Vitesse Arnhem - AS Roma
17,50€La Billetterie
Ce match étant un match de coupe d’Europe, il fallait attendre de voir si le club se qualifiait contre le Rapid Vienne au précédent tour. Au lendemain de la qualification, je demande à un ami dans ma classe, abonné au stade, s’il va aller au match et s’il peut me trouver une place pour le match. Il me prend une place avec les ultras, dix jours avant le match, avec sa carte d’abonné. D’autres amis de ma classe ont pu trouver des places 5 jours avant dans les autres tribunes, pour 23€. Le match était à guichet fermé 3 jours avant le match.
Il est donc, comme dans beaucoup de stades aux Pays-Bas, assez facile de trouver des places, particulièrement en dehors de la zone des ultras. Pour les grands matchs cependant, comme un huitième de finale de coupe d’Europe, il est tout de même important de prendre sa place en avance pour éviter d’être déçu.
Le Stade
Situé à quelques kilomètres dans le sud, de l’autre côté du Rhin, le stade ne peut être que difficilement atteint autrement qu’avec un bus, à la limite un vélo. Si vous avez une OV Chipcard, la carte de transport publique aux Pays-Bas, vous pouvez louer un vélo à la gare. Le réseau de bus marche cependant assez bien. Aligné à l’avant et à l’arrière de la gare centrale, les files de supporters attendent les bus affrétés pour le stade. Il faut se bousculer un peu pour entrer dans les bus moins d’une heure avant le coup d’envoi, mais un peu de patience fait l’affaire. Les bus à l’avant de la gare sont gratuits, de même pour le retour. Ceux à l’arrière sont plus réguliers et il se peut qu’il fasse payer un peu (5,50€ selon les rumeurs).
5 minutes plus tard, dans un bus plein et chantonnant, j’arrive avec mes amis aux abords du stade. Devant nous, l’entrée G de la tribune des ultras. Mes amis, positionnés dans la tribune latérale, doivent faire la petite marche autour du stade pour trouver l’entrée K. En passant à droite, il y a un grand détour pour éviter une zone vide, probablement utilisée pour du matériel du stade ou une zone de parking supplémentaire.
Devant nous se présente cette très haute enceinte. Faisant partie des stades les plus modernes du pays, l’accès à la tribune est assez simple avec les escaliers. Le stade est construit avec quatre tribunes bien séparées par des angles très droits, la connexion entre les tribunes est plus complexe. Mon ami me dit que le stade est probablement trop grand pour le club actuel. Construit lors des grandes années du Vitesse Arnhem, le stade ne se remplit que rarement. Muni d’un toit qui se referme lors des (nombreuses) journées de pluie dans la région de Gelderland, ce dernier était grand ouvert pour laisser entrer les derniers rayons de soleil d’une magnifique journée. Muni de beaucoup de barreaux au niveau du toit, le stade est très industriel mais reste dans la même veine que de nombreux stades en Eredivisie, comme celui d’Utrecht. Les barreaux gênent la vision du tableau numérique en face, et doivent couper un petit peu la vue lorsque l’on est tout en haut de la tribune des ultras, mais ce n’est pas fondamentalement très gênant.
Muni de plusieurs buvettes dans chaque tribune, je n’ai pas vu les prix pour la nourriture, mais les frites étaient de vigueur en tribune en début de deuxième période. La bière (de la Budweiser) est à 4€, abordable pour un stade. Il est possible cependant de payer avant la carte d’abonné pour des réductions. Les tribunes sont proches du terrain, le stade est assez moderne, le match est prêt.
L’ambiance
Les chants démarrent un quart d’heure réellement avant le début du match. Nombreuses places sont munies d’un grand drapeau jaune à agiter lors de l’entrée des joueurs, pendant que les 5 capos chantent à la gloire de Vitesse. « Forza Vitesse ! » crient-ils, alors que les supporters italiens sont en face, assez original. Les chants réguliers reviennent toutes les 2-3 minutes, ce ne sont rien de révolutionnaires mais ils sont bien accompagnés par les tribunes. Comme il se fait beaucoup au Benelux, les appels vers les autres tribunes pour faire participer tout le stade dans l’ambiance arrivent deux fois dans ce match.
Mixant du néerlandais et de l’anglais, les chants engagent toute la tribune, mais se répand assez peu dans le reste du stade, qui semblait un peu plus silencieux que notre tribune. Avec Vitesse dominant, les chants étaient véhéments surtout en première période. Accompagné de nombreux enfants, les parents supporters me disent qu’ils trouvent le stade très familial et accueillant. Aux vues des incidents récents, il n’était que peu surprenant de voir beaucoup de membres de la police nationale dans les rues d’Arnhem trois heures avant le match. Les Italiens, particulièrement les Romains, ont une certaine réputation. Les deux clans de supporters étaient gardés bien séparés avant le match et aucun débordements ne fut notés.
Le Match
Avec une équipe de Mourinho, on savait à quoi s’attendre avant le match. Bloc médian, peu de pression sur l’adversaire et une défense solide, qui s’accompagne de quelques coups vicieux lorsque les attaquants de Vitesse trouvent assez de place à exploiter. Les locaux ont été très bons en première période, utilisant les latéraux parfaitement pour contrer un milieu romain dominateur. Ils n’arrivent pas à concrétiser leurs actions, malgré plusieurs occasions très franches. Rui Patricio sort plusieurs belles frappes néerlandaises, mais le raté d’Openda à 5 mètres du but marque un tournant dans le match. Les visiteurs n’arrivent pas à sortir de leur moitié de terrain avant la 40ème minute. C’est également à ce moment-là que Sergio Oliveira marque d’une volée sur un corner très mal dégagé. Les Italiens ont fait le dos rond pendant 45 minutes et ont marqué sur leur seule occasion. Du grand Mourinho.
Au retour de la pause, le but semble avoir mis un coup sur la tête des locaux. Il y a très peu d’occasions, quelques demandes pour des penaltys très litigieux, mais rien de sensationnel. Oliveira, dans la veine de ses coéquipiers, continue de mettre des coups et se fait finalement exclure pour un deuxième jaune en fin de match. Pas assez pour que Vitesse revienne dans le match qui se termine donc par une victoire 1-0 pour les Romains. Il faudra aller chercher un résultat à Rome la semaine suivante.
La ville
Je suis resté la nuit après le match pour éviter de me précipiter pour le dernier train pour Groningen. Un hôtel en centre-ville, plus cher qu’à mon habitude mais les options n’étaient pas très larges. J’ai pu explorer la ville un peu le soir et regarder les matchs de la seconde partie de soirée de coupe d’Europe, avec un super PSV-Copenhague notamment. Les étudiants de l’université de Nijmegen, située à quelques minutes de transport d’Arnhem, étaient de sortie en cette belle soirée de mars.
Je me suis aventuré en ville le lendemain. Sous un grand soleil, j’ai pu visiter un centre-ville piéton, avec une architecture bien propre à la région, munie de ses belles briques rouges. Il y a une grande histoire liée à la Seconde Guerre Mondiale ici, avec la bataille d’Arnhem de 1944 notamment. Il n’y a pas 50 choses à faire, mais les musées de guerre sont intéressants. On oublie souvent l’invasion des Pays-Bas et de la Belgique lorsque l’histoire est enseignée en France. Je recommande d’aller à Rozet, un centre plutôt pour les étudiants, mais qui mélange expositions et bibliothèque. Un beau rooftop permet d’observer la ville d’au-dessus.
Il y a un magnifique parc qui surplombe la ville, avec probablement la plus grande colline du pays, haut de quelques mètres. Un pays décidément très plat. Le parc, surtout lors d’un beau jour de printemps/d’été, est rempli de locaux venus promener leur chien ou piqueniquer. Le musée de l’eau montre une facette importante du pays : le contrôle de l’eau qui se répand partout et sans irrigation, inondera une bonne partie du pays.
Une ville sympathique mais où l’on ne passe pas plus de quelques heures. L’exploration de Nijmegen peut valoir le détour avant de repartir chez soi.
L’expérience de Groundhopping
L’ambiance était très bonne, il y a eu beaucoup de chants sur le bus du retour. Tous les supporters sont sortis en boîte de nuit après le match malgré la défaite. Ils sont déjà contents d’être à ce stade de la compétition. Le stade est très sympa, ce n’est peut-être pas le plus beau mais l’atmosphère chez les ultras était vraiment top. J’étais évidemment ravi d’aller au stade avec des amis, surtout des fans du club, alors cela aide l’expérience.
Une certaine déception pour le résultat est surplombée par une bonne soirée en générale. J’ai pu observer Mourinho et ses joueurs de prêt, chanter à en perdre la voix et regarder un plutôt bon match de football.
Je recommande l’expérience à Arnhem, mais plutôt pour un grand match contre le top 3 (Ajax, PSV, Feyenoord), en coupe Europe ou alors le derby contre Nijmegen. L’expérience serait moins bonne avec un stade moins rempli.