AC Milan - Inter Milan
Secteur 348, 49€
Pros
- L'hommage émouvant de la Curva Sud.
- L'illusion d'un stade plein malgré les 75%.
- San Siro t'es beau.
Cons
- Curva Sud en retrait pendant le match.
- Manque de folie dans le match.
Avec l’autorisation d’un taux de remplissage à 75% des stades italiens, un recul suffisant pour savoir que les mesures de sécurité ne sont pas tenues et des places à partir de 49€, c’était le bon moment pour revenir voir un derby milanais. Cette même confrontation était l’un de mes derniers matchs dans le monde d’avant, en février 2020…
Pas d’autre match sur la journée cette fois-ci, c’est avec une prise de risque minimale que je me rends au stade plusieurs heures à l’avance pour m’assurer une entrée sereine dans le stade (ouverture des portes exceptionnellement 3h à l’avance). Ça permet aussi de profiter tranquillement de l’activité autour du stade car c’est un stade qui a gardé énormément de vie avec des commerces ambulants tout autour. En tout cas, c’est ma quatrième fois à San Siro et le stade m’épate toujours autant. Quel mastodonte.
Pour ce match, je serais du côté du virage des Intéristes avec une vue assez limitée sur eux. Mais on s’attend à faire des concessions avec une place dans les derniers anneaux de San Siro et pour un petit prix de 49€. Effectuer ce match sans être dans le rush de ma précédente expérience m’a permis de mieux observer la population du stade et constater la mixité des fans, qui tend à prouver qu’aujourd’hui dans ce derby il n’y a plus de raisons géographiques ou politiques de supporter l’un ou l’autre. Que ce soit des potes, des familles, des couples, les gens viennent au stade sans supporter le même club de Milan. Un constat d’autant plus vrai et marrant dans les tribunes où les fans se mélangent dans presque tous les anneaux de San Siro. Sur une même action, sur une décision de l’arbitre, toutes les humeurs se retrouvent dans les tribunes et chaque fan doit supporter la réaction opposée d’un fan adverse dans ses alentours. Rarement, on sent l’agacement de quelques fans sans que ça n’aille plus loin. La cohabitation se fait bien.
Comme je le disais en début d’article, ce match s’est déroulé sous restriction d’un taux de remplissage de 75%. J’étais également curieux de ressentir par moi-même l’impact de cette restriction. Le procédé, largement visible à l’œil, est simple : les clubs condamnent quasiment toutes les deux premières rangées de chaque tribune/anneau/etc et quelques rangées parmi les plus hautes du stade. En général, ce sont donc des places avec des vues restrictives. Toutes les autres places sont prises, sans aucune distanciation. On ne ressent donc pas du tout les 25% de sièges vides. Je suis même en droit de me demander si c’est respecté… Dans le même genre, il y a une communication officielle sur l’obligation du port du masque (et de la distanciation, qui n’est plus possible) mais personne ne le porte dans le stade.
Ce derby milanais se dispute dans des conditions quasi idéales, avec des ultras surmotivés qui n’ont jusque-là eu au mieux que la Ligue des Champions pour revivre de si belles soirées depuis février 2020. La Curva Sud (AC Milan), face à moi, va dédier toutes ses animations d’avant-match aux victimes et à ceux qui luttent dans cette crise sanitaire. Des messages déployés par banderoles et un tifo qui étaient très émouvants à vivre. Ce qui s’est passé ce soir-là restera dans l’Histoire de ce derby.
« À ceux qui ont lutté, à ceux qui ne sont plus là.
À ceux qui ont combattu en 1re ligne pour sauver la nation.
Nous rendons hommage à toutes ces personnes.
En leur dédiant le tifo le plus important de toute la saison. »
La Curva Sud a ensuite passé la majorité du match à continuer de déployer des courtes banderoles, sans que j’en comprenne les significations. Mais je pense que ça a joué sur l’ambiance qui m’a semblé un peu en retrait de mon expérience en 2020. Par exemple, les drapeaux n’ont été de sortie pour la première fois que sur les dernières minutes de la première mi-temps.
Côté Inter & Curva Nord (ma tribune), l’activité a été constante. Par contre on oubliera le tifo du soir. D’ailleurs, est-ce que vous l’avez vu tourner sur les réseaux ? Je n’en suis même pas certain. Le tifo, que je n’ai pas pu voir depuis ma place, jouait sur le fait que les intéristes sont actuellement les champions d’Italie. Mais y’a rien à faire face à un tifo aussi engagé et humain que celui de la Curva Nord. Cela devenait de facto la mauvaise soirée pour ramener la rivalité milanaise à sa propre fierté d’être Champion. On s’en fout.
De manière générale, l’ambiance a été en tout cas très bonne. San Siro qui rugit, c’est toujours un sentiment extrêmement agréable. Mention spéciale aussi aux caméras et à la réalisation qui ont su s’attarder sur des visages biens connus des deux clubs comme Hakan Çalhanoğlu (passé de l’AC Milan à l’Inter cet été) – et à moindre importance Ibrahimovic – pour qu’ils se fassent bien pourrir par les spectateurs. Le joueur turque a eu sa vengeance à la 11ème minute sur pénalty. La Curva Sud répondra dans la semaine par une banderole : “Le courage, ce n’est pas de tirer un penalty après dix minutes, mais de rester avec sa femme après qu’elle vous ait trompé. Homme de m**rde”. Ambiance.
Globalement, on est resté sur un match animé mais qui a manqué un peu de folie avec un sobre match nul 1-1 pour 7 frappes cadrées de tout le match. Le 4-2 de février 2020 m’aura logiquement laissé d’encore un peu meilleurs souvenirs. C’est pas grave, je vais encore remettre ça pour le match retour. Ce derby reste l’un des meilleurs matchs d’Europe quand on aime combiner l’ambiance des tribunes au haut niveau et à un énorme enjeu sportif.
