Pour notre week-end à Istanbul, on arrivait vendredi 15 mars en fin d’après-midi (vers 17h30) à l’aéroport Sabiha Gökcen. Cet aéroport se trouve sur la partie Asie, il faut 45 minutes à 2 heures (circulation très variable selon les heures) pour rejoindre le centre. Au moment de la réservation, on ne savait pas encore quel match la programmation turque allait nous donner. Par chance, c’est le seul club d’Istanbul avec son stade sur la partie Asie qui a été programmé le vendredi : le Fenerbahçe et son stade Şükrü Saracoğlu affronte Sivasspor à 20h30. Cela nous donne une bonne marge pour y être. Le samedi nous a lui donné un match du Besiktas à 19 heures. Récit de cette première partie avec le transport, la billetterie, le stade et match du Fenerbahçe.
Départ de l’aéroport en taxi
J’ai commencé par quelques galères à l’arrivée à l’aéroport pour retrouver mon pote. A savoir qu’aucun wifi n’est accessible à l’aéroport, et qu’une fois sortie de l’aéroport on ne peut plus rentrer à l’intérieur aussi facilement. Donc on était incapable de se joindre (le forfait Free qui ne veut rien savoir pendant tout le séjour même si la Turquie est dans le forfait) et il a fallu se chercher dans l’aéroport. Après une dizaine de minutes perdues, on peut enfin filer en taxi jaune (réputé fiable) vers le stade. Celui-ci nous ayant refusé de nous emmener à la station de métro la plus proche (sans doute à raison pas rentable pour lui). On avait vu comme prix que se rendre au centre revenait à environ 20€ et on en a eu pour 26 jusqu’au stade en environ une heure, donc plutôt bien. Pour l’anecdote sur le chauffeur fan du Besiktas, en sachant que nous étions français il nous a parlé de Pascal Nouma, véritable star là-bas (à voir ici) et d’ailleurs en direct sur la radio turque du taxi. Sinon, sans surprise pour parler de la France on est identifié par le feuilleton des » gilets jaunes ».
Récupérer sa place au guichet du stade
A notre arrivée au stade, les rues semblent très vivantes autour mais on est plutôt pressé de récupérer nos billets commandés la veille comme il est de coutume en Turquie pour l’ouverture des ventes générales. Il nous restait à aller récupérer notre « Single Entry Pass Card » (carte individuelle valable pour un match) aux guichets. En effet, on avait bien commandé notre carte Passo (équivalent d’une carte de membre mais valable pour toute la Turquie depuis le même site) mais en demandant sa réception au stade du Besiktas. On a pas le temps pour ça. Après une recherche un peu fastidieuse en demandant aux stadiers, on finit par retrouver le guichet pour les cartes. En traversant la rue, lorsque la tribune Fenerium se se trouve sur notre gauche, le guichet se trouve quelques mètres plus loin derrière une « porte dérobée » dissociée du stade. On ne le découvrirait pas par soi-même et ce n’est pas rendu plus facile par la présence policière hallucinante, qui bloque avec ou sans raison des passages.
En effet, pour s’approcher du stade et donc des guichets il faut déjà passer un premier contrôle de stadiers/police où les gens montrent leur carte. Il faut montrer qu’on va au match avant de pouvoir récupérer sa preuve physique, c’est un « checkpoint » dissuasif pour les gens mal-attentionnées par l’absurde. Quand on ne parle pas turque et qu’on a pas sa carte, la communication avec eux est compliquée. Mais bon, on finit quand même par se comprendre en utilisant un langage universel (Single Entry Pass Card, capture d’écran). Au guichet, les choses sont beaucoup plus simples : on montre nos passeports (obligatoire pour l’achat des places) et éventuellement notre référence de commande et le gars nous donne enfin notre carte d’accès. Contrairement à ce qui est même dit dans la FAQ de Passo, il n’y a même pas eu un supplément de quelques centimes à payer. Pour l’entrée en tribune et alors que nous avons nos sacs avec nous, nous avons pas été emmerdé lors des trois fouilles pour rentrer en tribune latérale.
Pour en savoir davantage sur le système de billetterie, lisez notre guide pour voir des matchs en Turquie.
Le stade
Il faisait déjà sombre lors de notre arrivée du stade, ce n’est pas l’idéal. Le stade se trouve en plein au milieu d’un axe routier assez important mais le quartier comme je l’ai dit plus haut est vivant avant un match. Il faudrait sans doute y passer un peu de temps pour profiter de l’atmosphère. En lui-même le stade de l’extérieur ne semble présenter sinon aucun intérêt. On rentre donc en tribune alors que le stade fait déjà du bruit. Pour aller en tribune FENERIUM ALT (tribune basse), on passe par une coursive sympathique qui donne plutôt l’impression de rentrer dans une tribune de catégorie supérieure. De l’intérieur le stade a été extrêmement bien conçu pour offrir une vue impeccable à tout le monde. Je trouve personnellement qu’il fait bien plus petit que les 50 000 places présumées. Et du même coup, avec une affluence autour des 35 000 j’ai trouve le remplissage bon.
L’atmosphère
A notre gauche, le virage supérieur anime déjà les tribunes par des chants continus une heure avant le match, il est un peu suivi par la tribune inférieure. L’activité du virage à notre droite laisse penser que la ferveur y est peut-être encore un peu plus grande de ce côté. La sono du stade est extrêmement forte, beaucoup trop forte. Avec cette sono et les supporters, ce n’est pas surprenant de retrouver des enfants avec des casques anti-bruit. Il y’a de quoi s’en donner mal à la tête. Les tribunes semblent avoir des rituels avec des joueurs puisque certains viennent saluer la tribune en milieu d’échauffement. J’ai beaucoup aimé l’annonce de la composition, elle est plutôt ordinaire par le speaker mais l’intonation de la voix est très bonne. Ou sinon, l’une des rares gestuelles du jour dans un tendu d’écharpes :
Kavuşmamıza son 3 saat!#FenerinMaçıVar 💛💙 pic.twitter.com/8yY5hiqQRk
— Fenerbahçe SK (@Fenerbahce) March 15, 2019
Notre tribune réagit également aux chants des latérales lorsqu’il nous est demandé de reprendre les chants. Quand tout le monde s’y met, c’est un vacarme. Le plus impressionnant cependant sont les sifflets. Les supporters sifflent constamment, contre l’adversaire, contre une décision de l’arbitre, contre un mauvais choix de leur équipe. Il n’y a plus d’adjectif pour décrire assez fort à quel point le bruit devient assourdissant dans cette situation. Pour exemple, quand l’arbitre va siffler la fin du match les joueurs vont continuer à jouer car on ne peut pas l’entendre.
Plus globalement, le public quelque soit la tribune semble être un mix entre ultras et supporters. Je n’ai pas retrouvé les codes visuels des ultras et ce fut l’une des déceptions : aucun code vestimentaire à priori, pas de tifo, aucune pyrotechnie, aucun drapeau. Est-ce la faute à la répression et à la création en 2014 du Passolig qui « surveille » chaque fan ? Sans doute. En tout cas la sécurité sur-présente, sur-protégé et sur-armé, à l’extérieur et à l’intérieur du stade, en long et en large des tribunes, tend à le confirmer. Je me demande ce qui justifie de garder autant de forces policières et si il y’a eu des dérapages récents malgré une telle sécurité ? Il faut vouloir mourir pour oser jeter un projectile sur un terrain. En revanche, et c’est peut-être pour ça que la police couvre aussi bien les virages que les latérales, chaque personne présente dans le stade vit le match dans une intensité supérieure à ce qu’on a coutume de voir, et tout le monde reste disposé à chanter. Même si ce n’était pas un gros match et que les tribunes n’ont pas pu basculer dans la folie, on se fait cette impression.
A noter la présence d’un parcage visiteur mais impossible de décrypter une activité des supporters depuis ma place et avec le bruit des supporters du Fener’.
Le match
Pour le Fenerbahçe, on est loin d’une grande saison. Le club végète dans les places au dessus de la zone relégation. La qualité du match va être conforme à ce classement : c’est très mauvais. Jusqu’à la 73ème, il y’a de quoi être déçu d’autant que ça met forcément sur la réserve les fans. Le Sivasspor va ouvrir le score et permettre une réaction immédiate du Fener’ dans la minute suivante (74ème) grâce à Soldado. Le match a défaut d’être brillant est au moins lancé. Un second but à la 86ème par Ekici viendra éteindre les espoirs légitimes du Sivasspor. L’essentiel est là : on a assisté à un match au Şükrü Saracoğlu avec des buts et dans une victoire.
La semaine prochaine on vous raconte Fenerbahçe. Et demain on retourne du côté de Besiktas. pic.twitter.com/sWype00Ybj
— Au-stade (@Au_stadeFR) March 15, 2019
L’après-match et le retour à l’Hôtel
Si on a pas pu profiter de l’avant-match dans le quartier, on en aura au moins profité dans l’après-match. C’était l’occasion de découvrir les techniques de vente turques. A chaque restaurant croisé un employé nous force un peu la main à venir manger. C’est déconcertant au début mais ce n’est pas méchant donc on s’y fait tout simplement. On a aussi gouté leur boisson lactée Ayran systématiquement servi avec les kebabs, c’est pas mauvais et pas con. On traine tranquillement dans le quartier Kadiköy, on achète notre carte de transport (1€ + du crédit) pour rentrer à notre hôtel, le Basileus Hôtel. Pour 81€ les 4 nuits avec petit-dej copieux inclus (et boissons « offertes » dans la chambre), on vous le recommande. La décoration y est locale et il est situé à quelques minutes à pieds des meilleurs lieux touristiques. Ce qu’on n’avait pas du tout vu venir, c’est qu’à minuit le métro ne circule plus, ne vous faites donc pas avoir comme nous si vous devez allez voir un match en soirée. On était à 15 km de l’hôtel sans moyen de transport, sans réseau pour avoir une idée d’un bus à prendre. Non sans mal on a finit par trouver un taxi libre, ce qui nous en a couté une dizaine d’euros la course.
[…] vous avais quitté vendredi soir après Fenerbahçe – Sivasspor, mon week-end va maintenant continuer avec du tourisme dans Istanbul puis le match Besiktas – […]