Mon premier match au Stade olympique de Turin était le derby (à revoir/relire ici). J’en étais reparti avec un très bon souvenir et la promesse d’y retourner en Curva Maratona. M’y revoilà comme promis pour le match face à l’Inter Milan. Une second expérience au stade avec un match un peu plus « ordinaire » qui va enfin me permettre d’évaluer objectivement ce club et son stade.
Transport & Billetterie
Point essentiel pour débuter, le transport et l’acquisition des places. Comme bien d’autres critères qu’on verra plus tard, rien n’a fondamentalement changé entre le Derby de Turin et ce Torino – Inter et c’est pour le meilleur ! Tout d’abord, un Ouibus pour 50€ A/R depuis Lyon ou Chambéry en départ le vendredi soir. Le match a été programmé le dimanche à 12h30. Une horaire « chinoise » malvenue en France mais agréable pour le groundhopper. Parce que j’ai pu les deux fois regagner mon domicile tranquillement dans la soirée avec le bus de 17h30, en sachant qu’il y a moins de 45 minutes de marche du stade à la gare de bus. On peut se faire un très gros week-end de 2 matchs (en combinant Milan ou Gênes) sans pour autant prendre congés le vendredi ou lundi. Sous réserve évidemment que vous soyez au moins à proximité de Lyon, sinon il faudra faire par avion et dans ce cas vous êtes à plus d’une heure de transport en commun du stade pour 6,50€ le trajet. Je ne parle jamais de train puisque c’est un passage obligatoire par Genève : les bus deviennent à la fois plus rapides et moins chers.
Pour revivre le derby de Milan, c’est par ici. Pour celui de Gênes, c’est par là.
Pour la place du match, la vente se fait souvent au dernier moment sur listicket.com. Ce n’était ouvert au grand public qu’une semaine avant pour le derby et 20 jours avant pour un Torino – Inter. Cela fait peur la première fois mais je suis là pour vous rassurer : pour le derby il avait fallu attendre jusqu’au jour J pour être plein, donc n’importe quel match moins prisé aura toujours un guichet ouvert le jour du match. Aucune panique à avoir, prévoyez votre transport à l’avance sans crainte. En revanche les horaires définitifs ne sont connus qu’un mois à l’avance (variable) mais c’est devenu le cas de presque tous les championnats. Pour les prix vous allez toujours avoir des disponibilités autour de 30€ (20€ Inter, 40€ la Juve) mais le prix augmente rapidement au double sur une « très belle affiche » si vous n’allez pas en virage. Mais quel intérêt ? Notez en plus de cela qu’en virage vous êtes plutôt libre de vous positionner où vous voulez, y compris dans les marches qui finissent toutes occupées.
Le Stade
Le Stade olympique de Turin est un peu désuet mais sa forme d’arène en fait une force sous bonne affluence. Il faut de toute façon prioriser des matchs contre des voisins (Juventus, Milan et peut-être Gênes) ou de fortes équipes (Rome ou Naples) plutôt que des affiches banales. C’est déjà quelques bonnes opportunités dans une saison pour se rendre au stade. J’avais déjà parlé de l’espace entre les buts et les tribunes dans mon précédent compte-rendu qui n’était finalement pas si éloigné que cela. Ce n’est pas une piste d’athlétisme, c’est ce qui permet d’avoir une forme d’arène et puis ça rentre un peu dans le folklore du stade italien avec les grandes vitres en contour pour nous séparer, nous les sauvages, des joueurs. On ne change pas de pays pour voir la même chose que dans le nôtre, non ? Si j’en viens positivement à ce point qui pourrait sembler à l’origine négatif, c’est qu’un match dans la Curva Maratona (tribune des Ultras principaux) m’a permis d’apprécier de nouvelles choses. Il y avait une vingtaine d’enfants (dès 3 ans) à se faire un foot pendant le match. Est-ce qu’un stade anglais permettrait ça ? Non. Donc c’est quand même un élément appréciable du stade. Puis, à la fin du match, les gosses se mettent à grimper sur les surfaces vitrées pour saluer les joueurs, etc. Ça donne de belles images. Ce stade m’aura vraiment énormément fait changer d’avis. Je l’adore.
Le football
Le Torino FC est un club du milieu de tableau. Son niveau est donc relativement moyen mais avec quelques individualités adorées par son public comme Ljajic et surtout le capitaine Andrea Belotti. Le football a beau être fou, on a du mal à les imaginer gagner contre la Juventus. Mais rien ne les empêche, comme contre l’Inter, de l’emporter face aux autres clubs italiens (à l’exception peut-être de Naples). Pas d’inquiétude, l’atmosphère n’est pas sensiblement différente d’un résultat à un autre.
L’atmosphère
Comme le stade, les gens participent à rendre ce lieu vraiment attachant. Les gens sont autour du stade plusieurs heures avant le match. Dans la Curva Maratona j’avais donc beaucoup d’enfants mais aussi des grands-parents, des femmes, etc. J’aime la popularité et l’aspect familial de ce club, seul vrai club de Turin. Les ultras & fans sur la tribune d’en face étaient déjà plutôt bons contre la Juventus, mais c’était forcément encore mieux dans la Curva Maratona contre l’Inter. Les Ultras occupent l’anneau supérieur mais sont facilement suivis par la tribune basse centrale. Et ça chante pendant tout le match sans problème avec quelques gestuelles. Ça chambre aussi. Le meilleur moment est cependant la présentation des équipes où le peuple grenat crie le nom de ses joueurs. On y remarque très facilement la popularité du capitaine Belotti.
Une différence notable entre la Juventus et l’Inter : Il était impossible de voir des maillots de la Juventus autour du stade et dans le stade. En revanche, j’ai croisé énormément de fans de l’Inter pouvant librement squatter les tribunes du Torino. Heureusement les virages restent propres. Mais l’affluence n’aurait vraiment pas pu être aussi bonne sans les fans adverses. Ce n’est pourtant pas faute de certainement détester les Milanais, puisqu’on imagine facilement une rivalité entre la ville de Turin et Milan. Il y’a d’ailleurs eu quelques chambrages et provocations.
Les alentours
Le stade n’est pas situé à proximité du centre-ville, il faut donc marcher une quarantaine de minutes en passant néanmoins par quelques endroits un peu vivant (des marchés) et toujours de nombreux cafés d’ouverts. J’ai pris mon habitude au History Cafe Lavazzi pour y manger mes cornettos (« croissants à l’italienne », à la vanille, pistache, etc). C’est super bon. Je n’ai donc pas eu à consommer à proximité du stade mais ce n’est pourtant pas les stands qui manquent ! C’est là encore un aspect de ce stade que j’adore, il y’a des stands itinérants partout pour manger et acheter des écharpes, etc. C’est le vrai football ici. En plus, un grand parc est voisin du stade, des gens commencent à se poser tranquillement au soleil. La beauté de cet endroit ne sautera jamais aux yeux mais c’est plutôt cool au final.
La ville
Je n’ai que brièvement visité la ville. Sans trop m’avancer, j’ai l’impression que Milan est une plus belle ville mais ça reste à confirmer. A savoir que si vous préférez la voiture aux transports en commun, il y’a des places de parking partout dans ce pays. Sur chaque route, des emplacements à gauche et à droite pour se garer en épi. Pour de si grandes villes, c’est loin du modèle français qui est de supprimer ces emplacements.
L’expérience groundhopping
Si j’ai bien fait mon travail, tout a suffisamment été bien résumé ci-dessus et dans mon CR du derby de Turin. J’intègre ce stade dans les très bons stades à faire pour le groundhopper. Le stade a son propre style, sa propre atmosphère. On fait les matchs qu’on veut, les supporters sont fidèles et les ultras bruyants, on est à Turin et on a Milan ou Gênes à côté pour visiter et faire un match supplémentaire. Bref, y’a de quoi apprécier le moment.
[…] Sympa les gosses aussi qui passeront tout le match à jouer au foot en bas de la curva. Ça faisait longtemps que j’avais pas autant apprécié une tribune italienne en tout cas. Bon esprit old school, tribune multi âge de la femme qui allaite son gosse (si si c’est vrai) en plein match aux vieux ritals de 80 ans qui peinent à monter les marches. Je reviendrai ! (ndlr : même sentiment avec le stade du Torino) […]