MOL Aréna Sóstó

Visité

MOL Fehérvár FC – Puskás Akadémia FC

MOL Fehérvár FC – Puskás Akadémia FC

MOL Fehérvár FC - Puskás Akadémia FC

9€
6

Le stade

6.5/10

Le football

7.0/10

L'atmosphère

6.0/10

La ville

4.0/10

L'expérience groundhopping

6.5/10

Pros

  • Bonnes installations.
  • Bonne ambiance pour le nombre.
  • Jolis buts et excellent scénario de match.
  • 7€ A/R + 9€ le match.

Cons

  • A relativiser par la politisation & corruption.
  • Ce n'est pas une ville touristique.

 

C’est à Székesfehérvár que nous avons jeté notre dévolu pour notre match du samedi, au départ de Budapest. Si comme moi, vous ne connaissiez même pas de nom le club du MOL Fehérvár FC, on va tout expliquer. La gestion du football hongrois est pour le moins particulière… et surtout politisée.

C’est quoi ce club ?

Ce club était auparavant nommé au nom d’une entreprise locale : le Videoton TC. C’est sous ce nom que vous les connaissez peut-être le mieux puisque Bordeaux n’a pas attendu cette saison 2021/2022 pour être ridicule. Dès 2017/2018 le club français était déjà humilié en se faisant éliminer par ce club inconnu en d’Europa League. C’est sous ce nom que les ultras semblent conserver leur attache au club.

En changeant de propriétaire, le club a ensuite changé son nom. En 2018, il porte le nom de MOL Vidi. MOL pour le nom d’une compagnie pétrolière et gazière. “Vidi” semble lui encore être un surnom régulièrement utilisé. L’année suivante, en 2019,  il prend cette fois-ci le nom de MOL Fehérvár FC. Selon la page Wikipédia du club, le club a changé 11 fois de nom depuis 1990. Bref, c’est le bordel et mes explications ne sauront être plus précises.

Pour rejoindre Székesfehérvár (qui se raccourcit également en Fehérvár), il en coûte pas plus de 7€ A/R et à peine une heure de trajet depuis Budapest. Cette ville de 100 000 habitants ne représente aucun intérêt touristique. Il ne faut y aller que si vous êtes motivé par un match.

Les stades hongrois, outil de corruption de la politique d’Orban

Le MOL Aréna Sóstó est un stade inauguré en 2018 et situé à une vingtaine de minutes à pied de la gare. Les installations sont d’une excellente qualité pour un club qui génère pas plus de 3 000 spectateurs de moyenne.

Derrière ces belles installations qu’on retrouve un peu partout en Hongrie, il y a une réalité moins belle, celle de la politique menée par Orban. Fan de football, ce sport est son principal outil de propagande, d’instrumentalisation de son pouvoir et de corruption à travers la construction des stades. Les clubs et les stades sont détenus par des entreprises et proches du pouvoir d’Orban.

Et d’ailleurs, vous avez sans doute déjà vu passer des photos du stade de la Puskás Akadémia FC. La Pancho Aréna, stade situé à Felcsút et qui a de quoi nous faire rêver d’un groundhopping. Felcsút est le village d’enfance d’Orban. 4 000 places pour moins de 2 000 habitants et ces chiffres ne racontent pas la même “belle histoire” que des clubs comme l’En Avant Guingamp  ou Villarreal.

BeFoot on Twitter: "L'architecture incroyable du Pancho Arena en Hongrie, qui accueil le Puskas Akademia FC. 🏟️🇭🇺 Ce stade atypique a une capacité de 4.000 spectateurs. 📸 @TribunesU https://t.co/tsfv1YZDmf" / Twitter

BeFoot on Twitter: "L'architecture incroyable du Pancho Arena en Hongrie, qui accueil le Puskas Akademia FC. 🏟️🇭🇺 Ce stade atypique a une capacité de 4.000 spectateurs. 📸 @TribunesU https://t.co/tsfv1YZDmf" / Twitter

Extrait d’un article du journal Ouest France :

Derrière l’image de carte postale, il y a l’emprise du nationaliste Viktor Orbán, le Premier ministre fan de football, qui en a fait un instrument de son pouvoir.

“On a bénéficié de beaucoup d’argent de l’Europe, mais on n’a pas transformé notre système de santé ou d’éducation. Ici, tout reste en surface. Et ces stades sont les monuments du gaspillage.”

Depuis son retour au pouvoir en 2010, le leader populiste d’extrême droite a favorisé un important plan de modernisation des équipements. Les clubs professionnels ont quasiment tous profité de cette frénésie, marquée par la construction d’une vingtaine de stades

Extrait de France TV Info : influences, avantages fiscaux… Avec le football, Viktor Orban tisse sa toile en Europe centrale :

« C’est un sport hyper politisé en Hongrie. On a affaire à un Premier ministre qui se sert du football pour accroître la corruption ambiante et redistribuer à ses proches »

En 2011, un an après son retour comme Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orban fait adopter le TAO (Tarsasagi Ado és Osztalekado), une loi qui octroie des abattements fiscaux aux entreprises qui financent le sport. Très vite, le football devient prisé des membres du Fidesz, le parti au pouvoir, et des entrepreneurs, qui n’hésitent pas à racheter les clubs de première et deuxième division. Ces derniers esquivent une partie de leurs impôts et financent leur propre club.

La mécanique est en marche et l’issue est flagrante : lors de la saison 2020-2021, onze des douze clubs de première division étaient dépendants de membres du Fidesz ou de proches du régime.

“Si vous soutenez le football, vous avez plus de chances d’être ami d’Orban. C’est le meilleur investissement aujourd’hui en Hongrie, ça permet d’avoir énormément d’avantages »

D’autres articles :

Euro 2021 : au pays de Viktor Orban, le football est roi

Orban, le football à son pied

L’atmosphère

Avec plus de  3 000 spectateurs par match, c’est pourtant l’une des affluences les plus fortes d’Hongrie (c’est mieux qu’Újpest). Les tribunes étaient suffisamment remplies pour donner un bon rendu. Cela se voit moins sur les photos car c’est notre tribune qui était principalement occupée. Le virage est occupé par plus d’une centaine de supporters actifs à chanter en un seul bloc. C’est davantage bruyant que leur nombre ne pourrait le laisser penser. On est jamais dans une ambiance morne et c’est une bonne surprise. Je trouve ça également plutôt sympa de voir l’usage des drapeaux laissés à des gamins en bas de la tribune.

Le match

L’intérêt de ce match ? Que la Puskás Akadémia FC ne l’emporte pas pour que le lendemain, le Ferencvaros puisse être Champion en l’emportant dans le derby. On a été bien servi pour que ce scénario idéal soit respecté. MOL Fehérvár a égalisé (2-2) à la 95ème minute, nous laissant éclater de joie pour d’autres raisons que le reste du stade. Le lendemain, on aurait bien notre derby pour le titre. Autre plaisir de ce match, la qualité globale des buts.

L’expérience groundhopping

Dans le contexte de cette fin de saison et de notre long week-end de 4 jours, le détour en train en valait la peine avec l’enjeu du match et de ce scénario qui nous a bien satisfait. L’ambiance est correcte.

Familiarisé aux parcages pour suivre le FC Nantes, un stage sur Liverpool, mon autre club de coeur, a développé ma passion pour le groundhopping en 2016. Cofondateur au-stade.fr.
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