angle de la tribune à ma gauche, la vision est très mauvaise sur celui-ci. Je pense qu’il vaut mieux choisir la tribune en face.
Et si on parlait du Lech Poznan, désormais ? Un stade rempli de manière à laisser une très bonne impression visuelle : 23 000 ce n’est pourtant que 55% de la capacité du stade mais on oublie toutes ces places libres. Un virage a fait le spectacle avec une activité quasi totale de sa tribune. Voilà, une vraie tribune polonaise !
On aime bien les surprises et ils nous en offrent une belle en plein milieu de seconde mi-temps avec un tifo. Je ne sais pas pourquoi elle ne s’est pas faite au coup d’envoi, mais c’est tout aussi bien de nous surprendre ainsi.
Honte à moi, au stade je n’ai pas compris les références du tifo. On était complètement à côté de la plaque… Pourtant, la bâche “Enter The Ultras” dévoilée un moment avant le déploiement du tifo nous donnait déjà la référence à Matrix. La bâche fait une superbe référence à Neo face au choix de la pilule rouge (la volonté d’apprendre une vérité potentiellement dérangeante ou qui peut changer la vie) ou de la pilule bleue (rester dans une ignorance satisfaisante).
A gauche dans ce tifo, un ultra donne un fumigène rouge (remplace la pilule rouge) à l’homme derrière les lunettes. Cette image représente le mode de vie Ultra. A droite, un ultra récupère son téléphone portable (remplace la pilule bleue).
C’est donc tout logiquement que le tifo finit par s’effacer par une tribune pleine de fumigènes. J’adore l’idée, les références mises dans ce tifo. Quel boulot ! Dommage qu’il ait été difficile de mon angle de bien voir la partie gauche.
Le match ? Rien à foutre. Aucun souvenir. 2-0 pour Lech Poznan et voilà. On passe directement à la conclusion.
L’expérience groundhopping
Poznan se place sans doute très haut parmi les destinations touristiques et footballistiques en Pologne. Le trip est fortement recommandé. Cela se fait facilement depuis Berlin (3h / 270km exclusivement d’autoroute) ou depuis une autre ville polonaise.
La question philosophique qui peut maintenant se poser : un derby sans haine est-il encore un bon derby ? Je vous suggère l’opinion (bien qu’“extrême”) des ultras du Legia sur le même week-end : Hatred was, is and must stay. C’est un peu ce que je me dis. Face à un club populaire et rival, un vrai parcage chaud et plein à craquer, l’ambiance à Poznan doit pouvoir être encore meilleure. Le derby c’est super, mais ne vous arrêtez évidemment pas à ça et n’importe quel match face à un club bien suivi doit nous donner un aussi bon week-end.