Introduction
En Erasmus en Pologne, je me suis mis à la recherche des matchs de football qu’il ne faudra pas louper pendant ces 6 mois. J’ai pu être mis au courant sur Twitter de l’année des 100 ans du Lech Poznan. Et quel bonheur ce fut de voir qu’un match à domicile a été volontairement programmé le 19 mars 2022, soit 100 ans jour pour jour après la création du club ! Le Lech est à la lutte pour le titre et Jagiellonia est dans le ventre mou. Les ultras du Lech ont déjà réalisé un incroyable show pyrotechnique à minuit pour célébrer les 100 ans et les 22 acteurs joueront dans des maillots rétro (mention spéciale au maillot du Jagiellonia) spécialement conçus pour l’occasion !
Comment tu as eu le billet
L’accès aux billets de match dans le championnat polonais s’est facilité ces derniers temps : un numéro PESEL n’est pas obligatoire dans la grande majorité des stades polonais à haut niveau.
En revanche, cet anniversaire des 100 ans m’a obligé à ne prendre aucun risque sur l’achat en ligne, le stade étant à guichets fermés plus d’une semaine avant le match.
La ville
Ce jour-là, je n’ai pas pu visiter la ville. Ma visite suivante à Poznan m’a montré une super ville, dans la lignée des villes polonaises telles que Cracovie ou Wroclaw. Le centre piétonnier est très joli. Toutefois, j’ai été très surpris par l’abondance de travaux de voirie et de rénovations dans le centre !
Le stade
Le stade est plutôt éloigné du centre-ville. Il faut compter 1h à pied depuis la gare, mais de nombreuses trottinettes électriques sont disponibles, ce qui peut raccourcir le temps de trajet. Mon choix ce soir-là s’est porté sur le tram, en prenant la dernière place possible dans une rame. J’ai donc passé le trajet de 30 min collé entre la porte et les supporters de Poznan, qui n’ont pas hésité à chanter tout le long et à faire secouer le tram comme il le fallait 🙂
Comptant environ 43 000 places, le stade parait plutôt récent. Quelques particularités m’ont frappé : le non-alignement des tribunes par rapport au terrain (le centre de la tribune latérale n’est pas alignée avec le centre du terrain) ou encore le fait qu’il semble possible de se balader entre toutes les tribunes du stade. Également aucune fouille n’est pratiquée sur moi en entrant dans le stade. Un match quelques semaines plus tard face au rival du Legia Warszawa confirmera une nouvelle fois ce fait.
L’atmosphère
Par où commencer ? Le show pyrotechnique (fumigènes + feux d’artifice) à proximité de la locomotive (symbole du Lech Poznan) devant le stade 1h avant le coup d’envoi est déjà un excellent début.
L’un des premiers chants entonnés peu de temps avant l’entrée des joueurs m’a mis une énorme claque et reste à ce jour le chant aux plus hauts décibels que je n’ai jamais entendu ! Et que dire de l’entrée des joueurs… Un tifo à feuilles concernant les 4 tribunes est levé, aux couleurs du Lech (bleu foncé, bleu clair et blanc) et une bâche du logo du club est déployée sur ma tribune latérale. Au même moment, tout le long de ma tribune latérale (latérale, j’insiste dessus !), une vingtaine d’ultras en combinaison blanche craquent des fumigènes, le tout sur l’hymne du Lech.
Tout au long du match, les chants sont entonnés avec une sonorité incroyable, ma tribune reste debout tout le match et participe activement aux chants. Je me permets même de faire des sauts dos aux terrains quand je vois que ma tribune participe même à cela ! Même sans pyrotechnie ou tifo supplémentaire, cette ambiance aurait déjà été mon match à la plus belle atmosphère. Quel plaisir auditif ! Mais c’est loin d’être fini…
Avant d’évoquer le bouquet final, évoquons les supporters de l’équipe adverse. Eux aussi galvanisés par l’enjeu de ce match, ils sont plus de 1200 à garnir le parcage visiteurs, ce qui est de peu leur record en déplacement. Même si le nombre ne parait pas dingue, Białystok est une ville située à l’autre bout de la Pologne et venir à Poznan est le déplacement le plus lointain possible. Le parcage est divisé en 4 secteurs, ce qui n’est pas pratique pour les fans d’organiser leurs animations. Toutefois, une bâche restera en place pendant 20 minutes en 2nde période (!!-Le temps pour leur équipe de se prendre 2 buts…) sur l’un des 2 secteurs et l’autre secteur s’occupera de la pyrotechnie et des drapeaux.
Le bouquet final commence par le dévoilement d’une grande bâche montrant un supporter (ultra ?) du Lech, avec le trophée du champion de Pologne à la main droite et tenant par les bras l’une des légendes du Lech Poznan, Eugeniusz Głoziński, décédé récemment.
Puis, vers la 80ème minute, un compte à rebours est entonné et s’en suit un magnifique craquage de 7 minutes non-stop démarrant avec du doré pour virer au rouge, avec la présence d’engins pyrotechniques que je n’avais encore jamais vus.
Le football
Pour être honnête je n’ai quasiment rien vu. Les joueurs du Lech n’ont pas saboté l’anniversaire et ont gagné 3-0. Les 3 buts ont eu lieu en 2nde période et le Lech attaquait face à la tribune opposée à celle des ultras et je ne m’en veux pas d’avoir loupé 1 but.
L’expérience groundhopping
J’insiste sur le fait que la sonorité des ultras est le point le plus impressionnant. Les tifos et la pyrotechnie ne sont que des bonus !
La taille du stade (43 000) et le fait que la demande en billets ne soit pas très forte, fait qu’un gros match ici est à la fois incontournable et accessible. Je vous recommanderai les adversaires suivants : Legia Warszawa et Wisła Kraków pour la rivalité et le KS Cracovia ou l’Arka Gdynia car les supporters sont très amis entre eux. Et visiblement, ne loupez pas les 110 ans en 2032 !
PS : A noter la présence d’un drone tout le long de la rencontre, permettant de divulguer d’incroyables images du match (que vous avez peut-être déjà vu passer sur les réseaux) et fièrement montrées par le club sur ses réseaux. Il n’y a pas eu le moindre huis-clos ordonné à la suite de ce spectacle. Je pose ça là…