Pour compléter le week-end du derby de Milan, mon choix s’est porté sur un match au Juventus Stadium. Je vais être honnête : je déteste ce club (Juventus – FC Nantes 95/96, calciopoli, etc). Ces dernières saisons la popularité du Juventus Stadium a chuté : Covid, départ de CR7 et guerre interne entre le club et les ultras (lire le thread d’Olivier Laval qui explique mieux que quiconque). Du coup, pour 30€ je peux me retrouver avec une place alors qu’on dépassait les 70€ pour espérer une place en vente générale auparavant. Le choix de ce match me plaisait également car la Fiorentina entretient une bonne rivalité avec la Juve (confrontation que j’ai déjà faite à Florence). Malheureusement j’apprendrais quelques jours avant le match que les ultras de la Fiorentina feraient également grève pour ce match en ne se déplaçant pas. Ambiance de merde en prévision.
Le stade
Le Juventus Stadium est situé au Nord de Turin, à plus de 5km du centre mais l’accès via le Tram 3 se fait sans problème en une vingtaine de minutes (et le retour en bus). On retrouve également de très nombreux parkings officiels tout autour du stade.
Pour l’anecdote, comme la majorité des stades italiens, l’accès à sa tribune n’est jamais trop logique. Pourquoi faire simple avec les portes du stade quand on peut ne pas respecter l’ordre alphabétique ? Ainsi, l’entrée Porte F se trouve à l’opposé des portes C et K. Au départ, comme j’ai été un peu con, j’ai quand même tenté l’entrée en porte K devant moi. Et j’ai pu entrer malgré le contrôle sur borne automatique. Mais finalement, un second contrôle du billet sur borne automatique quelques mètres plus loin m’a cette fois-ci été refusé et me bloquant dans une coursive du stade. Bref, ne vous faites pas avoir par le premier contrôle de billet et respectez immédiatement votre numéro de porte. Ce double contrôle, dont le premier qui sert donc à rien, est quand même étrange.
L’atmosphère
A l’approche des tribunes et pourtant bien avant le début du match, le stade est surprenamment bruyant. Les fans de la Juve et de la Fiorentina se répondent, s’insultent. Les virages et latérales chantent ensemble, sautent ensemble. Dans le parcage des fans de la Viola, même avec l’absence des ultras et d’un capo pour s’organiser, ça chante continuellement et de façon ordonnée avec une grande motivation. C’est une surprise très agréable. Je n’imaginais pas du tout qu’un avant-match puisse être bruyant dans ce contexte complètement défavorable. Ça laisse des regrets de ne pas profiter de la présence des groupes ! L’introduction officielle du match est aussi qualitative, avec un light show réussi, l’hymne chanté par tout le stade et illustré sur les écrans géants par des archives de l’Histoire du club, etc.
Cependant, on était bien en train d’assister aux meilleurs moments de la soirée. A l’image du match, L’ambiance au cours de celui-ci sera plus calme. Mais bon, je m’attendais tellement au pire que c’était acceptable pour un stade sans ultras et animations d’un côté comme de l’autre. Et en rappelant la situation sportive du club inhabituelle : détaché de la course au titre après seulement 11 journées. C’est le seul but du match par Cuadrado, dans les arrêts de jeu, qui va faire exploser le stade pour les dernières minutes de jeu avec une haine toujours aussi palpable et agréable à voir entre les deux clubs.
L’expérience groundhopping
L’opportunité était bonne à saisir à 30€ la place mais attention : en latérale vous repassez immédiatement à un prix doublé. Pour le reste, il y a vraiment deux points de vue qui s’opposeront sur ce que représente un match au Juventus Stadium. Si vous avez une appréciation plutôt bonne du club, qui s’éloigne toujours plus de ses propres fans au profit d’un spectacle/business à l’international, vous pouvez faire le Juventus Stadium. Ce n’est pas le football qu’on défend mais la Fan Experience est là pour un touriste. Il faut voir si un Juventus – Torino peut proposer des places à ce bon prix, ça deviendrait très intéressant avec un parcage complet.
Personnellement, sur un week-end à Turin j’ai une préférence évidente pour l’authenticité de l’expérience avec le Torino, vrai club de la ville (faites-y le derby). Les deux clubs ne jouent pas à domicile les mêmes week-end donc il faudra toujours faire un choix.