Dernier de mes 3 matchs en Russie avec le plus intéressant puisqu’il s’agit du CSKA Moscou. Avec le Dinamo Moscou (à lire ici) et le Lokomotiv Moscou (à lire ici) on était resté sur les clubs moscovites les moins importants. L’hégémonie de Moscou se dispute avant tout entre les deux ennemis historiques du CSKA et du Spartak. Pas de Spartak lors de mon trip mais donc le CSKA. Avant d’aller au stade, je vous reparle de Moscou car j’ai encore quelques trucs à dire.
Moscou
Dans ma seconde partie concernant l’article du Lokomotiv, j’avais déjà abordé quelques points positifs sur la ville de Moscou (le parc Gorki, les métros, etc). Je vais en aborder d’autres ici. Je tenais notamment beaucoup à me rendre au centre d’affaires international de Moscou : Moskva-City. Ce projet est tout récent et encore en cours de développement mais on y trouve déjà 7 des 10 plus hauts gratte-ciels d’Europe. C’est un projet démesuré. Plusieurs gratte-ciels proposent une plate-forme d’observation disponible pour les touristes moyennant une dizaine d’euros. Deux s’en détachent principalement : la plate-forme High Port 354 des Tours OKO qui est à l’air libre et Panorama360 du Complexe de la Fédération. J’ai choisi la dernière solution.
Une fois en haut, on a également vue sur une fabrique de glaces (les glaces sont gratuites mais un seul goût : on sature dès la deuxième). Pour compléter l’expérience, il y’a également un jeu en VR qui permet d’en apprendre plus sur l’Histoire de Moskva-City et de chacune des tours. Avec l’existence d’un bar, ce sont des bonnes idées pour passer au grand minimum une trentaine de minutes sur place : c’est déjà rare pour ce type d’activité et il faut bien ça pour justifier le prix. Pour l’architecture de la ville, son quartier des affaires et par la hauteur du building j’ai trouvé ça en tout cas bien plus intéressant à observer que ce qu’on nous propose à New-York (au bout de 30 secondes j’avais envie de redescendre).
Un autre bon moyen d’avoir (gratuitement) une belle vue panoramique de Moscou et de voir le soleil se coucher, c’est de se rendre à la « Colline des Moineaux » qui longe la rivière Moskova. Ce lieu semble assez populaire auprès des moscovites. Ce week-end, il y avait un événement Moto dans la ville et ils s’étaient tous donnés RDV en haut de la colline. Des centaines de bikers étaient effectivement sur place. C’est un peu anarchique mais on a quelques petits stands pour s’acheter une boisson, de la musique. Un peu plus tard dans la soirée, la zone ressemblait même à un épisode du jeu vidéo Need For Speed : d’une limitation de vitesse probable autour de 90 maximum à l’origine, tout le monde se faisait des petits plaisirs à + de 150 km/h. Les moteurs vrombissaient de tous les coins. C’est cool en tant que touriste de découvrir des endroits qui sortent de l’ordinaire et où l’on peut découvrir une manière pour les locaux de passer ses soirées. Parce qu’en ville, on a peut-être jamais été au bon endroit pour ressentir énormément d’animations. Si dans votre imaginaire vous pensez que l’alcool coule à flots dans une nuit russe, c’est en tout cas imperceptible. Rien à voir avec l’Angleterre et plus communément Liverpool.
Depuis ce lieu, vous pouvez voir de relativement près le stade Loujniki qui a vu l’Equipe de France remporter une seconde Coupe du Monde dans son Histoire. De l’autre côté, vous trouvez également un grand jardin et au bout l’Université d’Etat de Moscou.
Les photos vous le diront autant que j’ai pu le dire : je recommande donc ce lieu. Sur notre dernière journée de libre, on s’est rendu au Musée mémorial de l’astronautique (vue de l’extérieur sur la photo ci-dessous). C’est l’un des rares musées qui ne coûte que quelques euros. Je n’étais pas réellement intéressé mais en famille ça peut être une bonne adresse. Ce musée est un peu trop esseulé au Nord de Moscou, même si on y trouve la Tour Ostankino. C’est une moche tour autoportante de radio-diffusion qui culmine à 540 mètres de hauteur. Vous pouvez monter jusqu’à 360 mètres de hauteur et voir Moscou à 360° mais il faut réserver à l’avance car les conditions d’entrées sont exigeantes. La vue des centres d’intérêts de Moscou sera bien plus lointaine qu’en allant en haut d’une tour de Moskva-City.
CSKA Moscou – FK Sotchi
Après avoir assisté à la première mi-temps du Lokomotiv, je me presse dans le métro pour rejoindre la VEB Arena du CSKA Moscou. A la sortie du métro, je suis les fans (et Google Maps) qui me font passer par des petites ruelles du voisinage. On a déjà le ressenti d’un environnement un peu plus hostile par le style vestimentaire, les tatouages, les écharpes tenues autour du poignet, etc.
Devant le stade, pas de réelle bonne surprise. Le stade ne ressemble pas à grand chose et il n’y a pas matière à s’éterniser autour malgré quelques belles peintures.
A l’intérieur, ce sentiment change rapidement. Déjà, par la présence d’un très gros bloc d’ultras en virage, tous habillés en noir et avec de nombreux drapeaux et banderoles. Même en latérale l’atmosphère reste un peu intimidante. On sent davantage ici que les gens présents sont des fans plus que des spectateurs comme au Dynamo et au Lokomotiv. A noter du vieux Eminem agressif en bande-son, on a régulièrement entendu le rappeur en Russie (au Dinamo de mémoire et également à la Colline des moineaux). Fait plutôt étonnant : l’hymne du club est chanté directement au micro par des fans (capos?) au pied du virage.
Sinon, le stade est bien plus attirant de l’intérieur. On est proche du terrain, la tribune latérale face à nous n’est pas droite et ça lui donne un certain style. Et principalement, une tour imposante surgit d’un angle d’une tribune.
Sur la photo ci-dessus, vous verrez même la présence d’un second Kop du côté des fans du CSKA. On est vraiment dans une dimension populaire supérieure à mes matchs précédents. C’est d’autant plus appréciable que les deux virages se répondent (il n’y a pas de guerre d’égo ou autre). Les virages peuvent être très bruyants et ça m’a donné les premiers frissons du week-end. L’atmosphère semblable à celle du foot suisse est comme je l’aime. Le parcage visiteur se trouve en hauteur à côté de la tour. Bon, Sotchi c’est à environ 20 heures de route donc il n’y avait personne…
On a vu ce que pouvait donner les fans du CSKA mais malheureusement on a assisté à un triste 0-0. C’est dommage car on s’imagine facilement les tribunes exploser encore un peu plus avec un but. Il y’a seulement eu une période intéressante de domination en fin de match pour augmenter l’intensité dans les tribunes. Dans le contexte, c’était en tout cas déjà très bon avec une activité constante et toujours très bruyante des ultras. Ca donne envie de revenir pour des derbys ou de les retrouver sur nos routes françaises en Coupe d’Europe.
Bilan
Ce trip russe fut une grande réussite. Les villes de Saint-Pétersbourg et de Moscou ont beaucoup de belles choses à vous faire explorer pour y rester près d’une dizaine de jours sans s’ennuyer. Les coûts de transport étaient vraiment faibles que ce soit pour l’avion (on avait trouvé un retour Moscou-Paris par Air France à 66€) ou pour les bus, trains ou métros sur place. L’activité sportive est forcément dense avec 4 clubs moscovites en Russian Premier League, sans oublier le Zenit Saint-Pétersburg et à chaque fois pour une petite dizaine d’euros. Les stades que j’ai pu voir ont des différences assez marquées des (nouveaux) stades européens qui tendent de plus en plus à se ressembler. Pour un groundhopper, c’est une expérience gratifiante. Puis là, ce n’était pas la période mais s’y rendre sur la saison de hockey (ou même de basket) doit également être assez géniale. Il y’a de quoi vivre de grandes émotions avec tout ça. C’est dommage que le visa soit chiant et surtout coûteux à obtenir. Sans ça, j’aimerais déjà y retourner mais à 100€ les démarches administratives, ça coupe un peu l’envie.