La billetterie et politique tarifaire
Malgré mes nombreux passages à Milan, je ne m’étais encore jamais rendu à Monza. Leur montée en Serie A était l’occasion d’y porter un plus grand intérêt. Je vais le dire de suite : ce n’est pas forcément un bon calcul.
En effet, l’AC Monza s’est sans doute fait plaisir en augmentant significativement les prix des places. Pour être en latérale, il faut ainsi payer 50€ (tribune non couverte) ou 100€ (tribune couverte), et qu’importe si on est même pas capable de remplir un stade de 15 000 places contre la Juventus. Les virages n’étaient même pas en vente pour les possesseurs de l’AC Monza Card tandis que les places en latérales à 50€ sont parties immédiatement à l’ouverture des ventes pour les membres.
C’est donc en prenant une carte de membre à 5€ les 5 ans en début de saison que j’ai pu obtenir de justesse mon ticket pour ce match. Il fallait sinon succomber à la tentation des divers packs 3 matchs proposés par le club pour s’assurer un ticket. J’ai un temps eu cette idée.
Alors, la question se pose : est-ce normal que face à un adversaire du standing de la Juventus (quelle est la dernière fois que l’AC Monza disputait un tel match ?), le club ne puisse pas remplir sa tribune couverte ? A en croire la vitesse à laquelle les places sont parties pour les autres tribunes, je pense que non. Il y’a sans doute un refus d’un public demandeur à payer 100€ un match, et tant mieux. Surtout qu’à 100€ la place on ne parle pas de buffet, etc. Le seul confort moderne est celui d’avoir un toit.
Même si ça n’influence en rien l’expérience personnelle, c’est dommage de voir le club faire ce choix. C’est pourquoi je dis qu’il est aussi bien de voir l’AC Monza en Serie B pour une vingtaine d’euros plutôt qu’en Serie A pour une 50aine d’euros. Ce prix étant jusqu’à présent régulièrement pratiqué dans la saison, y compris contre des adversaires moins huppés.
Le match
Je parle d’adversaire huppé mais il n’y a bien que par son Histoire que la Juventus garde un tant soit peu de standing et de respect (pour certains). Surtout qu’à cette période de l’année, c’est une Juventus pitoyable qui arrive à Monza. Je ne le voyais que par les résultats précédents et des discussions sur les réseaux ou dans des émissions de foot. Mais pour ce match, j’ai vu l’horreur de mes propres yeux (rappel que c’est 50€ la place).On préférerait être en virage pour se cacher les yeux du terrain avec des drapeaux.
L’AC Monza, alors dernier du championnat a joué ce match certes dans un football limité mais en tant qu’équipe dominante ! Ils ont même remporté leur premier match de la saison et l’expulsion de Di Maria n’en est pas l’explication suffisante. C’était nul dès la première minute. Comment c’est possible d’être la Juventus, de prétendre à tous les mérités/privilèges (projet de nouvelle Coupe d’Europe, etc) comme si leur existence nous était nécessaire, et de ressembler à cette merde sur un terrain ?
L’atmosphère
Cette merde, elle ne s’arrête pas qu’au terrain puisqu’il est aussi de notoriété publique que le club fait la guerre à des groupes de supporters, qui ne sont plus autorisés à se rendre au stade. Le club n’arrive ainsi plus à vendre tous ses billets pour des matchs à domicile, malgré un stade de seulement 40 000 places.
Des indésirables étaient présents à Monza, mais bloqués (par choix et/ou contrainte ?) aux grilles du stade. Un groupe de plusieurs dizaines de supporters étaient visibles depuis ma tribune et ont chanté (inaudiblement) pendant la première mi-temps. Le virage était occupé par d’autres, avec une organisation semble-t-il assez faible bien que des chants étaient lancés. Malgré la qualité exécrable sur le terrain, pas de quoi tourner la tête et jeter davantage son regard sur les tribunes. C’est bien dommage car l’AC Monza offre un virage entier et proche du terrain, aux visiteurs. Contre un club milanais ou quelques autres parcages de Serie A, ça doit donner quelque chose d’impressionnant.
D’autres supporters bianconero se trouvaient dans les tribunes latérales, portant sans gêne des maillots de la Juventus, etc. Je n’étais visiblement pas le seul à avoir pris une carte de l’AC Monza Card sans en être fan.
Du côté de Monza, il fallait donc s’en remettre surtout au virage. C’est dommage car ça cassait d’emblée l’atmosphère générale avec des tribunes latérales aux sentiments mélangés malgré cette victoire “historique”. Le virage n’a rien proposé d’exceptionnel, en tout cas pas plus que la veille au match de Como en Serie B. Donc c’était un peu décevant pour ce qui devait être une grosse affiche.
Le stade
Il reste de cette expérience un stade sympathique avec une devanture qui se met bien en évidence à l’approche du stade. La vue en arrivant est cool. Les deux virages, comme je l’ai sous-entendu plus haut, sont de qualité puisque ce sont deux petites tribunes proches du terrain qui s’étendent sur toute la largeur. Et ça laisse une grande place pour les supporters visiteurs. Se rendre à Monza est extrêmement simple depuis Milan. C’est opéré par les transports publics milanais (ATM) avec un ticket Zone 4 (trajet en train d’une dizaine de minutes) pour 2€50. Par contre, une fois à Monza le stade est à une quarantaine de minutes de marche et ça fait chier.
L’expérience groundhopping
Ce n’est pas tant que l’expérience est décevante (on ne va pas à Monza avec des attentes élevées) mais surtout que le prix de celle-ci devient trop élevé en Serie A. Je suis persuadé qu’un match de l’AC Monza en Serie B offrait une expérience pas moins intéressante. Idéalement, il aurait plutôt fallu un match contre l’AC Milan ou l’Inter pour profiter d’un superbe espace visiteur. Maintenant, reste l’avantage certain que l’AC Monza se combine très facilement dans un week-end (ou sur la même journée) avec un match à San Siro. Et ça, c’est pas rien comme avantage.