Après Bâle, Zurich me paraissait être l’autre destination obligatoire que le football suisse ait à m’offrir. J’ai évidemment choisi mon match avec soin : le derby zurichois, l’un des plus vieux derbys d’Europe avec bientôt 120 ans d’Histoire pour environ 330 matchs.
Les confrontations ne manquent pas dans une saison puisqu’ils s’affrontent au moins 4 fois, et dans le même stade du Letzigrund. En effet, les supporters du Grasshopper semblent pleurer depuis quelques années déjà la destruction de leur ancien stade du Hardturm, en témoigne la banderole qui y fera référence en tribune. Un stade plus moderne devait être construit, mais le projet est aujourd’hui bloqué.
Mais ma journée débute tout d’abord par un peu de tourisme dans Zurich, et notamment une promenade sur les bords du lac de Zurich. Pour les amoureux des sports nautiques & co, Zurich semble avoir de nombreuses activités à proposer. Et d’ailleurs, en ce 29 juillet, ce qui retient l’attention de la ville est la course de triathlon IRONMAN : 4km de natation, 30km de cyclisme puis de la course à pied. Je ne connais pas l’importance de cette course dans le paysage mondial mais j’ai croisé une russe qui venait spécialement pour accompagner son fils à l’évènement. Le reste de ma visite de Zurich n’a pas aussi bien retenu mon attention. J’ai trouvé Bâle bien plus agréable, et plus attirant avec ses nombreux musées. Peut-être aussi parce que Bâle est plus petit et concentré dans son centre-ville.
A Zurich, je me sentais quand même obligé de faire le Musée de la FIFA même si ça pouvait sentir l’arnaque : 25€ l’entrée, des avis mitigés pour un musée qui fonctionne avec des pertes beaucoup plus importantes que prévues. Et en plus de cela, les compétitions internationales n’ont pas ma préférence. La visite débute par la présentation des maillots de toutes les sélections de la FIFA. Le musée déroule ensuite l’Histoire de la FIFA avant d’en faire de même pour chaque Coupe du Monde. On retrouve à chaque fois quelques objets précieusement conservés des époques concernées, ainsi que la Coupe du Monde. La fin de la visite est davantage proposée sous forme de jeux, majoritairement destinés aux enfants. J’y ai passé une heure et demi en lisant absolument tout, sans pour autant être toujours intéressé. J’en ressors donc un peu mitigé mais sans vraiment savoir comment il est possible de l’améliorer. Cela dit, je ne représente pas le profil type du fan qui voudrait absolument son selfie avec la Coupe du Monde. Pour d’autres, ce genre de détails ont certainement de la valeur.
Je me dirige ensuite vers le stade quelques heures à l’avance. Sur la route et comme dans toute la ville, les stickers ou tags foot sont exclusivement (et j’insiste sur le mot !) ceux du FC Zurich. Je commence à me dire que les fans du Grasshopper doivent être vraiment minoritaires. Je pensais que les deux clubs se valaient plus ou moins, bien que le FCZ soit le club « populaire » de la ville. Quand j’arrive au stade, ce sentiment se confirme. Je suis côté Sudkürve (FC Zurich) mais cela ne doit pas expliquer la présence inexistante de fans du Grasshopper à la descente du tram. A l’inverse, les fans du FCZ sont très faciles à repérer : Ils semblent majoritairement ultras, et le code vestimentaire est parfaitement respecté. Pour presque tous et malgré les bonnes températures, la veste Zurcher Sudkürve. Et parmi eux, tous la même paire et couleur de Reebok : pas un seul avec une autre paire de basket.
L’atmosphère reste trop calme à proximité du stade. Les fans zurichois trainent tranquillement dans un parc à proximité du stade, sans chant. La police est néanmoins sur ses gardes avec un barrage opéré entre la tribune Sud et Nord. A défaut d’être un spécialiste du foot suisse, un tour sur google et youtube nous renvoient vers des antécédents graves entre les supporters rivaux ou la police (archive RTS 2011, archive 20min.ch de 2017, archive tdg février 2018, archive 20min.ch mars 2018).
Je rentre en tribune latérale avec des supporters qui se partagent entre les deux clubs. Ce que je vois me plait plutôt bien. J’apprécie la construction du stade et de son toit en lamelles d’acacia, tandis que la petite piste d’athlétisme se fait finalement vite oubliée par l’harmonisation globale du stade, dont les sièges arborant un rouge semblable à la piste. Les tribunes ne comptent pas plus d’une vingtaine de rangées, la vue sur le terrain reste donc très bonne. On a même quelques tables rondes hautes dans les coursives du stade avec vue dégagée sur le terrain. C’est classe et ça confère à ce stade construit en 1925 une certaine authenticité.
Jusqu’à une dizaine de minutes du coup d’envoi je ne vois aucun ultra du Grasshopper et je commence à m’interroger. Mais quelques chants commencent surgir en dehors du stade. Ils s’installeront en tribune à quelques minutes du match tandis que ceux du FCZ sont déjà installés et bruyants depuis un moment. Si la Zurcher Sudkürve joue « à l’extérieur » aujourd’hui, ils sont en surnombre et les seuls à proposer un tifo et des animations (drapeaux) dont une banderole (à priori et à confirmer : qui contesterait la volonté des dirigeants de trouver un sponsor maillot). Les deux buts de leur équipe feront également profiter de belles animations pyrotechniques, malgré les consignes du speaker l’interdisant quelques minutes plus tôt. C’est la fête en parcage et ici la sécurité a le mérite de ne pas envenimer les choses en intervenant inutilement.
Au-delà des tribunes, j’ai aussi aimé l’intensité supérieure qui semblait se dégager des joueurs du FC Zurich. L’un d’eux n’a pas hésité à débuter un semblant de bagarre générale après un très mauvais tacle d’un joueur des sauterelles. Et sur le second but, le buteur ne s’est pas gêné de le fêter dans le coin de corner des ultras du Grasshopper, il m’a semblé le voir les narguer un peu, sans susciter de grandes réactions des intéressés.
Je m’attendais à une rivalité plus forte mais comme je l’ai dit précédemment, les faits passés témoignent de l’importance du derby dans le cœur des zurichois. Était-ce un épiphonème ? En tout cas, ce match ne me fait plus voir le GCZ en égal du FCZ. Par conséquent, je retournerai dans un stade suisse (Berne en projet) en fonction du FC Bâle et du FC Zurich afin de m’assurer une grande ambiance.
[…] continue mon Tour de Suisse après Bâle, Zürich et Saint-Gall avec cette fois-ci Berne. En réalité, j’ai déjà été une fois à Berne pour y […]
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