Le groundhopping, la rencontre Voyage-Football

Le groundhopping, la rencontre Voyage-Football

Chaque week-end, des excursionnistes du football parcourent des milliers de kilomètres à travers le monde pour découvrir des stades. Ces groundhoppers conjuguent ainsi voyage et football, ce qui leur donne d’innombrables anecdotes à raconter.

La découverte comme maître-mot

 

Le groundhopping, terme britannique, fut tiré d’un article de magazine sportif du nord-ouest de l’Angleterre dans les années 1970. Cette appellation vise les personnes qui se rendent aux matchs dans différents stades, sans pour autant supporter une des deux équipes qui s’opposent.

Grâce à l’essor de la nouvelle technologie, le phénomène a donné naissance en 2016 à une application android nommée « Groundhopper », très utilisée par les collectionneurs de matchs. Ces derniers, allant de stade en stade, se font un plaisir d’ajouter la dernière rencontre qu’ils ont vu sur leur smartphone pour leur suivi statistique.

Cependant, cette activité est encore méconnue par de nombreuses personnes suivant le football assidument. En effet, si le fait de voyager ou de suivre ce sport constituent des passions habituelles pour bon nombre de français, la conjonction des deux est rarement un rituel du voyageur ou du footeux pris séparément.

 

« Observer les gens, leurs comportements et ce que le foot peut avoir comme effet sur eux, à quel point ce sport peut déchaîner les passions, rassembler, c’est juste beau »

 

Les groundhoppers sont tous des passionnés de football à l’origine. Ils sont intéressés par la beauté des stades et des tribunes, par les ambiances et les différents codes ultras se dégageant de chacune de ces travées, plus que par le résultat ou la renommée du club recevant la rencontre.

Cette envie de découverte leur vient en général du suivi d’un club dans un stade étant enfant. En effet, supporters du Paris-Saint-Germain, des Girondins de Bordeaux, du Racing Club de Lens, du Stade Malherbe de Caen, du Racing Club de Strasbourg, ou encore de l’AJ Auxerre, tous se sont rendus au stade le plus proche de leur ville de naissance. « Le fait d’aller au stade ou non, c’était la carotte ou le bâton lorsque j’étais enfant, suivant mes résultats scolaires » explique un supporter du Racing Club de Lens, devenu également groundhopper par la suite. Il souligne également que, petit, il était davantage attiré par la ferveur se dégageant des tribunes que par ce qu’il se passait au sein du carré vert, comme beaucoup d’enfants se rendant au stade.

A l’adolescence, viendront les premiers déplacements à l’extérieur, permettant ainsi de découvrir les ambiances d’autres stades français.

L’ultime étape, elle, viendra souvent à l’âge de la majorité, avec l’idée d’aller dans plus de stades, plus loin, à l’étranger, et d’allier donc voyage et football. De devenir groundhopper tout simplement.

 

« Un match de foot c’est dans un stade pas à la télé. Les odeurs, les bruits, les pyros, les tifos, les rencontres, le partage, le froid, le chaud, la joie, la déception…c’est juste magique à vivre »

 

Le sport, et d’autant plus le football, permet de passer par toutes les émotions pouvant être vécues dans une vie en seulement quatre-vingt-dix minutes.

Il suffit de voir les émotions que les français ont pu vivre l’été dernier durant la finale de la Coupe du monde : la joie et l’euphorie immense évidemment grâce à la victoire, mais cela tout en passant par la peur et le stress durant tout le match, ou encore la déception lors de l’égalisation croate. Pour les plus ardents, on peut même parler d’outrance, de mauvaise foi, voire de superstition.

Alors imaginez à quel point cela est décuplé dans un stade ! En effet, pour les adeptes du football, rien n’est plus beau qu’un stade qui retient son souffle, qu’une ambiance qui monte, que la déception de milliers de personnes à la même seconde. En ce sens, le bruit d’un stade est fascinant.

« Un match de foot c’est dans un stade pas à la télé. Les odeurs, les bruits, les pyros, les tifos, les rencontres, le partage, le froid, le chaud, la joie, la déception…c’est juste magique à vivre » met ainsi en avant un groundhopper.

Personne ne pourra certainement mieux vous en parler que ce strasbourgeois qui a vécu, au stade, les finales des coupes du monde 1998 en France et 2018 en Russie ! « Complétement dingue » dit-il.

De même, le contact entre les personnes est différent dans les stades. C’est un des rares endroits où l’on peut voir les classes sociales se mélanger à ce point. Ainsi, pendant près de deux heures des personnes qui n’auraient jamais discuté en dehors d’un stade du fait de leurs différences peuvent sympathiser de façon incroyable. « Observer les gens, leurs comportements et ce que le foot peut avoir comme effet sur eux, à quel point ce sport peut déchainer les passions, rassembler, c’est juste beau » souligne alors un groundhopper suisse.

 

Mais le groundhopping c’est loin de n’être que du football. A cela s’ajoute la découverte d’une nouvelle ville, d’une nouvelle culture, d’une nouvelle gastronomie, dans un endroit dans lequel les groundhoppers ne seraient certainement jamais allés en d’autres circonstances.

L’un d’eux nous donne alors l’exemple d’Asunción au Paraguay. Il avoue être tombé totalement amoureux de la ville, de la culture, des habitants. « Cela permet de voyager dans des endroits non touristiques, sans se contenter d’aller à Ibiza, en Sicile, en Sardaigne, et les expériences sont donc finalement bien plus enrichissantes que si l’on voyageait simplement » met-il en exergue.

Ainsi, un groundhopper a profité, par exemple, d’un match aux Caraïbes pour rencontrer la population locale durant plusieurs jours, lui donnant « une vision très différente par rapport aux nombreux touristes qui entrent et sortent de cet endroit en quelques heures par le biais d’un bateau de croisière ».

Pour beaucoup d’entre eux l’idée est donc d’associer la découverte de stades à celle de villes, comme le soulignera un strasbourgeois qui reste souvent plusieurs jours après le match, étant intéressé par l’histoire et la culture des villes.

Cependant, d’autres ont tendance à se contenter exclusivement du football, parfois de manière compulsive. « Mon record est de dix matchs en un week-end ! » indique alors un groundhopper auxerrois.

Mais peu importe, vivre une passion après tout c’est la vivre à fond et chaque passion peut être compulsive et a son degré de folie. D’autant plus celles qui impliquent l’idée de collections, comme ici avec les stades ou les billets de matchs. Mais selon un groundhopper anglais « Cette passion a au moins l’avantage immense de se rendre dans différents endroits et de découvrir sans cesse de nouveaux lieux ».

 

Nombreux sont donc les bons souvenirs lors de ces aventures footballistiques. Les derbys italiens, allemands, de l’Europe de l’Est comme Belgrade, ou les ambiances en Amérique du Sud reviennent souvent dans les mémoires lorsque la question de la meilleure expérience est posée aux groundhoppers. D’autres matchs mythiques, comme France-Brésil en 1998 ou France-Angleterre en 2004 avec le doublé de Zidane furent cités par ceux qui ont eu la chance d’y assister.

Cependant, d’autres réponses furent moins attendues. C’est le cas d’un match de Coupe de France opposant Viry-Châtillon à Angers. Cette rencontre représente le meilleur souvenir d’un anglais comptabilisant 3960 matchs, 2022 stades, dans 36 pays différents. D’autres matchs amateurs, plus farfelus les uns que les autres, restent dans les mémoires de certains groundhoppers.

En effet, il existe des centaines de façon de vivre le groundhopping. Si certains ne s’intéressent qu’aux plus grands derbys et aux plus belles ambiances, d’autres préfèrent les terrains vétustes et leurs petites tribunes bariolées du football amateur. Ils se refusent alors de participer au foot business et considèrent que « dans les divisions amateurs, l’accueil est meilleur et les échanges plus détendus que dans certains grands stades », comme l’a souligné un supporter du Racing Club de France (club évoluant au cinquième échelon national, en N3).

Par conséquent, peu importe le niveau, chaque enceinte a ses particularités, sa propre histoire et mérite ainsi d’être explorée.

Deux exemples de stades amateurs valant le détour. Le Stade Gospin Dolac à Imotski, en Croatie

 

Le Stade Izmailovo à Moscou, en Russie. Photos de Stéphane Lievens, page « Brussels Groundhopper » (Facebook).

 

Une organisation méthodique

 

Si la découverte est le maître-mot des pratiquants du groundhopping, l’organisation est, elle, d’une importance capitale. En effet, tout est prévu au millimètre près, toujours très en avance pour la majorité des groundhoppers.

S’agissant du choix, il se portera sur un match directeur, où il existe de l’attrait dans les tribunes. De ce fait, ce sont les derbys et les matchs où l’antagonisme entre les supporters des deux équipes est important qui sont les plus prisés.

Le match choisi est coché pour certains dès la sortie des calendriers des différents championnats en juillet. Viendront par la suite se greffer d’autres matchs, afin de rentabiliser le voyage en matchs, expression qui revient souvent de la bouche des groundhoppers. En effet, rares sont ceux qui voyagent à l’étranger pour ne voir qu’un seul match durant leur séjour.

Certains d’entre eux, comme c’est le cas d’un groupe de caennais, ont même réalisé des tours d’Europe entre amis, en essayant de voir un match par jour dans chaque ville et donc d’allier football et vacances.

 

En ce qui concerne les moyens de déplacement, ils sont tout aussi variés que les façons de vivre le groundhopping. En effet, les groundhoppers utilisent la voiture, le bus, le train, ou encore l’avion pour les déplacements les plus lointains.

Pour ces derniers, se pose également la question de l’hébergement, et parfois pour plusieurs nuits, afin de profiter du pays comme adorent le faire en général ces voyageurs du football.

Si certains pays permettent de s’en sortir pour un moindre coût, comme en Europe de l’Est, d’autres pays, tel que la Suisse, impliquent des situations bien plus causasses qu’une nuit tranquille dans un hôtel.

Un groundhopper messin raconte alors avoir dormi dans sa voiture pour assister à un match en Suisse, ou sur un banc à Kiev la nuit précédant la finale de la ligue des champions l’an dernier car la chambre louée était en réalité une arnaque. « Mais peu importe, le groundhopping c’est aussi ça ! » dit-il.

 

Les frais, qui sont évidemment importants, ont l’avantage d’être partagés aisément lors de déplacements en voiture surtout, ou de nuit à l’hôtel en ne prenant qu’une chambre pour plusieurs.

En effet, la majorité des groundhoppers voyagent entre amis, ou parfois en famille. Néanmoins, certains n’hésitent pas à faire également des expériences solitaires, en partant un week-end pour assister à plusieurs matchs et compléter, par voie de conséquence, leur collection.

 

Deux exemples de collections réalisées par les groundhoppers.

 

« Beaucoup pensent que c’est de l’argent mis en l’air juste pour voir des mecs courir derrière un ballon. Moi je leur répond que c’est ma passion et que je prends plaisir à voyager »

 

Des concessions et des risques

 

Si un groundhopper se doit d’être organisé afin de planifier ses excursions footballistiques à travers le monde, il doit également l’être dans le but de réussir à concilier cette passion très prenante en temps et en argent avec le reste de sa vie.

Un groundhopper caennais nous explique alors qu’il faut savoir faire des concessions et « ne pas être trop gourmand parfois ».

 

En effet, lorsque des personnes qui n’ont pas cette passion abordent le sujet du groundhopping, elles comprennent difficilement comment ces globe-trotters du football peuvent avoir une passion aussi coûteuse, que ce soit en temps ou en argent. Un groundhopper auxerrois souligne alors que « beaucoup pensent que c’est de l’argent mis en l’air juste pour voir des mecs courir derrière un ballon. Moi je leur répond que c’est ma passion et que je prends plaisir à voyager ».

Toute passion n’est effectivement pas forcément bien considérée par tout le monde. « Mes proches me voient comme un extraterrestre et ne comprennent pas du tout comment je peux faire plus de 3000 kilomètres pour aller voir un match que je pourrais voir tranquillement dans mon canapé » souligne alors un groundhopper. Ce dernier compte en effet terminer l’année 2019 avec plus de 170 matchs à son actif dans 23 pays différents. Tant d’investissement dans sa passion n’est pas forcément bien vu par son entourage. « Ma mère préférerait que j’arrête ces déplacements et que je fonde une famille » raconte un autre.

Pour certains d’entre eux, la famille et les amis ne sont même plus surpris par ces périples hebdomadaires.

Beaucoup de proches sont curieux également. D’autres, sont totalement admiratifs de voir une personne vivre sa passion avec une telle ferveur, raconter des anecdotes plus folles les unes que les autres avec un enthousiasme incroyable.

En ce sens, les avis divergent sur cette activité. Mais cela n’arrête en rien ces passionnés, et heureusement !

En effet, chaque personne a une passion et il semble essentiel de pouvoir la vivre telle que bon lui semble. Néanmoins, encore faut-il, évidemment, que cela n’impacte pas sur la vie professionnelle ou une éventuelle vie de famille.

 

C’est pour cela que les groundhoppers expliquent qu’il convient parfois de faire des concessions. Surtout par rapport à leur vie de famille.

En effet, tout le monde n’a pas eu le privilège de rencontrer sa femme au stade comme ce groundhopper lensois qui raconte que celle-ci est très compréhensive par rapport à sa passion. Les femmes des groundhoppers le sont en général, et beaucoup d’entre eux le reconnaissent. D’autres femmes ont du avoir plus de mal à supporter cette passion puisqu’un groundhopper nous explique que beaucoup de ses amis ont divorcés car cela impactait trop sur leur vie de couple. « Quand tu pars des week-ends entiers dans d’autres pays sans ta femme, c’est évident que cela peut créer des tensions à la longue » affirme l’un d’eux.

Ainsi, plusieurs groundhoppers, célibataires actuellement, expliquent que si cela devait changer dans le futur, il est évident qu’ils ralentiront cette activité « car il y a des choix à faire dans la vie, et le fait de fonder une vie de famille est évidemment plus important que ces passions de voyage et de football » met en exergue l’un de ces passionnés.

Néanmoins, pour d’autres, cette passion est devenue une force pour leur couple, leur permettant de voyager sur de nombreux week-ends, ce qui permet de sortir du train-train quotidien.

De surcroît, selon un groundhopper bordelais, « mieux vaut axer les temps libres de sa vie sur la conjonction du voyage et du football que sur les boîtes de nuit par exemple ». Et après tout, cela ne représente que quelques heures sur un week-end, ce qui laisse la place à bon nombre d’autres activités.

 

S’agissant du coût, il est ici indéniable que c’est une passion engendrant de nombreuses dépenses.

En effet, cela implique le trajet aller et retour, l’hébergement et les billets de matchs. Ces derniers peuvent atteindre 250 euros au marché noir pour la finale de la Copa Libertadores en Argentine entre les deux clubs rivaux, Boca Junior et River Plate, par exemple (pour un match finalement délocalisé en Espagne du fait des incidents qui avaient eu lieu avant la rencontre, ce qui fait cher du bout de papier pour ne pas assister au spectacle !).

Néanmoins, si vous pensez que le prix d’un billet de football est toujours exorbitant, un groundhopper messin peut avoir la fierté de dire qu’il a assisté à un match international pour 81 centimes d’euros en Macédoine !

 

Enfin, concernant la vie professionnelle, cela est généralement conciliable avec cette passion car la majorité des matchs se jouent le week-end. Ainsi, lors des déplacements les plus lointains, les voyageurs du football n’hésitent pas à prendre un vendredi de congé par exemple. « Le choix est alors vite fait entre dix week-ends de foot et deux semaines de vacances dans le sud » selon ce même groundhopper messin.

 

Certains groundhoppers arrivent peut-être à mieux sélectionner les matchs que d’autres. En effet, certaines expériences laissent un souvenir amer, même si « cela fait partie du jeu, en voyant autant de matchs, d’assister parfois à des matchs pourris avec des ambiances décevantes ».

Certains d’entres eux aborderont alors leur déception des stades anglais « aujourd’hui aseptisés », un autre citera un Châteauroux-Auxerre « dans un froid glacial pour un bon vieux 0-0 », et un dernier parlera d’un match dans un stade non-couvert en Bulgarie sous une pluie diluvienne !

Un groundhopper belge nous expliquera, lui, se demander parfois ce qu’il fait là lorsqu’il se rend à certains matchs amateurs. Mais avec 800 stades visités, forcément qu’il ne peut pas y avoir que de magnifiques souvenirs.

 

« Parfois nous ne sommes pas les bienvenus, donc il faut être prudent, notamment sur la façon de s’habiller, pour ne pas s’attirer les ennuis »

 

D’autres voyageurs du football garderont un mauvais souvenir de leur incursion dans un kop ultra.

En effet, selon les auteurs du magnifique livre « Supporter », parlant des groupes ultras qu’ils ont pu rencontrer lors d’une année d’excursion à travers les différents stades de France, « il faut savoir où l’on débarque lorsque l’on fait du groundhopping et ne pas arriver en touriste complet dans certains stades, au risque d’être vu comme un intrus ».

En ce sens, un groundhopper lensois ajoute que l’ « on ne va pas à Belgrade, Naples ou Athènes comme on va à Amiens ou Angers ». « Parfois nous ne sommes pas les bienvenus, donc il faut être prudent, notamment sur la façon de s’habiller, pour ne pas s’attirer les ennuis » explique-t-il.

Un groundhopper nous racontera alors avoir eu peur lorsqu’il s’est déplacé avec son fils pour un match en Grèce et que certains ultras refusaient leurs accès au stade, avant de finalement les laisser passer à la suite d’une longue explication.

Mais selon les auteurs de l’ouvrage « Supporter », les groupes ultras présentent une solidarité extrêmement positive en général, avec notamment des alliances qui se sont déjà nouées lorsqu’un homme était perdu et accueilli par les supporters du club résident dans leur stade.

 

Deux exemples de groupes de supporters impressionnants. Les supporters de l’A.I.K, en Suède

et les supporters du Racing Club de Lens, en France.

 

Une activité à l’avenir doré

 

« Il y a encore beaucoup à faire, à voir, c’est un puits sans fond, et il y a toujours de nouveaux rêves à accomplir »

 

Malgré les concessions et les risques qu’entraînent le groundhopping, cette activité reste formidable pour ses pratiquants et semble être promise à un bel avenir.

En effet, pour ces passionnés de football, qui aiment voyager par la même occasion, l’expansion des voyages low cost et du covoiturage est une véritable aubaine. Cela permet de se forger de magnifiques souvenirs à moindre coût, à une époque où la jeune génération aime de plus en plus voyager, découvrir des lieux et changer d’air.

En ce sens, de plus en plus de personnes se lancent dans ces aventures, décidant de lier deux passions, de s’enrichir sportivement, socialement, et culturellement parlant.

Un groundhopper qui se rend régulièrement en Amérique du Sud explique alors qu’il croise de plus en plus de français, mais surtout de personnes des autres pays d’Europe, se lançant dans ce passe-temps.

 

Cependant, cette activité ne peut pas non plus s’adresser à la totalité des personnes. Il convient forcément d’aimer le football, et surtout d’aimer se rendre dans les stades. Néanmoins, nul doute que le groundhopping ne peut qu’avoir de beaux jours, de part tout ce qu’il entraîne.

Certains décideront alors de s’y lancer pleinement, presque excessivement, vivant cette passion de manière totale. D’autres, tenteront l’expérience pour quelques matchs et quelques voyages, tout en restant au stade de l’occasionnel.

Mais, même pour un groundhopper ayant plus de 1200 matchs à son actif à travers des stades du monde entier, « il y a encore beaucoup à faire, à voir, c’est un puits sans fond, et il y a toujours de nouveaux rêves à accomplir ».

 

Honnêtement, en étant amoureux du football et aimant voyager, qui ne serait pas tenter au moins par une expérience, ne serait-ce que furtive, pour vivre des émotions, que seul le football au stade peut procurer ?

Il serait intéressant de se demander, en ce sens, ce qui pourrait freiner cette tentation.

La vision de certains français peut avoir tendance à considérer ce phénomène de manière négative, et c’est ce qu’a souhaité mettre en exergue un anglais lorsqu’il fut interrogé sur la question de la vision de cette passion par la société.

En effet, ce passe-temps est plus courant et bien mieux considéré dans les régions germaniques, telles que l’Angleterre, les Pays-Bas ou l’Allemagne. Pour exemple, en Angleterre, il existe « le club des 92 » qui a beaucoup de succès, avec des supporters qui visitent les stades des quatre-vingt-douze clubs professionnels anglais.

Loin de cela, en France, l’activité est moins populaire donc, moins bien appréhendée par la société. Ce groundhopper anglais soulignera alors que les stades français partent avec un désavantage qui est la distance importante entre les supporters et le terrain, contrairement aux stades anglais où les spectateurs sont très rapprochés du jeu.

L’autre élément qui pourrait freiner l’expansion du groundhopping est le fait que les instances et les pouvoirs publics ont eu tendance, ces dernières années, à accroître la répression dans les stades, à interdire les déplacements des supporters adverses. Or, s’il y a moins d’animations dans les stades français et qu’aucun supporter adverse n’est présent sur les matchs présentant un antagonisme importants entre ces supporters, cela ne va pas donner forcément envie aux groundhoppers.

Certains ultras considèrent donc qu’on les diabolise et qu’on les accuse de tous les maux. En témoigne ce qu’il s’est passé dernièrement où il furent même accusé de tous les mots, à Nancy et dans d’autres stades par la suite, au sujet du caractère homophobe de certains chants.

Il faudra donc voir jusqu’où cette répression ira, jusqu’où la FIFA décidera d’aller.

 

Pour autant, les groundhoppers, vivant le football au stade, à travers les villes et les pays, ne comptent pas s’arrêter, avec une soif de découverte toujours intacte.

Leur fin d’année 2019 est chargée pour la plupart. Certains groundhoppers ont en effet déjà pensé à 2020, avec des billets en poche pour l’Euro, qui aura lieu l’été prochain.

 

La rencontre Voyage-Football ne semble donc pas, elle, durer seulement 90 minutes, et a l’avantage de proposer un match sans déception, faisant gagner ces deux passions.

 

Deux exemples de stades que les groundhoppers affectionnent pour leur ambiance. Le Stade de la Meinau à Strasbourg, en France

et le Stade Giuseppe-Meazza à Milan, en Italie.

 

Passionné de football depuis une époque où l’AJ Auxerre de Djibril Cissé jouait la Coupe d’Europe chaque année, j’ai toujours suivi assidûment l’actualité de ce sport universel. Aimant également écrire, à côté de mes études de droit, c’est avec un immense plaisir que je rédige des articles vous donnant envie d’aller vivre des émotions incroyables dans les stades
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Marailhac

Bravo pour cet article très documenté. Je ne connaissais pas ce phénomène. Grâce à vous, j ai appris de nombreux aspects de cette passion. Félicitation aussi pour le style! Il est rare qu un article soit si bien écrit !

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