En octobre 2020, je me rendais au Luxembourg pour l’un des derniers matchs avec public de la sélection dans son stade Josy-Barthel. Un an plus tard, la sélection évolue dans le nouveau Stade de Luxembourg. Utilisé depuis septembre, Luxembourg – Serbie est ainsi le second match officiel dans ce stade.
Un changement de domicile qui devenait obligatoire pour être homologué par l’UEFA. Le stade devrait ainsi également servir aux matchs européens du F91 Dudelange, premier club luxembourgeois à apparaître en Europa League en 2018. Et avec la Ligue Europa Conférence qui s’est créé depuis, on peut espérer revoir occasionnellement des matchs dans ce stade. Le Stade de Luxembourg vaut-il un déplacement ?
Malheureusement, à l’heure où tous les pays rouvrent les événements au public, le gouvernement luxembourgeois n’acceptait toujours qu’une jauge à 15% soit 1 600 places vendues + 400 pour les fédérations/VIP. Une décision incompréhensible, d’autant plus qu’elle n’empêchait pas la vente sans distanciation dans une même tribune. Une perte importante pour le football luxembourgeois estimée à 600 000 € sur les 3 derniers matchs (dont 250 000 € sur celui-ci) selon Joël Wolff (secrétaire générale de la FLF) dans une interview pour le magazine Dribble! offert à chaque fan présent. Un petit magazine gratuit étonnement intéressant : j’ai pratiquement tout lu. Il faut dire que le Luxembourg a le vent en poupe entre ce nouveau stade et le but victorieux de Sébastien Thill au Bernabeu, l’occasion également d’en apprendre plus sur le Sheriff Tiraspol. Les sujets ne manquent pas. Même la sélection a atteint un niveau de jeu raisonnable qui lui permet d’affronter la Serbie avec crédibilité et espoir.
Le Stade de Luxembourg
Le stade, qui dans son genre rappelle également l’intérieur du Stade de la Tuilière, est une franche réussite. Il correspond parfaitement aux attentes d’une sélection de l’acabit du Luxembourg. Un accès simple : à 20 minutes de bus (ligne de tram en cours de construction) depuis la gare et avec transport en commun gratuit au Luxembourg. Une devanture extérieure blanche épurée qui peut s’éclairer de différentes couleurs.
Des tribunes proches du terrain et à peine 10 000 places qu’ils sauront remplir contre des adversaires huppés. Enfin, des couleurs et motifs de sièges qui sont d’un effet autrement plus joli que le nouveau stade de Brentford, par exemple.
Peut-être pouvons-nous tout juste pinailler de n’y avoir que 4 entrées principales : à voir sur un match sans jauge et complet si le flux est géré rapidement.
L’atmosphère
Nouvelle bonne surprise en constatant la bonne ambiance malgré la jauge limitée aujourd’hui. Les fans les plus fervents étaient bien ceux présents au stade. Ils ont su me faire oublier les sièges vides. Des sièges qui, comme je le sous-entendais déjà, se fondent naturellement dans le décor. J’avais une impression bien plus proche des 50% que des 15%. Le Luxembourg a son petit groupe d’une dizaine d’ultras et son capo, et quelques dizaines de supporters supplémentaires prompts à les suivre debout dans les encouragements (qui ne sont pas chantés en français). On a pour ainsi dire aucun silence pendant le match (c’est déjà ce que disait dans l’ancien stade contre Chypre). Et cette fois-ci la latérale répondait encore un peu mieux aux chants du virage.
Non, vraiment, c’était bien. Je précise que j’étais dans le virage du Kop et qu’il ne faut évidemment pas se placer dans la tribune en face qui donnerait des sensations bien plus ternes. Pour un peu de folklore supplémentaire, affronter la Serbie c’est aussi faire face à une communauté de supporters serbes qui ne manquent pas de signaler sa présence par des drapeaux dans le stade. C’était bien vivant pour une jauge si faible, avec une petite embrouille sur le terrain suite à un contact dans la surface luxembourgeoise entre le gardien et l’attaquant. L’argent de la consignation des gobelets restera donc entre les mains de la FLF. #solidarité
Le match
Cette bonne ambiance s’est faite dans un contexte de match plutôt positif sans être extraordinaire (pas de but pour l’hôte). Le Luxembourg et la Serbie ont offert un match équilibré les 60 premières minutes. Les statistiques valident assez bien mon ressenti. Les deux sélections ont eu des opportunités (11 tirs chacune) et je croyais personnellement fort en la possibilité du Luxembourg de faire quelque chose. Cette équipe tente réellement de jouer au football en priorisant systématiquement les relances au sol (54% de possession et + de passes que l’adversaire), quitte à se faire très peur par moment sur des pertes de balles dangereuses. Mais de façon générale, face à un adversaire moins limité (mais limité quand même), le Luxembourg a eu l’occasion de produire un bon jeu. C’est tout naturellement que sur la dernière partie d’un match l’équipe plonge un peu et manque d’énergie. Déjà maigre avant le coup d’envoi, cette défaite sur le plus petit écart leur fait abandonner l’illusion d’une lutte pour la seconde place.
Je vous quitte sans conclusion mais sur une recommandation cadeau : le restaurant japonais Ninja House et son menu à volonté pour moins de 20€.