En tant que supporter de l’OM et fan des ambiances chaudes, j’ai été ravi lors du tirage au sort de la poule d’Europe League : Spartak Moscou, Lazio Rome et Galatasaray !
On va se régaler. Je connais déjà les villes de Rome et Istanbul, pas Moscou mais c’est loin et froid. J’ai déjà eu l’occasion d’aller voir un match à Istanbul (Besiktas – Konyaspor) et j’avais adoré l’ambiance : mon vote va pour Galatasaray – OM.
Je me suis noté la date et l’attendais avec impatience.
L’obtention des billets
Plus le temps avance, plus ça me semble compliqué d’avoir une place. Pour avoir une place de match au milieu des supporters locaux en Turquie, il faut s’y prendre à l’avance et prendre un Passolig. Je l’avais fait il y a 2 ans et demi pour mon premier voyage, mais cette fois-ci je ne le sens pas, trop dangereux. Je ne sais pas me contenir tout un match et exulter en tant que supporter adverse dans un match à enjeu comme ça peut être dangereux. Possibilité exclue.
Il n’en reste que 2 : avoir une place en parcage ou me faire inviter dans une zone safe.
Après les affrontements du match aller (causés par les supporters stambouliotes, rappelons le), les supporters marseillais sont interdits de déplacement à Istanbul. Encore une possibilité en moins.
Il ne m’en reste qu’une : me faire inviter. Par chance, je connais quelqu’un qui connait quelqu’un qui connait… bref, les familles de joueurs ne voulant pas venir, nous voici avec des invitations dans la zone VIP « famille de joueur ».
C’est parti
Le stade
En arrivant à Istanbul le mercredi après-midi (match le jeudi), le trajet entre l’aéroport et l’hôtel est très long, le taxi (c’est vraiment pas cher à Istanbul, n’hésitez pas à prendre le taxi pour les longues distances) nous informe que c’est parce que Besiktas joue ce soir contre l’Ajax et qu’ils bloquent les routes 5h pour les matchs européens (contre 3h avant pour les matchs locaux).
Gardant cette information en tête, nous prenant les devants et nous disons qu’on allait se diriger assez tôt vers le stade pour le match. Le stade étant à 1h30 de marche de l’hôtel (au centre-ville, au milieu du Bazaar à épices pour être précis), nous partons dans la matinée et nous baladons dans la ville en longeant le Bosphore.
On passe dans le quartier Galata (dans lequel ne se trouve pas le stade), devant le Vodafone Park (stade de Besiktas) puis devant le Palais de Dolmabahçe (que je recommande, nous y reviendrons) et c’est tout un pan de cette immense et magnifique ville que l’on découvre.
Le match est à 20h45 heure locale (18h45 en France). On arrive sur place vers 15h. Comme souvent, le stade est placé à côté d’une zone commerciale. Voici donc notre lieu idoine pour l’avant-match. On se balade, on flâne, puis on se pose au bar.
Les supporters de Galatasaray y sont déjà très nombreux, on est entourés de maillots Orange et Rouge. L’ambiance commence à monter. Le bar et les commerces passent des chants de supporters, des chansons à la gloire de Galatasaray et… Charles Aznavour. L’ambiance demeure bon enfant, j’ai hâte d’y être !
On se dirige maintenant vers le stade, 2h30 avant le coup d’envoi, et on est loin d’être les seuls !
L’atmosphère
2h30 avant le coup d’envoi, le stade se remplit petit à petit. Les supporters les plus bruyants sont déjà là, bien centrés et entonnent déjà les premiers chants.
En place, super bien placés, à côté du banc marseillais, entourés de policiers entre nous et les supporters adverses, on est prêts. Il est temps de vibrer. Fais voir ce que tu as dans le ventre Nef Stadiümü !
Petit à petit les joueurs entrent sur la pelouse pour prendre la température. Les joueurs locaux reçoivent de belles ovations, les marseillais de belles broncas. Quand vient le tour de Guendouzi… pfiou quel vacarme ! Quelle bronca !
Pour le contexte, Guendouzi s’était gentiment embrouillé avec Patrick Van Anholt lors du match aller, ce dernier avait promis à Guendouzi un enfer à Istanbul au retour. Les supporters n’ont semble-t-il pas oublié et le bruit était vraiment impressionnant à chaque ballon touché par le milieu phocéen à l’échauffement et surtout pendant le match (Werner n’aurait pas pu)
Le stade est maintenant bien plein, seule la zone dédiée aux supporters adverses restera (presque) vide. Pas de tifo, pas de pyro, mais beaucoup de chants, beaucoup de bruit, une belle animation avec les écharpes tendues puis tournoyantes, dans TOUS LE STADE.
C’est vraiment ce qui m’a marqué : tout le stade est à l’unisson, pas seulement les virages ou les kops.
Le match
Bon, il n’y a pas vraiment eu de match. Sur deux erreurs individuelles (une perte de balle de Kamara à 20m, un csc de Duje Caleta-Car), Galatasaray place rapidement 2 banderilles. 2-0.
Marseille essaye de revenir dans la partie, tire 2 fois sur les montants mais ce n’est pas assez. Puis 3-0 sur une 3e erreur individuelle, de Saliba cette fois. La fête est belle pour les Turcs. Un pénalty, assez généreux, pour l’OM, ça fait 3-1.
Les supporters donnent de la voix, se régalent. Le match devient moins intéressant. Les Stambouliotes jouent la montre, évidemment. Puis marquent sur un CF joué avec malice. 4-1. Puis 4-2 rapidement avec le doublé de Milik mais il est bien trop tard. Les locaux s’imposent facilement et la fête est belle.
Etant estampillés « supporters de l’OM », on a dû attendre que le stade se vide entièrement pour pouvoir sortir. On a même été escortés hors du stade jusqu’à la zone des taxis.
L’expérience groundhopping
En toute honnêteté, si je n’ai pas fait le malin au début du match, je ne suis jamais senti en danger. L’atmosphère était chaude mais pas agressive. Sûrement parce que Galatasaray a gagné sans souci, mais tout de même.
J’aurai du mal à comparer mes deux expériences stambouliotes : un match de championnat avec le stade à moitié vide et un match de coupe d’Europe avec un stade plein.
J’ai forcément préféré celui-ci, mais mon jugement est peut-être faussé.
Si on parle des stades seulement, celui de Besiktas est plus proche du centre-ville, il est au bord du Bosphore, c’est incroyable. Celui de Galatasaray est plus loin. Les deux sont acoustiquement impressionnants : ça résonne énormément, ça participe beaucoup à l’ambiance.
La ville est magnifique, si vous avez l’occasion d’aller à Istanbul, n’hésitez pas une seconde, profitez de la nourriture, aller visiter le Palais de Dolmabahçe, Sainte Sophie, la Mosquée Bleue, le Palais Topkapi, la tour Galata, la partie asiatique, le Grand Bazaar, le Bazaar aux épices, flânez dans les rues, faites un hammam. C’est une ville cosmopolite par exemple, les gens sont chaleureux.
Et aller voir un match ! C’est impératif
J’y reviendrais. Je ne connais pas encore le stade de Fenerbahçe !