Des stades espagnols, il y’en a un qui a toujours retenu mon attention avec ses tribunes à la pente vertigineuse, c’est le stade de Mestalla. J’avais une occasion un peu forcée de m’y rendre ce début octobre (voir plus bas) malgré la confrontation contre le Deportivo Alavés qui ne fasse pas rêver. Au moins, ça n’allait me coûter que 27€ la place quand il faut compter environ 70€ pour une affiche comme Barcelone que je prévoyais de faire plus tard dans la saison.
De plus, le Valencia C.F est dans une période étrange avec le limogeage du coach Marcelino Garcia Toral début septembre, alors même qu’il avait réussi à qualifier le club pour la Ligue des Champions, remporté la Copa et que la situation du club cette saison semble tout à fait ordinaire : ils ont battu Chelsea en LdC et trainent à quelques points du Top 4 en Liga. Cette gestion du club par la Présidence a donc apparemment créé quelques conflits au sein du club et notamment avec les supporters.
Le trajet en car
La raison de ma venue pourrait être un rappel utile pour certains donc je vais l’expliquer. J’utilise régulièrement Flixbus pour mes groundhopping et je prévois souvent tout des mois à l’avance. C’est sans conséquence puisqu’on peut annuler gratuitement jusqu’au dernier moment et que les bons d’achats sont utilisables dans les 12 mois.
Sauf que pour un précédent trajet finalement annulé, j’avais pris Ouibus. Et cette compagnie ne propose des bons d’achats utilisables que sur les 4 prochains mois faisant suite à l’annulation. J’avais oublié ce point et je me suis retrouvé avec 35€ à utiliser sur un délai assez court. Il fallait que je trouve quelque chose à faire sur mes quelques week-ends encore libres. Et à savoir que Ouibus est beaucoup moins intéressant sur des trajets vers l’étranger que Flixbus. De façon très synthétique, depuis Lyon mes seules bonnes raisons d’utiliser Ouibus c’est éventuellement d’aller à Milan, Turin, Barcelone ou le Luxembourg. Et encore… Flixbus reste souvent plus intéressant.
Donc me voilà embarqué dans un trajet de pratiquement 10 heures vers Barcelone par Ouibus puis un autre trajet Barcelone – Valence d’environ 4 heures par la compagnie Alsa. Même si je suis courageux, sans ces bons d’achats je ne me serais jamais fait ce trajet pour rester une petite douzaine d’heures sur Valence. Pour finir, notez tout de même qu’un trajet Barcelone – Valence ne coûte qu’environ 5 à 10€ avec des trajets idéals de nuit. Sur plusieurs jours vous pouvez très bien faire Barcelone et Valence.
La ville
Vous venez donc de le lire, j’ai passé à peine 12 heures sur Valence puisque je suis arrivé vers 14h pour repartir à 2 heures du matin. Le style de vie espagnol permet néanmoins de pleinement découvrir l’activité valencienne même tard le soir puisque les magasins sont ouverts jusqu’à 21 ou 22h. Et de toute façon, c’est samedi donc les gens sortent.
Ce que j’ai vu de Valence m’a extrêmement plu. Dès l’arrivée en car, on peut (à priori) tout faire en se déplaçant à pied. Mieux, je n’ai même jamais eu à passer par des avenues qui ne soient pas intéressantes. En effet, un grand parc traverse d’Ouest en Est la ville et je l’ai donc emprunté dès mon arrivée à la gare routière.
Au fur et à mesure de mon avancé dans ce « parc », j’ai croisé de nombreux sports. Vous y trouverez des équipes de rugby, de foot, de base-ball. L’ambiance est très sympathique ici, vous serez facilement tenté de vous arrêter. L’atmosphère « latine » autour du match de base-ball était sympathique, c’est pas un sport qu’on a l’habitude de voir pratiquer en Europe.
Je me suis baladé dans le centre historique en soirée et c’était magnifique. Même en faisant abstraction des lieux et monuments historiques ou en sortant en tout cas du plein centre, j’ai trouvé de nombreuses rues illustrées par des jolis graffitis. Il n’y a pas eu un seul instant pour se dire « ce coin n’est pas terrible » contrairement à Barcelone que j’ai revisité un peu et peu aimé (les centres d’intérêts de la ville sont trop éparpillés ?). Et si en l’occurrence j’étais seul sur ce trip, les terrasses de cafés, bars, restaurants donnent très régulièrement envie de s’arrêter. Ces sentiments sont réguliers à la manière des villes italiennes que j’ai pu faire (Bologne, Florence, Rome). Je peux donc parier que j’y retournerais mais cette fois-ci accompagné et sur plusieurs jours. Il me restera toujours Levante ou Villareal à faire. Mais pour aujourd’hui, place au FC Valence.
Le stade
Même le stade de Mestalla se trouve en pleine ville et ça c’est quand même super agréable. Le quartier autour est vivant bien que je me sois honteusement contenté du Burger King (pour me mettre le match de Liverpool sur le téléphone). Les gens portent souvent le maillot du club, les femmes semblent aussi assez présentes. La popularité du club sur toute la population se ressent bien.
Le stade est absolument majestueux et fait sans conteste honneur à la réputation qu’on lui donne. Les tribunes même depuis l’extérieur sont impressionnantes, les façades rappellent bien l’Histoire et le palmarès de ce club. Même quelqu’un qui l’ignorerait avant ne peut plus en douter face à tout ça : c’est ici une place forte du football espagnol !
L’entrée en tribune se fait tranquillement mais avec une très longue marche pour monter tout en haut de ma tribune. Il y’a quand même un ascenseur (très prisé) si nécessaire. Le stade est tout aussi beau de l’intérieur : les couleurs des sièges, l’énorme chauve-souris qu’ils forment, la hauteur des tribunes à ciel ouvert, la très bonne vue même depuis le point culminant de la tribune. Je suis même étonné de voir un stade quasi plein pour malgré l’ambiance contrastée au sein du club et pour un si petit match. Dans tous les cas, les couleurs des sièges masquent plutôt bien les sièges laissés vides.
L’atmosphère
Je ne doute donc pas du tout de la passion que suscite le club. Cependant, et c’est quasi systématique de mes expériences espagnoles, la culture ultra est très en dessous des autres pays. Je sais bien que c’est à prendre avec des pincettes car il y’a quelques histoires en cours avec ceux du Valencia. Je ne me suis pas plus renseigné que cela. Toujours est-il que pendant le match je n’ai eu aucune idée de si il y’avait un « Kop » ou quelque chose (mais je ne voyais pas les niveaux inférieurs de ma tribune). En tout cas, je n’entendais aucun chant. Il y’avait pourtant 15-20 mecs debout dans mon secteur qui semblaient actifs mais j’ai pas entendu un seul son malgré notre proximité !
A l’opposé, tout en haut, on avait le même nombre de supporters mais d’Alavès cette fois-ci. Je les ai entendus un tout petit peu mais pareil, la passion ne semble pas débordante. Je crois même qu’ils n’ont pas repris les chants pour la seconde mi-temps.
Heureusement que dans tout ça, le Deportivo Alavés était une bonne opportunité pour le FC Valence et pour moi de voir le club hôte à son avantage. C’est ce qui s’est produit puisqu’ils ont pu mener 2-0 dont une panenka pour le plaisir. Cela n’a pourtant pas beaucoup plus excité les foules même si quelques chants étaient très difficilement repris quelques secondes.
En cours de match les lumières du stade se sont éteintes pour le moment le plus fun du match dans les tribunes (ouai c’était pas fou, hein).
L’expérience groundhopping
Même si les gens semblent bien amoureux de leur club, je trouve la façon d’être des espagnols et de vivre un match toujours trop passifs. Ce n’est toujours pas ce qui me pousserait à aller « n’importe où » dans ce pays pour voir du foot. Valence est néanmoins une place particulière. Même en temps de « crise » (?) au sein du club, c’est une ville très attirante avec l’un des plus beaux et uniques stades d’Europe. Et puis vous avez toujours Levante, Villareal ou même le club de basket qui dispute l’Euroleague pour compléter un week-end. C’est pas si mal ! Dans mon cas ça tombait mal puisque l’équipe de basket jouait la veille et le lendemain. Pour rendre ça pratique, à noter enfin que l’achat des places pour Mestalla peut se faire jusqu’à deux mois à l’avance. C’est loin d’être toujours aussi prévenant ailleurs. En clair, je reviendrai volontiers dans un meilleur contexte !