Hambourg SV – 1. FC Nuremberg

Hambourg SV – 1. FC Nuremberg

Hambourg SV - 1. FC Nuremberg

26€
8

Le stade

8.5/10

Le football

8.0/10

L'atmosphère

8.0/10

La ville

7.5/10

L'expérience groundhopping

8.0/10

Pros

  • Club et stades historiques.
  • Public présent et actif.
  • Intensité du match "à l'allemande".
  • Aller-retour à 15€ depuis Berlin.

Cons

  • Stade loin du centre et même des transports.
  • Match un jeudi soir.

En fin d’année dernière, avec ma copine, nous voulions nous prévoir un voyage d’une petite semaine pour ce début d’année. Courant décembre, après avoir comparé les prix et les destinations, nous optons pour Berlin : un aller-retour à 20€ depuis Toulouse avec Ryanair, ça ne se refuse pas. Ni la période ni la destination n’ont été choisies exprès pour un match en particulier, mais une fois les billets réservés, je me suis directement chargé d’étudier les différentes options qui s’offraient à nous, afin d’assister à plusieurs matchs sans que ça n’interfère trop dans le programme touristique chargé que nous offre la capitale allemande. Un match hors de Berlin, un match sur Berlin, et si possible un match supplémentaire en petite division ou hors foot : je vais pouvoir me régaler sans que madame ne se plaigne (et encore, j’ai l’avantage qu’elle s’intéresse un minimum au foot pour accepter d’intégrer plusieurs de ces rendez-vous à nos escapades, chance que certains de nos camarades groundhoppers n’ont pas forcément. Force à vous, les gars.).

Notre vol atterrit le mercredi soir, Hambourg SV joue le jeudi soir, le Hertha le vendredi soir, ce qui laisse le samedi et le dimanche pour un troisième match, c’est parfait. Ce sera ma première fois en Allemagne, en tout cas au niveau pro car l’été dernier j’ai assisté lors d’un week-end entre potes à une rencontre du Fortuna Cologne en Regionalliga. Je  suis enchanté à l’idée d’enfin pouvoir goûter à la ferveur des stades allemands si souvent louée, même si les créneaux des matchs (en semaine et en soirée) ne me permettront pas de profiter d’un aperçu optimal.

Après l’atterrissage à l’aéroport de Schönefeld, celui du low-cost, nous nous dépêchons de nous rendre à la gare routière de Berlin (la Zentraler Omnibus Bahnof, abrégée en ZOB, acronyme qui passerait plus difficilement en France), pratiquement à l’opposé de la ville, pour attraper notre Flixbus. Grâce au RER local, le S-Bahn, nous y sommes sans trop d’encombres, légèrement en avance. Si vous ne vous y prenez pas au dernier moment, l’aller-retour Berlin-Hambourg vous reviendra à 15€ pour des trajets de 3h15 aller simple, autant dire que ça se fait bien. Petit détail : la gare routière est à côté d’un palais des congrès, à l’extérieur du centre-ville, donc soyez prévoyants avant de vous y rendre, notamment au niveau alimentaire. À minuit nous sommes à Hambourg, la gare routière est à côté de la gare centrale et notre auberge en face.

Jour de match

Le lendemain, c’est jour de match ! Si le HSV est tombé en 2. Bundesliga en 2018, après avoir échappé à la relégation presque miraculeusement à plusieurs reprises (petite pensée pour nos amis Toulousains), le club reste tout de même un des plus grands du football ultra-rhénan. Trop jeune pour avoir connu leur âge d’or des titres nationaux et continentaux des années 80, j’ai néanmoins toujours été fasciné par ce logo géométrique, et mes souvenirs du Hambourg SV restent associés depuis l’enfance et grâce à L’Équipe du Dimanche à un tas de joueurs magnifiques, de Van der Vaart à Heung-Min Son en passant par Van Nistelrooy ou Kompany. Si vous souhaitez faire un point sur l’âge d’or du Hambourg SV mais aussi sur ses dernières années plus difficiles, je ne peux que vous recommander cet article du journal suisse Le Temps, dont les pages sport sont toujours d’une très grande qualité : A Hambourg, où l’horloge du grand club s’est arrêtée.

La billetterie

Première chose à faire : acheter les places. Oui, car je suis peut-être tout seul dans ce combat perdu d’avance face à la numérisation des souvenirs, mais je déteste les e-billets, auxquels je ne recours que si je ne dispose vraiment d’aucune alternative. Ça complique parfois ma vie de groundhopper en herbe, mais où que j’aille, je veux en priorité des vrais tickets. Cette collection/obsession m’empêche parfois de profiter des meilleures places, ou de la sérénité d’organiser tout mon voyage très à l’avance autour de ma réservation, mais c’est un risque à prendre. Le tout est de se renseigner sur les affluences du club à domicile (j’utilise Transfermarkt), d’extrapoler en fonction de l’adversaire ou du moment du match (un jeudi soir en Allemagne, le stade ne sera pas plein), et évidemment de surveiller l’évolution de la billetterie en ligne, le nombre de places restantes. À noter que le Hambourg SV comme d’autres clubs allemands propose l’envoi des tickets cartonnés par voie postale, moyennant des frais qui ne sont pas prohibitifs, mais je n’ai découvert cette possibilité qu’au dernier moment, rendant un envoi international impossible.

D’autant qu’une boutique du club se trouve en centre-ville, à proximité de la gare et de notre auberge, c’est génial. Nous nous y pointons donc dans la matinée… et constatons qu’elle est en travaux jusqu’en avril, ce que Google Maps ne m’avait bien sûr pas précisé. Direction alors le stade, pour avoir le ticket sur nous et être tranquilles le reste de la journée. La gamme de prix n’est pas donnée pour de la D2, mais reste raisonnable en virage : nous choisissons d’être en Nordtribüne, donc au-dessus du kop hambourgeois, pour 26€ chacun, le prix minimum parmi toutes les catégories proposées le jour J. Si certains aiment admirer les groupes de supporters, pour ma part j’aime profiter des ambiances, et privilégie donc toujours le virage des locaux plutôt qu’une latérale ou le virage opposé (j’en aurai d’ailleurs un beau rappel le lendemain, à Berlin).

La ville

La ville, la deuxième plus peuplée d’Allemagne (moins que Berlin mais plus que Munich), a l’avantage de disposer d’un centre-ville nettement délimité et particulièrement mignon, de taille assez limitée qui se visite très bien en une demi-journée, ce qui est particulièrement pratique pour tout groundhopper. Un plan de l’office de tourisme de Hambourg, trouvé au milieu des prospectus de notre auberge, proposait deux itinéraires d’1h30 chacun pour ne rien louper. Nous les avons suivis, et en une après-midi, nous découvrons donc le quartier de Hafen, composé des anciens docks de briques rouges bâtis le long des bras de l’Elbe remis au goût du jour et enchâssé à son extrémité de l’Elbphilarmonie qui fait la fierté de la ville, les vieilles bâtisses du centre ainsi que l’Alter Elbtunnel, réservé aux piétons et cyclistes désirant rejoindre l’autre rive d’Hambourg via un souterrain autrefois destiné aux voitures, et qui offre une jolie vue panoramique du centre-ville.

Peu de choses valent à tout prix le détour, mais il se dégage de cette ville une ambiance agréable, qui doit particulièrement se ressentir au printemps. À commencer par le quartier de Sankt-Pauli, ancien quartier chaud en pleine gentrification, aujourd’hui celui de la jeunesse et des sorties nocturnes, que nous n’avons pas traversé pour son manque d’attrait touristique et notre volonté de repasser à l’auberge avant d’aller au stade, mais qui compte tenu de sa réputation devrait ravir tous ceux qui consacreront un peu plus d’une seule journée à la ville. À défaut d’avoir pu profiter d’un match du club du même nom, j’ai au moins pu apercevoir le stade depuis un parc voisin.

Le stade

Nous nous rendons donc à la gare centrale (Hauptbahnof), où il est possible de prendre le S-Bahn S3 ou S21, jusqu’à la gare de Stellingen (3,40€ le ticket). Une fois sur place, il suffit de suivre les réverbères et les stickers si vous y êtes très tôt, ou les maillots, la musique et les bières si l’heure de la rencontre approche. Nous y sommes une heure avant, le flux de supporters est donc déjà important. Au bout de cette promenade peu éclairée où des enceintes crachent du rock aux ramasseurs de bouteilles consignées et aux aficionados qui évacuent leurs bières dans les fourrés, le stade se distingue après une dizaine de minutes de marche. Pour un match un jeudi soir, il y a quand même du monde. Nous serons 39,985, sur une capacité de 57,000. Le Volksparkstadion, stade historique construit en 1953 puis rénové en 1998-2000, a notamment accueilli les Coupes du Monde 1974 et 2006, l’Euro 1988, et les finales de Coupe de l’UEFA 1982 et de Ligue Europa 2010 (le Hambourg SV sera éliminé en demi-finale de cette édition par Fulham). Il est également prévu pour l’Euro 2024. Après avoir porté les noms de différentes entreprises à partir de 2001, il est vierge de tout naming depuis 2015, ce qui est plutôt rare et beau de nos jours (ndlr: un article intéressant à ce sujet « En Allemagne, le naming des stades fait partie du paysage« ).

Nous passons les portiques et les contrôles et entrons dans le stade. En grimpant jusqu’au troisième  niveau, nous notons la variété des buvettes (toutefois aussi chères que partout) et constatons que tout le niveau inférieur de la tribune est dépourvu de sièges : une terrace à l’anglaise avec des rambardes de safe standing partout. Même à notre étage, les rambardes sont présentes entre chaque rangée de sièges. Installés dans les derniers rangs, la vue sur le terrain est tout de même parfaite. Un petit détour par les toilettes, pour tomber sur une des découvertes les plus drôles de mon séjour en Allemagne : les porte-gobelets au-dessus des urinoirs, pour se libérer la vessie et les mains tout en préservant sa bière. Dès qu’il est question de houblon, les Allemands pensent vraiment à tout.

Hambourg SV - 1 FC Nuremberg - Groundhopping Allemagne - Au stade

Le match et l’atmosphère

À la fin de l’échauffement, l’hymne du club retentit, avec les paroles diffusées sur l’écran géant (hélas nous ne parlons pas un mot d’allemand donc impossible de suivre). Le match démarre et malheureusement pour Nuremberg, pourtant fraîchement relégué de Bundesliga, il est à sens unique. 2-0 à la mi-temps, 4-1 score final (dont deux penaltys hambourgeois, et une patate bavaroise), la différence de niveau est nette et nos espoirs de voir des buts se concrétisent rapidement. Nous avons droit à une superbe ambiance, quelques chants reviennent souvent, les drapeaux s’agitent tout du long, les écharpes tournent à chaque but. Atmosphère très conviviale, familiale, avec beaucoup de femmes et d’enfants, ce dont nous n’avons pas vraiment l’habitude en France, et ce qui nous surprend d’autant plus un jeudi soir. Certains autour célèbrent les buts avec nous, et même si nous ne parlons pas un mot d’allemand, un sourire franc et un regard entendu fonctionnent toujours. Un petit tour d’honneur des joueurs et puis s’en va. Pour rentrer par contre, la fréquence des trains est limitée, nous nous attendions à mieux de la part des maniaques de la ponctualité et de l’ordre que sont nos voisins teutons. Après avoir joué des coudes sur le quai, nous finissons tout de même par retrouver la gare centrale dans un délai raisonnable. Le lendemain matin, notre bus nous ramène sur Berlin, pour la deuxième étape.

Hambourg SV - 1 FC Nuremberg - Groundhopping Allemagne - Au stade

L’expérience groundhopping

Serait-ce la saison de la remontée pour le Hambourg SV ? Sauf imprévisible craquage, les joueurs de Dieter Hecking semblent bien partis pour, même si Bielefeld et Stuttgart tiennent eux aussi la cadence. Profitez-en donc pour aller goûter au charme de la D2 d’ici la fin de saison, avant qu’un éventuel retour en Bundesliga fasse grimper les prix et accourir les badauds. La cité hambourgeoise est en tout cas une destination parfaite pour un week-end groundhopping, proposant football de haut niveau avec public au rendez-vous, et dans le même temps juste ce qu’il faut de curiosités touristiques et de belles promesses de sorties nocturnes. Et à ceux qui préfèrent se rendre à Hambourg pour un match des pirates de Sankt-Pauli : au plaisir de vous lire !

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