Porto-Benfica, voilà une affiche qui ferait saliver n’importe quel groundhopper. Croyez-moi, vous salivez à raison ! J’avais assisté au derby de Lisbonne au Stade de Luz et j’avais trouvé l’ambiance superbe, avec un coup de coeur pour la diversité des supporters tous unis pour les mêmes couleurs et un énorme parcage du Sporting. Pour ma deuxième en Liga NOS, j’ai trouvé ça largement mieux… et c’était dur ! Récit d’un de mes plus beaux groundhopping :
Obtenir un billet
C’était très compliqué d’obtenir des billets. La vente est réservée aux socios depuis 3 ans pour ce match (peut-être plus ?). Devenir socio ne sert à rien si vous êtes plusieurs car, a priori, vous ne pouvez prendre qu’une place. On a eu 5 billets via un mec trouvé sur Twitter. De ce qu’on m’a expliqué, la billetterie à Porto, c’est un peu la mafia et ce sont les ultras qui gèrent directement les ventes. Notre contact était bien placé et nous a eu des places. On a dû faire un virement de 300€ pour les 5 places (60€ le billet), sans garantie de réellement les avoir jusqu’au jour J. On se dirigeait vers le stade avec à la fois l’excitation du match et la peur d’y aller pour rien. Finalement, on a bien fait de faire confiance ! On a fixé un RDV à un mec qui nous a passé nos 5 places et on a pu rentrer dans le stade, le tout très bien placé ! Le Groundhopping c’est aussi l’aventure, non ?
La ville
La ville est sympa mais on en a vite fait le tour. C’est agréable de flâner dans les rues pavés et de faire la tournée des bars près du Pont Dom Luis. Je vous recommande les dégustations de Porto le long du fleuve ! Le stade est à 30 minutes de marche du centre-ville, mais franchement ça se fait sans soucis, d’autant plus qu’on croise plein de supporters sur la route.
Le stade
On a vu qu’une façade de l’extérieur mais l’architecture du stade n’est pas très belle. En revanche, à l’intérieur, c’est superbe ! Les virages sont moins hauts que les latérales, c’est assez rare. Du coup, dès qu’il y a une animation chez les SD (le groupe ultra du FC Porto) cela prend toute la tribune et le rendu visuel est très beau. Beaucoup de supporters traînent autour du stade 2 heures avant le match et discutent autour d’une Caneca (= pinte à 3€) ou d’un bifana (sandwich à l’escalope de porc). On est rentré dans le stade environ 1h avant le match et il était plein à 70% environ !
Formidable découverte samedi soir de l’Estadio do Dragão pour le Classico face à Benfica (3-2)
Spectacle grandiose sur le terrain et en tribunes, une de mes plus belles destinations #GroundHopping jusqu’à présent !
@FCPorto pic.twitter.com/qquTiwKCwL
— Lucas (@Arnd_Lucas) February 10, 2020
Le football
Le contexte : Porto a 7 points de retard et doit absolument s’imposer pour avoir encore une chance de titre. La première mi-temps est une de mes plus belles vues au stade ! L’ouverture du score du FCP à la 10ème minute enflamme le public, douché 8 minutes plus tard par l’égalisation de Vinicius, l’ancien monégasque. Porto rentrera aux vestiaires avec 2 buts d’avance grâce à deux buts en fin de première mi-temps. La 2ème est moins folle, mais reste tout aussi agréable à vivre ! On aurait aimé voir marquer Porto en face des SD mais on n’a malheureusement pas vu ce 4ème but qui paraissait pourtant certains sur la dernière action des Dragaos.
C’était vraiment un bon match de foot, avec des actions, des buts, des dribbles fous (jamais vu autant dans un même match), et les coups de sangs qui font le charme d’un classico.
L’atmosphère
Le scénario du match a sûrement joué mais c’était incroyable. L’avant-match a été «gagné» par les supporters de Benfica, qui remplissent le parcage, situé à environ 100 mètres de notre place. On se disait même jusqu’au coup d’envoi qu’on allait entendre qu’eux. C’était un superbe parcage (environ 3000 personnes) qui ne s’est jamais arrêté de chanter, même après la défaite.
On voit de tout dans le stade, du gamin de 7 ans au vieux de 85 ans avec sa canne. Tous sont animés par la même passion : le FC Porto, et ça se ressent tout au long de la rencontre. Tout le monde chante lorsque le stade s’enflamme et que les actions suivent. Les buts font lever le stade entier, qui après 20 secondes de joie se tourne d’un seul homme vers le parcage des Rouges pour lancer des milliers de doigts d’honneur et de «SLB, SLB, SLB, FILHO DA PUTA O SLB». On sent vraiment la haine d’un camp vers l’autre et la tension que ce classico dégage.
Vers la 80ème, alors que le FCP est bousculé dans le jeu, le speaker commence à lancer des chants et ne s’arrêtera plus. Un speaker comme capo, j’avais jamais vu ça. Mais ça rendait bien, d’autant plus que tout le stade suivait. Après des minutes de souffrance, où le Dragao joue parfaitement son rôle de 12ème homme, trois coups de sifflets retentissent et le stade explose une dernière fois.
On est parti assez vite, mais on a eu le temps de vivre l’énorme bronca adressée aux joueurs de Benfica qui saluaient le parcage rouge. C’est arrivé pas mal de fois dans la rencontre que tout le stade se mette à siffler. Pour vous dire, on sort tous les 5 du stade avec les oreilles qui sifflent… et une définition bien plus claire du terme «assourdissant».
L’expérience Groundhopping
Le stade, le match, l’ambiance, la ville, le combo bière/bouffe pas cher, les amis qui t’accompagnent : ce voyage à Porto combinait toutes les plus belles caractéristiques qui me sont chères dans le groundhopping ! Je ne sais pas ce que l’Estadio do Dragao donne dans les matches moins intéressants mais une chose est sûre = foncez-y dans les grands soirs ! Je souhaite à tous les groundhopper de vivre un O Classico. C’était merveilleux, dans un Estadio Do Dragao chaud bouillant qui a vu le FC Porto s’imposer 3-2 au terme d’un match lui aussi dingue.
Ci-dessous, quelques photos supplémentaires de ZalcaB qui était également au stade, dans l’autre virage du stade.
Porto/Benfica : 3/2! De tous les matchs que j'ai pu voir, il rentre dans mon Top 3 sans problème. Ferveur, stade, ultras, chambrage, fumis, ambiance, bref tout ce qu'on vient chercher est là pic.twitter.com/nWiFXb2Djm
— Jb Czl (@ZalcaB) February 10, 2020
Merci pour ce voyage.
Et merci pour ce joli commentaire !