Lendemain de Chelsea – Swansea, direction Tottenham et son White Hart Lane qui a lui bonne réputation. On doit tout d’abord faire avec le désagrément que le stade est au Nord de Londres, avec 40 minutes de transport à supporter depuis les gares.
Bien que décentré, White Hart Lane n’en est pas moins situé autour de quelques quartiers résidentiels. D’ailleurs, la Fan Zone est assez étrangement située sur une petite place à côté d’immeubles. Alors peut-être est-ce temporaire et lié au fait que le quartier est en travaux. En effet, Tottenham abandonnera bientôt l’actuel White Hart Lane pour un nouveau stade (du même nom) collé à l’actuel. Dès la saison 2017/2018, Tottenham devront trouver résidence dans un autre stade le temps de finir la construction. C’était donc la saison où jamais de voir ce stade.
L’architecture extérieure est vraiment superbe. Peu de choses laissent présager d’un stade de foot derrière les murs. Et les quelques marques d’usures/rouilles présentes ne font qu’agréablement renforcer l’identité et l’Histoire du stade. A l’intérieur, les coursives du Stand Away, puisque nous étions avec les Potters, affiche tous les adversaires de Tottenham jusqu’en 2014. En tribune, les premières caractéristiques que l’on peut noter : Il manque un angle de tribune, l’écran est technologiquement dépassé (rétro-éclairage inexistant). Puis surtout, une tribune qui doit se retrouver avec un bon quart de vue « restrictive ».
Je ne vais franchement pas beaucoup parler du match puisque Tottenham a sans mal écrasé Stoke 4-0 grâce notamment à Harry Kane (3 buts et une passe décisive). C’est peut-être la meilleure performance que j’ai vu d’un joueur en Angleterre. Le score n’a cependant pas empêché de voir quelques trucs cools dans les tribunes.
Les fans de Stoke ont très bonne réputation et font concurrence à ceux de Crystal Palace ou de Liverpool. J’avais moi-même été au Britannia Stadium il y’a quelques années pour ressentir cela. Les Potters remplissent toujours leur stade (avec des mois d’avance) et font normalement parcage complet partout. Il faut bien admettre que la ville de Stoke-On-Trent (239 000 habitants), célèbre pour sa poterie (génial, non?), n’a rien d’autre d’attirant. C’est même la seconde « ville de la honte » d’Angleterre avec un ratio de 982,5 habitants sur 100 000 qui vont à l’hôpital pour des problèmes d’alcool. Avec cela, Stoke est donc parfois cité parmi l’une des pires villes d’Angleterre pour vivre. Si j’ai été cherché cette info, c’est parce que j’avais été surpris de retrouver un « ado » de 14-16 ans (grand max) s’enfiler une bière dans les toilettes du stade.
Peut-être pouvons-nous les considérer un peu en marge de certaines tendances et de la concurrence en Premier League. Et c’est ce qui fait d’une certaine façon encore l’atout et le charme de ce club. Les joueurs d’abord, malgré quelques améliorations en théorie dans le jeu, ont des profils de footballeurs assez atypiques ou d’un autre siècle. Quelques brutes, du Charlie Adam, du Peter Crouch ou encore du Joe Allen. Bref, des joueurs facilement épargnés des sollicitations commerciales. Mais toujours généreux, à l’image d’un membre du staff qui discutera et offrira un maillot pendant l’avant-match à un fan handicapé.
Puis évidemment les fans qui soutiennent activement leur équipe et non sans aussi avoir un bon second degré. Pour principal exemple, leur fantastique hymne que je rêvais d’entendre une fois en live (ils ne l’avait pas chanté lors de mon match à Stoke) : Delilah de Tom Jones. L’une des plus belles chansons qu’il m’ait été donné d’entendre dans un stade de foot. Bon, à l’ancienne, les paroles ont été revisitées pour y joindre un peu de vulgarité et sexisme. J’admets volontiers que cela ne devrait plus s’entendre dans un stade, et ça a d’ailleurs déjà été discuté par Stoke City. Mais là, j’aime trop. Les frissons, à chaque fois. Ecoutez-les à Wembley (version originale).
I PUT MY DICK IN HER HAND AND SHE LAUGHED NO MORE. WHOOOOAAAAAHHH. WHY WHY WHY DELILAH. 🎼 #TOTSTK #stokecity pic.twitter.com/pXT5gFToFi
— Romain (@Sscrew49) February 26, 2017
Pour fermer la page sur ce club familial, je conseille également de regarder le film « Marvellous », l’histoire de Neil Baldwin, sorte de Forrest Gump de la vrai vie et ancien kitman du club des années 90 alors que le club se mourait en division 3. A son image, lorsqu’il dira que « J’ai toujours voulu être heureux, alors j’ai décidé de l’être. », les fans de Stoke l’imiteront avec une ambiance toujours bien amusante à 4-0. Un unique but aurait probablement pu faire exploser de joie le parcage pour un long moment.
Les Spurs ne sont pas non plus ridicules chez eux et j’en attendais pas moins de toute façon. Depuis la TV, on remarque régulièrement une bonne ambiance dans ce stade. Ce n’était pas le plus gros match de l’année, ni le plus serré pour eux mais ils ont fait une bonne impression qui laisse bien imaginer le stade s’embraser lors de grandes soirées européennes. Logiquement de part le match d’Harry Kane, ce sont les chants pour le buteur qui seront les plus fréquents et bruyants. Dans une assez bonne ambiance entre les deux camps, les Spurs lâcheront aussi des chants loin de déstabiliser les fans de Stoke sur l’air habituel d’Hey jude des Beatles : « YOU’RE SHITE« .
LA LA LA LA LA LA LA YOU'RE SHITE. #TOTSTK pic.twitter.com/aeZyX5Ftrm
— Romain (@Sscrew49) February 26, 2017
En dépit du résultat qui n’arrange pas du tout Liverpool non plus, c’était un stade et match à faire. L’animation offensive est belle à voir, le stade est unique et soutenu par des bons supporters. Rien à voir avec les cimetières de l’Emirates ou encore de Stamford Bridge.. Quant aux fans de Stoke, j’en ai assez parlé, je les adore. La vraie mentalité anglaise.
[…] Encore faut-il qu’ils la chantent, ce n'était pas le cas pour moi à domicile, mais ça l'était en Away à Tottenham. Au passage, je vous conseille le film “Marvellous” qui raconte l’Histoire vrai d’un Kit […]