Stade Raymond-Kopa

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Angers SCO – Stade Rennais

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Angers SCO – Stade Rennais

La douceur angevine

Ce bon vieux stade Jean Bouin (renommé récemment Raymond Kopa à la mort de ce dernier) n’a jamais vraiment déchainé les passions, à l’image du climat local (l’Anjou enregistre en effet l’un des plus faibles taux de précipitation en France, d’où l’expression « douceur angevine »). Le club résident connut pour sa part beaucoup d’instabilité et de frasques en coulisse par le passé, à tel point qu’on parlait du SCO comme « l’OM de l’ouest ». Depuis l’arrivée de Saïd Chabane une continuité est néanmoins assurée et le projet sportif se consolide (en dehors des affaires de mœurs). Nous allons voir comment se conjugue tout cela un jour de match !

La ville

La ville d’Angers se conforme à la relative tranquillité d’une ville de province. Ni trop étendue, ni trop congestionnée, à taille humaine, en somme il y fait bon vivre. En contrepartie l’activité n’y est pas trépidante, les lieux culturels et nocturnes ont une programmation assez généraliste, on est clairement dans le ventre mou. L’architecture et la taille des bâtiments restent homogènes, hormis bien sûr le château des ducs d’Anjou qui borde la Maine, d’où nous contemple 6000 ans d’histoire. Il en impose clairement et écrase un peu la ville par sa taille et hauteur des tours. Je vous recommande la visite, le niveau de conservation est vraiment remarquable, on n’a aucun mal à se projeter à l’époque où il constituait le principal centre d’activités de la région.

Obtention des billets

Nous avions pris les billets en ligne, sur le site du club, une quinzaine de jours avant la rencontre. Aucun souci à ce niveau-là, même si la vente est limitée au départ aux abonnées et membres d’associations de supporters, à l’ouverture au public général les places encore libres sont légion. Sûrement une conséquence du fait que la campagne d’abonnements n’était toujours pas lancée au moment de cette affiche (29 août dernier)… Tarif entre 28 (enfant) et 35 € (adulte), à mi-hauteur un peu excentré en tribune Coubertin, à 5-6 rangées du kop. Pour une tribune derrière les buts et des places à proximité immédiate du parcage visiteur (avec les risques que cela comporte, on n’est jamais à l’abri de quelques excités), cela paraît élevé, une opinion assez largement partagée si j’en crois la presse locale. Sachez que les groupes de supporters ont depuis obtenu l’assurance auprès de Saïd Chabane (le président) d’une tarification à 12 € pour les moins de 12 ans (quelle que soit la tribune) et une fourchette allant de 15 à 45 € pour les adultes (hors matchs « de gala »…).

Le stade

Le stade se situe en « ville », pas dans l’hyper centre bien entendu mais dans le quartier résidentiel de Saint-Léonard, facilement accessible depuis le centre, en transports comme en voiture. Une tribune de chaque côté du terrain, très proches (« à l’anglaise »), dont une en construction (la « Saint-Léonard ») qui remplacera l’ancienne tubulaire et deviendra la nouvelle présidentielle. Celles derrière chaque but ont leur petite histoire. À l’est s’élevait jusqu’en 2017 la première version de la tribune Colombier, une demi-lune de béton brut, dont la forme et le dépuillement rappelaient furieusement les virages du Vélodrome avant la couverture du stade. Pour un peu on se serait cru dans le sud de l’Europe, quand je vous disais plus haut qu’il ne pleuvait pas beaucoup. En face à l’ouest il y eut longtemps la fameuse butte en terre, iconique de Jean-Bouin, où pouvaient « prendre place » 3000 personnes. Fait amusant une butte servant de tribune connut ses heures de gloire dans un autre stade Jean-Bouin, celui de Nîmes.

L’atmosphère

Le match avait lieu un dimanche à 15h, atmosphère familiale et bon enfant aux abords du stade. Il n’y a aucun commerce dans les rues alentour, encore moins de bar ou café qui ferait office de lieu de ralliement avant et après les matches. Quelques food trucks et baraques à frites vous attendent le long du boulevard longeant l’enceinte, fermé à la circulation mais attention vente d’alcool interdite On passe tranquillement les différentes vérifications, juste à côté de l’accès visiteurs sécurisé. La tribune Coubertin dans laquelle nous pénétrons demeure la 2ème plus ancienne de l’enceinte angevine, malgré le fait qu’elle soit tubulaire mais avec la structure ancrée dans le béton, pas simplement posée au sol. C’est au bas de cette tribune que prennent place le Kop de la Butte et le Magic SCOP, les deux principaux groupes de supporters actifs. Et c’est donc dans cette même tribune que sont accueillis les supporters adverses, une cohabitation (entre kop local et visiteurs) assez surprenante et plutôt inédite, en tout cas je ne me souviens pas avoir vu ça ailleurs… Le parcage rennais est bien rempli et donne de la voix, avec même quelques « On est chez nous, on est chez nous » alors que le kop angevin tarde à se mobiliser. La nouvelle tribune St-Léonard sortie de terre fait face à la tribune d’honneur sur notre gauche, ne manquent quasiment que les sièges. Hormis notre tribune populaire le reste de l’assistance est plutôt clairsemée, en partie je présume pour les raisons tarifaires explicitées plus haut. Mais en partie seulement car inutile de tergiverser, Angers n’est pas une ville de foot et malgré la stabilisation du club en Ligue 1 le stade ne fait quasiment jamais le plein (hormis les fameux matchs de gala dont je vous laisse deviner l’identité des adversaires…). Confirmation avec les chiffres officiels : 6473 spectateurs seulement auront assisté à la rencontre (sur une capacité totale d’un peu plus de 12000 dans la configuration actuelle).

Le match

À l’entrée des joueurs pas de tifo ou d’animation particulière au niveau des kops, néanmoins bien fournis en drapeaux, calicots et écharpes tendues. S’ensuit un gros craquage côté rennais, avec en point culminant un fumi jeté à la fin de la combustion sur les spectateurs angevins en contrebas de la grille de séparation, gestes de provocation à l’appui, attitude déplorable… Heureusement pas de blessure à déplorer, juste une petite panique. Côté terrain pas de quoi s’enflammer en revanche, les locaux dominent mais manquent d’idée et de créativité une fois arrivés aux 16 mètres, on peut même parler d’attentisme. Les Rennais évoluent en contre, mal négociés pour la plupart. Quand enfin Sofiane Boufal, le chouchou angevin, se présentent dans une bonne situation, il est stoppé irrégulièrement par Loïc Badé qui hérite là de son second carton et donc logiquement expulsé. Petit détour traditionnel à la buvette à la mi-temps, où surprise des bières sont proposées alors qu’il n’était même pas possible d’en commander avant le match, qui plus est avec alcool, que demande le peuple ! Je ne pensais pas voir ça en Ligue 1, étant plus habitué des échelons inférieurs où il y a beaucoup plus de largesses à ce niveau-là. Au retour des vestiaires Rennes se montrent plus entreprenants à la suite de 3 changements offensifs, jusqu’à l’énorme bourde de leur gardien Gomis qui se trouent complètement sur une relance et offre le but à Boufal. Cela a le mérite de réveiller les rouges qui s’installent dans le camp adverse, sans que rien ne soit concrétisé. Lorsqu’on ne marque pas dans son temps fort la sanction arrive logiquement. Bien lancé sur un contre en fin de match côté droit, Cho fait un petit numéro pour se débarrasser du défenseur et n’a plus qu’à marquer, même s’il doit se reprendre à deux fois après avoir tiré en plein sur le gardien.

Cette victoire n’aura pas provoqué d’hystérie particulière en tribune, comme si le public y était habitué et qu’il en fallait bien plus pour s’enflammer. On ne peut pas leur donner tort sur le spectacle proposé, le résultat est acquis mais pas beaucoup d’envie, de volonté de prendre le match à leur compte alors qu’ils évoluaient à domicile… Les tribunes se vident rapidement, seuls quelques-uns du kop angevin restent à narguer le parcage rennais, sans échauffourées.

L’aventure

Au final, une après-midi au stade ensoleillée et bien agréable, tout en restant assez convenu. On est clairement plus dans la douceur que la fureur angevine, à l’image malheureusement du faible engouement des Angevins pour leur équipe…

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