Je vous avais quitté vendredi soir après Fenerbahçe – Sivasspor, mon week-end va maintenant continuer avec du tourisme dans Istanbul puis le match Besiktas – Goztepe samedi à 19h et même la section basket du Besiktas.
La ville
Lors de notre visite d’Istanbul, on est évidemment passé par les attractions les plus recommandées de la ville : la basilique Saint-Sophie, la mosquée Bleue, le Dolmabahce Palace qui se trouve dans le quartier du stade de Besiktas, Grand Bazar (coin sympa tant que vous n’achetez rien). le centre historique de la ville, etc.
La Mosquée Süleymaniye
Je ne souhaite pas revenir sur chaque activité car internet en dit suffisamment mais elles en valent toutes la peine. A noter cependant qu’on s’est privé de la Tour de Galata car les files d’attentes étaient beaucoup trop longues. Pour l’attente et le prix de 7€, ça ne semble pas en valoir la peine sur un court séjour. Dans ce cas, autant faire un Tour du Bosphore en bateau pendant 1h30 pour quelques euros. La ville aux « 7 collines » a bien suffisamment de relief pour offrir un panorama complet et magnifique même depuis un bateau (par la compagnie Turyol, pour notre part).
Un tour du Bosphore en bateau
Au-delà des lieux touristiques qui ont un intérêt certain, comme à Rome (on surnomme d’ailleurs aussi Istanbul « la deuxième Rome »), ce que je préfère c’est pouvoir me plonger plus significativement dans le « quotidien » d’un stambouliote et quitter l’amas de touristes asiatiques qui arrivent par bus entier. C’était un peu le manque constaté récemment à l’excellente ville de Vienne. En l’occurrence, à ce jeu, Istanbul a des atouts qui dépassent le seul charme architectural de ses rues et monuments : les chats.
Vue sur la Tour de Galata
La ville d’Istanbul est autant vivante par ses hommes et femmes que par ses chats, qu’on trouve à chaque coin de rue, libre de vaquer aux occupations qu’ils leurs vont bien. En effet dans l’esprit des turques le chat est historiquement sacré (lié au prophète Mahomet) et égal de l’Homme. Ils doivent vivre libres et donc dehors. Ils n’appartiennent à personne, et à tout le monde à la fois. Vous pouvez regarder le documentaire « Kedi » pour en savoir plus à ce sujet. Parmi les innombrables chats croisés, on a ainsi pu en voir posés en extérieur sur des fauteuils de bars-restaurants, et même dans la basilique Sainte-Sophie comme si de rien n’était ! Je n’ai aucune affinité particulière avec les animaux (j’en ai pas) mais cette liberté qu’on leur accorde vous rendent heureux. On retrouve aussi de nombreux chiens en liberté (et en surpoids), mais cet animal de façon différente reste à l’extérieur car il est jugé plus ou moins « impur » pour vivre à l’intérieur. Il est impossible de dire qu’Istanbul serait la même ville sans ses chats, ils sont maintenant devenus un atout considérable.
A Istanbul, les chats squattent les cafés…
Ou encore les musées avec ici la Basilique Sainte-Sophie
Le stade
Après quelques-unes de ses visites et promenades (faites aussi sur dimanche), on a pu se diriger assez tôt vers le stade du Besiktas. Le stade est situé sur les rives du Bosphore, et à côté de l’une des 3 meilleures attractions de la ville avec le palais de Dolmabahçe qui se visite, avec également un musée. C’est donc parfait de s’y rendre quelques heures avant le match pour passer au grand minimum une heure et demi dans la zone. Pour notre part, on a fait la visite (avec guide audio) du palais uniquement en 1 heure et c’était un peu trop juste (fermeture dès 16h des entrées – et 17h tout le monde doit quitter les lieux).
Vue sur le stade (à gauche) et sur le Palais de Dolmabahçe (à droite)
L’arrivée au stade
En tout cas, ça vous place un peu la situation du stade de Besiktas qui est excellente. A y réfléchir, avec du temps on aurait peut-être dû aller voir les animations dans le quartier du Besiktas qui se trouve un peu plus loin mais finalement qu’à 15 minutes de marche. Les fans y passaient sans doute leur avant-match car c’était sinon plutôt calme autour du stade. Si on s’est pointé en avance nous, c’était aussi pour récupérer notre Passolig. Rien de bien différent de l’expérience avec le Fenerbahçe : quelques galères pour trouver le guichet et y rentrer car il y’a des barrages partout, des avis contradictoires de stadiers ou flics, des gens qui rentrent/sortent de certaines zones prétendues fermées. On ne comprend pas et personne ne comprend ou parle l’anglais. Au final, il aura fallu attendre une certaine heure pour que la sécurité se mette totalement en place et ouvre les portes. Rien d’illogique quand on a enfin compris que c’était ça le problème. Ces barrages sont un peu plus un point faible qu’au Fener’ selon moi car le tour du stade a visuellement des atouts, encore faut-il pouvoir s’en approcher : des grandes lettres « BESIKTAS », un aigle, etc. Vous les aurez difficilement en vue dégagée sans barrière.
Je n’ai pas plus cherché à comprendre également pourquoi au guichet on m’a redonné un Single Entry Pass Card alors que je voulais récupérer ma carte Passolig. J’ai pu voir derrière le type un bureau avec probablement des centaines d’enveloppes pour des cartes Passolig. Peut-être que ce jeune « employé » avait simplement la flemme de chercher… Tant pis c’est sans incidence.
Pour en savoir davantage sur le système de billetterie, lisez notre guide pour voir des matchs en Turquie.
Avant de rentrer à l’intérieur, un petit détour par la boutique qui vend à la fois du merchandising pour la section foot et la section basket (on y revient en fin d’article puisqu’on a assisté à un match le lendemain avant notre départ). Je n’ai pas résisté à la tentation d’un pull sobrement marqué « BESIKTAS », et le lendemain d’un t-shirt, le tout pour 30€ (les maillots officiels sont à 25-30€).
L’entrée en tribune
Lors de la fouille, la sécurité m’a fait retirer la batterie de mon APN pour le mettre à la « consigne ». La consigne chez eux ? Des grands cartons ou sacs plastiques « fourre-tout », à nous de prendre une photo au préalable. Ça s’annonçait déjà prometteur pour récupérer son objet après le match et je ne vais pas être déçu… A la sortie du stade les cartons/sacs sont pleins (notre objet a pu changer de conteneur depuis), ça cherche en vrac, ça se plaint à raison. La sécurité se renvoi la balle en ne faisant aucun effort « regarde plutôt l’autre carton ». Les objets sont parfois minuscules (de nombreux chargeurs aussi) et la sécurité ose « fouiller » devant nos yeux sans utiliser les mains (!) pour finir par lâcher des « on l’a pas ». Quel culot ! Pire, le mec de la sécurité alors qu’on recherche toujours nos affaires semble se casser avec des sacs, sa journée à lui est terminée. Mais qu’est ce qu’il fout cet enf**** ?!? Hallucinant, des escrocs. Parce que j’ai insisté plusieurs fois, sans en démordre, j’ai finalement réussi à retrouver ma batterie. Bah ouai enfaite, il suffisait juste de se donner le courage de chercher. Mon pote s’est lui fait prendre toutes ses pièces (ce qui vaut rien en Turquie), moi aucune malgré un porte-feuille. Bref, c’est aléatoire et le mieux c’est de se pointer les poches le plus vide possible au stade.
Les tribunes
Sur les conseils de Bastien, on s’est placé en « DOGU ÜST TRİBÜN BLOK 415 », en plein dans le Kop de la tribune latérale avec les capos quelques rangs devant nous, parfait. Le logo du Besiktas « flotte » au dessus de nous, la vue est dégagée sur le terrain. Ce stade construit en 2013 est une réussite. L’emplacement géographique du stade et l’atmosphère que vont donner les fans sont bien suffisantes à effacer toute éventuelle réflexion « c’était mieux avant ce stade moderne ». Les supporters ont une tradition ici en imitant les griffes d’un aigle, emblème du club : une particularité sympathique. L’autre kop se trouve dans le virage supérieur à notre droite mais comme au Fenerbahçe le stade est capable de vibrer partout avec une majorité de supporters debout et prêt à suivre les chants. Étant nous-même dans le bruit permanent de notre bloc, c’était plus difficile de constater l’activité vocale de certaines tribunes mais on a bien vu le stade entier suivre certains chants cependant. A noter aussi la participation à priori très bonne du parcage de Gotzepe. On a pu les entendre de temps en temps et les voir se donner tous ensemble en sautant.
Un autre détail pas des moins importants pour la cohérence des tribunes, notre latérale et le virage se font de grands « coucou » en agitant les bras pour lancer et/ou suivre ensemble les chants. On apprécie énormément cet effort amusant et pratique qui permet d’atteindre un niveau largement supérieur en terme d’ambiance. En véritable chef d’orchestre le capo est continuellement en train de tendre l’oreille, on sent la volonté tout au long du match de supporter et chanter tous ensemble. Et lorsque le défi est réussi, c’est tout le stade qui peut s’embraser pendant de longues (dizaines de) minutes. Et puis les chants du Besiktas, comme celui ci-dessous, sont excellents.
Personne ne peut t’aimer autant que moi
Qu’y aurait-il de bon sans Besiktas
Je pense à toi à chaque instant, je te vis à chaque instant
Je n’ai pas peur de t’aimer j’ai peur de te perdre
(traduction approximative, merci à @_BESIKTAS_FR)
Ce chant du Besiktas. 🤗 pic.twitter.com/dEug85UufY
— Au-stade (@Au_stadeFR) March 16, 2019
Bonus : la barrière de la langue ne nous a pas empêché de participer, suivre le rythme et les chants (même si on avait aucune idée des mots réellement prononcés). C’est vraiment cool dans un pays étranger de ne pas se sentir exclu ainsi. D’ailleurs, avec le public aussi passionné qu’il soit on ne se sent pas en retrait ou sous pression. C’est assez libre et personne ne vient casser les couilles à d’autres.
Le match
Sur le terrain, on a eu niveau de jeu correct sans plus. Avec une possession de 65%, le Besiktas ne va pourtant cadrer qu’une seule frappe : celle du but décisif ! Goztepe, malgré Loris Karius dans les buts du Besiktas, n’ont pas pu su marquer malgré 6 frappes cadrées sur 13. Ils ont certainement été mal payé mais tant mieux pour « nous ». « Nous » parce que lorsqu’on vit un match du Besiktas dans son kop, avec les chants qui rentrent dans la tête, on devient presque supporter du club.
Le Besiktas Sompo Japan (basket)
Le lendemain, l’équipe de basket du Besiktas jouait un match dans leur BJK Akatlar Sports Hall. La situation géographique de la salle est assez mauvaise, à 30 minutes de marche du métro le plus proche. On allait cependant pas se priver de l’expérience, surtout qu’un billet ne coûte que 3€ ! A ce prix, la salle de 3 000 places était pourtant à moitié pleine. Mon interrogation, et peut-être la votre, c’est de savoir à quoi ressemble l’ambiance. Déjà, tous les maillots portés sont celui du club de foot. Et sinon, en tribune le public est très familial. On a cependant une vingtaine de jeunes (approx. 16-22 ans) qui chantent, appuyés par une petite fanfare de 2-3 vieux. C’est au plus sympa mais rien qui ne vaille particulièrement le déplacement si vous n’êtes pas fan de basket. A tenter lors d’un derby surtout.
L’expérience groundhopping
En conclusion, c’était l’un de mes meilleurs voyages avec Rome et Vienne. En une soixantaine d’heures sur place, on a pu malgré tout très bien visiter, et profiter d’un match du Fenerbahçe et du Besiktas. Il nous reste maintenant à y retourner pour un match du Galatasaray, ou mieux un derby.
[…] par-dessus l’autre. Je suis obligé de trouver ça nul d’autant que je reviens du Besiktas où j’avais particulièrement valorisé ce travail commun des tribunes. En plus, aucun groupe […]