Qu’est ce qui nous pousse à prendre notre voiture, et faire des kilomètres et des heures de route pour aller voir un match de football et être durant deux heures, un peu plus pour ceux qui aiment être là pour l’échauffement, dans un stade en risquant d’attraper la crève à cause du froid? La réponse est simple, c’est la passion. Et un peu de folie aussi. Beaucoup de passion, et un peu de folie. C’est ce qui m’a poussé à faire le déplacement d’Avignon jusqu’à Barcelone pour aller soutenir le Celta Vigo face à l’Espanyol. Alors oui, première question, je vous vois. Pourquoi le Celta Vigo, pourquoi ce club, si loin, perdu en Galice, juste au nord du Portugal ? Et bien parce que, j’ai des origines là-bas, je suis à moitié galicien.
Ce que je n’ai pas réussi à prévoir pour ce déplacement, c’est d’une personne à m’accompagner dans ce périple. C’est donc seul que je prends la route samedi matin peu avant 8h. Après un trajet sans encombres, j’arrive aux alentours du stade de l’Espanyol vers 12h30. Je décide dans la foulée de faire un petit tour du stade et d’aller jeter un oeil à la puerta 21, la fameuse porte qui rend hommage à Dani Jarque.
Après avoir ce passage devant cette petite plaque, des bruits attirent mon attention non loin. Un stade, plus modeste mais tout autant neuf, est quasiment collé à celui de l’Espanyol. Il s’agit du stade du UE Cornella, le club local. Souvenez vous, c’est le club qui a eu l’honneur de prendre le Real Madrid au tirage de Copa del Rey cette saison. Et le petit club possède un stade qui sent le neuf, un terrain synthétique de très bonne qualité pour les matchs des grands, et deux petits stades pour les plus petits, les U9 comme on dit maintenant. Des infrastructures de qualité, afin de pouvoir bien former les jeunes. Il faut dire que le club qui loge au Nou Camp municipal (1500 places), oui oui c’est le vrai nom, évolue en Segunda B, la troisième division espagnole. Sur le terrain, un match de U13 certainement vu les gabarits présents (après recherche, c’est l’équipe C d’Infantil du club qui jouait. Il faut savoir qu’il y a 6 équipes de cette catégorie au sein du club). Les locaux sont menés et butent sur un gardien qui fait des miracles en face. Le jeu est pas terrible, mais les jeunes de Cornella réduisent l’écart à 5 minutes de la fin. En vain. Les parents présents des joueurs visiteurs exultent. C’est qu’il y a de la passion même ici.
Ensuite, il est l’heure de prendre le métro pour aller visiter la ville. Il faut savoir que le stade de l’Espanyol se trouve en banlieue de Barcelone, dans la ville de Cornella de Llobregat. Et oui, il faut quand même visiter un petit peu la ville qui est si belle à ce que l’on dit. La plaza Espanya, la Sagrada Familia, Montjuic. Une rapide ballade, qui permet de voir que oui, la ville est très belle.
Par chance, j’ai de la famille qui vit à Barcelone, avec des cousins du même âge que moi. J’en profite pour aller leur rendre visite et par la même occasion pour taper des Fifa. Résultat sans appel : je suis imbattable avec le Celta sur Fifa, même lorsqu’un de mes cousins choisit le PSG.
Enfin! Il est temps d’aller au stade! Depuis le début de la semaine, je trépignais d’impatience d’y être. A un peu plus d’une heure du coup d’envoi, je ne tiens plus en place. Il me tarde d’y être. Je suis en parcage visiteurs, et en Espagne, on ne rigole pas avec ça. Les policiers sont équipés et surveillent de très près. La fouille au moment de rentrer est très poussée (quand j’étais allé en tribune normal à Vigo et à San Sebastian, il n’y avait pas eu de fouilles du tout), et mon sac est inspecté de fond en comble. De l’intérieur, le Power8 Stadium est splendide. Le parcage ressemble à une prison, avec les grandes vitres qui nous séparent de la pelouse et des autres supporters, ainsi qu’avec le filet. J’ai de la chance. Au moment où je pénètre en tribune, les deux équipes s’échauffent déjà. Et le Celta est devant nous. Les remplaçants s’occupent avec un toro et son au niveau du poteau de corner, tout proche donc du coin réservé aux supporters celtistas. Cela me permet de deviner la compo. Pas beaucoup de défenseurs de métier sur le terrain. C’est à se demander quelle tactique nous a concocté Berizzo encore.
Le match débute dans un stade très peu rempli. Seulement 12000 spectateurs, dont une cinquantaine dans le coin celtista. Il y a deux groupes dans ce coin. Ceux qui comptent rester debout durant le match et donner de la voix pour soutenir l’équipe, et ceux qui restent assis à regarder le match. Vu la température, et aussi parce que je le désire, je me joins aux supporters debout. Ca permet entre autre de se réchauffer, car il ne fait pas chaud en cette soirée de décembre. La première mi-temps se passe surtout en tribune. Sur le terrain, le match est pas terrible. Peu d’occasions, un jeu qui se cantonne au milieu de terrain. Quand les supporters de l’Espanyol donnent de la voix, le résultat est plutôt bon. La conception du stade fait que le bruit porte et laisse une belle impression. Malheureusement, ce n’est que par intermittence que le public donne de la voix. De notre côté en parcage, on donne de la voix comme on peut. Une personne situé dans le virage, 10 mètres au dessus de nous s’improvisent même capo dans l’hilarité générale. C’est qu’il a de l’entrain le bonhomme. A noter aussi, la minute 21 qui surgit sans prévenir. Une fois que tout le stade a compris, les applaudissements sont nourris durant toute la minute pour rendre hommage à Dani Jarque. La mi-temps est sifflée sur le score de 0-0. Petite déception devant le jeu développé, par le Celta surtout.
La seconde période reprend sur de meilleures bases. Le Celta se crée une occasion énorme par Larrivey et surtout Orellana qui ne peut reprendre le ballon à 5 mètres des buts vides, le tout sous nos yeux. Mais au fur à mesure du match, l’Espanyol prend le match à son compte et pousse. En tribune, le froid peut-être, l’inquiétude surement, font que nous chantons moins. Notre Celta souffre. Et aucun changement qui se profile pour remédier à cela. A la 84′, le premier, un défenseur qui remplace un milieu. Sergio et la barre transversale repousse l’inéluctable. Caicedo crucifie le Celta à la 90′ et fait exploser de joie le stade. Dans le parcage, c’est l’abattement et l’énervement. Le scénario est cruel, difficile d’avaler une défaite comme ça. Ma première en parcage celtista me laissera un goût amère, mais ce n’est pas fini. Il reste le retour à effectuer.
Ayant un match à jouer avec mon équipe le lendemain après-midi, je suis dans l’obligation de rentrer dans la foulée du match. Dans la voiture, je suis comme assommé. En plus je suis seul, et je cogite sur ce match. Sur les choix de l’entraineur, le déroulement du match. Pourquoi mettre Augusto titulaire en arrière droit alors qu’il est plus milieu voir ailier. Pourquoi ne faire qu’un seul changement alors que l’équipe se faisait bouger. Le retour est long. Le GPS m’indique une arrivée à 4h30 du matin. Je me demande comment je vais tenir. Un CD de Fosters the People (oui oui il a tourné en boucle) et des activités pas très licites au volant vont me faire tenir. Sans arrêt sur la route, j’arrive effectivement à 4h30 du matin pour achever mon périple assez fou à Barcelone.
883 kilomètres. Plus de 9 heures de routes. 1h30 d’un match pas terrible, dans le froid, et qui se finit cruellement par le seul but du match, celui de la victoire pour les locaux, à la 90e. Je suis allé voir mon Celta chéri, et j’en suis reparti frustré et triste. Voilà comment résumer ce déplacement… Qui me donne envie d’en faire d’autres.
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