Pros
- Bonne organisation policière.
- Le parcage à côté des ultras du Napoli.
- Les célébrations après un but.
- La pression par les sifflets à rendre fou.
- Dépaysement assuré en ville et au stade...
Cons
- dû en partie à la pauvreté de la ville.
- Trajet jusqu'au stade en tant qu'away fan.
- Stade extrêmement mal conçu.
- Pas d'ambiance en Away.
- Le reste du temps rien de ouf chez les ultras.
C’était avec une grande impatience que j’attendais le tirage au sort des groupes de Ligue des Champions pour voir où Liverpool pourrait m’emmener. Entre Genk, Salzbourg et Naples, mon choix a été immédiat. Naples en condition “Ligue des Champions”, je ne pouvais pas refuser d’autant plus que si on veut y aller en “touriste” pour un match de Serie A, c’est un peu la merde pour obtenir un billet. Le fait de ne pas pouvoir acheter en ligne m’avait toujours freiné jusqu’à présent.
La ville
J’ai pris un A/R express sur à peine 24h entre Genève et Naples, donc la visite de la ville a été très succincte mais suffisante pour constater son état de pauvreté notamment. De toute façon, Napoli semble être une ville qui se visite surtout pour son atmosphère unique plutôt que pour ses activités touristiques.
Premier étonnement à notre arrivée sur le sol napolitain, la proximité de l’aéroport avec la ville. On est a à peine plus de 3 km du centre ! Je comprends mieux l’existence de l’engouement des fans qui se précipitent à l’aéroport pour accueillir un joueur. Il est tellement petit et simple d’accès, ça ne coûte rien de s’y rendre.
On a ensuite plutôt passé une bonne partie de notre journée à des terrasses de cafés. Et pour cause, la communication officielle du club nous incitait de toute façon à rester toujours en groupe, ne pas sortir réellement de la zone réservée aux supporters de Liverpool, ne pas manger à l’extérieur de l’hôtel la veille du match et plus logique de ne pas porter les couleurs du LFC. Sans prendre à la légère la situation à Naples (la Camorra, etc) la communication me semblait assez exagérée. On y aurait presque compris en sous-entendu que Naples est une zone de guerre et que ce sont des sauvages. En me mettant à la place des habitants, j’accepterais mal de lire ça. J’imagine que c’est ce que pourrait ressentir un étranger venant voir du foot en France si il lisait les innombrables communiqués des instances interdisant à une population définie de fréquenter les villes quand il y’a un match…
En tout cas, je n’ai ressenti aucune animosité dans les quelques coins que j’ai fréquenté dans la journée. Évidemment, les précautions sont de rigueur et la police était en ville mais sans me donner le sentiment d’être en surabondance par rapport aux autres déplacements que je peux faire. Cela dit, on est quand même resté une quinzaine toute la nuit en terrasse avec des “carabiniers” (gendarmerie nationale) à proximité. J’aimerais bien voir la situation de la ville sans match de football. Est-ce qu’il y aurait encore des policiers à faire la surveillance dans divers coins du centre ?
Pour la ville en elle-même, il n’y a pas grand chose à en dire car c’est surtout quelque chose qui se ressent. Sans exception tous les quartiers, toutes les infrastructures (routières, etc), les établissements sont délabrés. Pour circuler, qu’on soit piéton, en scooter ou en voiture c’est la loi du plus fort et entreprenant. Il n’y a pas de règle établie ou en tout cas appliquée.
Je n’avais jamais rien vu de tel bien que Gênes se rapproche de ce type d’environnement. On a des ruelles avec des intersections en angle droit, une largeur à peine suffisante pour une voiture mais ça ne les empêche pas de circuler dans les deux sens, etc. Et par exemple, sur notre retour vers l’aéroport dans la nuit, le taxi ne s’est pas emmerdé : il a pris tous les feux rouges. OK, pourquoi pas.
Le stade
Pour se rendre au stade, on devait obligatoirement partir du Port de Napoli par les cars organisés pour les supporters de Liverpool. Alors que le stade se trouve à 9km à l’Ouest du port, à ma stupéfaction on est repassé à proximité de l’aéroport de Naples qui se trouve à l’Est pour rejoindre l’autoroute. Cela n’avait pas de sens à première vue mais la route longeant le port devait être pire. Et je crois qu’il n’y a aucune autre alternative sérieuse par la route.
En évitant de trop subir les embouteillages grâce à l’organisation finalement plutôt bonne (la police nous faisait le passage), on a quand même pris plus d’1h15 pour faire les 9 km qui nous séparait du Stadio San Paolo en partant 3 heures avant le match… En temps normal, il existe heureusement le métro et les “RER”. D’ailleurs, l’abondance des véhicules à Naples me surprend un peu puisque ce n’est pas du tout une ville adaptée pour.
On est déposé aux pieds du stade, je n’ai donc pas eu un bon aperçu du stade de l’extérieur mais on aime l’atmosphère avec de nombreux tags du Napoli. Les stades italiens sont toujours une bonne expérience pour ça. Il y’a deux façons d’aborder le stade, et ça vaut pour la ville.
Sans subtilité, on pourrait se dire que c’est de la merde car le stade semble enchaîner les erreurs manifestes de construction (piste d’athlétisme et même de saut en longueur, fosse) en plus d’être très mal entretenu bien que les sièges aient été refaits. On comprend pourquoi chaque année ce San Paolo est un problème pour l’UEFA.
En tant que visiteur d’un soir, j’arrive à voir ça d’un meilleur oeil car les défauts de ce stade le rendent unique. Son aspect chaotique rend l’expérience plus intéressante qu’un stade moderne comme je m’en plaignais dans mon dernier article à Augsbourg. Compte tenu de l’atmosphère à Naples, on pourrait aussi craindre d’être traité comme du bétail en parcage mais finalement l’accueil est bon. On a aucun filet entre nous et le terrain et les ultras du Napoli sont à côté de notre parcage. C’est parfait pour vivre au mieux l’ambiance du San Paolo.
L’atmosphère du match
Depuis la TV, il y’a deux choses pour laquelle le Stadio San Paolo est reconnu : l’ambiance sur l’hymne de la Ligue des Champions et le “jeu” entre le speaker du stade et les supporters sur un but. C’est ce qui donne envie de voir le Napoli. Bon, comme je supporte Liverpool, là le mieux pour moi c’était une victoire des Reds en encaissant quand même un but.
L’hymne de la Ligue des Champions est repris bruyamment sur la fin, c’est bien sympa mais ce n’était pas le plus impressionnant du soir. Pendant le match, une partie du virage napolitain est toujours actif mais au final, ça ne représente même pas la moitié du virage. On est sur quelque chose de tout à fait ordinaire, aucune animation supplémentaire non plus à part quelques drapeaux. Et pourtant de notre côté l’ambiance en parcage était nulle donc on ne couvrait aucun chant napolitain. A cet instant, tant que le score est vierge, on ne peut pas parler d’une atmosphère intimidante pour l’adversaire.
Les napolitains vont basculer dans une autre dimension à la 82ème en obtenant un pénalty transformé par Mertens. Avant de les entendre crier inlassablement “MERTENS” aux “DRIES” du speaker, j’ai observé la célébration des supporters en virage. J’ai aimé, c’était très pure, réelle, expressif. Un bordel. C’est con pour nous mais pour positiver cela m’a donné au moins l’occasion de voir l’ambiance au Napoli dans un contexte favorable pour eux, sans quoi j’aurais sinon été obligé de revenir un jour. Et puis bon, ça ne nous empêchera pas de nous qualifier.
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— Romain (@Sscrew49) September 18, 2019
Plus bruyant encore qu’un but, le stade entier s’est mis à siffler les possessions de balles de Liverpool. Il y’a de quoi provoquer un mal de tête tant le bruit est strident. Ça me rappelle ceux du Şükrü-Saracoğlu Stadyumu, le stade du Fenerbahçe. Le Napoli va assurer sa victoire par un second but dans les arrêts de jeu.
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— Romain (@Sscrew49) September 17, 2019
L’expérience groundhopping
Avant de m’y rendre, je voyais le Napoli comme quelque chose d’impératif à faire en Europe. Est-ce que je pense toujours pareil maintenant ? Oui. Ce sont les défauts (malheureux) de la ville et les grandes imperfections du Stadio San Paolo qui font de Naples une destination footballistique inimitable en Europe. C’est ce que vient chercher un groundhopper, l’unicité d’une ville et/ou d’un stade. En plus, on était sur un petit dep’ avec une quinzaine de membres de l’assoc’ French Branch donc on s’est éclaté. Les déplacements en petit nombre sont rares mais toujours les meilleurs, on peut plus facilement partager avec tout le monde.
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de rester plus de deux jours en ville. J’aurais de mon côté aimé avoir plus de temps pour faire les quartiers avec des fresques de Maradona, du Napoli et profiter de quelques bonnes adresses de restaurants qui doivent bien exister malgré l’état peu engageant des devantures.
[…] ce sens, un groundhopper lensois ajoute que l’ « on ne va pas à Belgrade, Naples ou Athènes comme on va à Amiens ou Angers ». « Parfois nous ne sommes pas les bienvenus, donc […]