A l’occasion de la trêve internationale, Au Stade a eu l’occasion de rencontrer Gustave le Populaire (que vous avez déjà pu lire ici-même), le baroudeur qui vous fait aimer les tribunes de France et leurs environs
INTERVIEW
Au stade : Salut Gustave le populaire, merci de nous accorder cette interview. Pour ceux qui ne te connaissent pas tu peux te présenter ?
Gustave est le surnom que l’on me donnait quand je côtoyais plus activement les tribunes. Passionné de football, de binches et de kebabs, fasciné par le supportérisme et les ambiances de stades, je suis une sorte d’aventurier du foot. Je vais de tribunes en tribunes et de villes en villes en prenant le temps de vivre des expériences authentiques à la rencontre des supporters de France et d’ailleurs tout en partant à la découverte des cultures locales. Mais plus largement, Gustave est un personnage, un bon vivant du foot, derrière lequel chaque amoureux des tribunes populaires peut se retrouver.
Au stade : Tout d’abord peux-tu nous expliquer d’où vient ta fibre pour le groundhopping ?
C’est venu un peu naturellement. Plus jeune, je faisais déjà quelques déplacements, j’aimais cette ambiance festive qui régnait dans les bus. Mais j’étais un peu frustré de ne pas pouvoir visiter les villes… En m’installant sur Paris, j’ai recommencé à faire des déplacements, proches de la capitale. Le déclic a eu lieu en début d’année à Guingamp où avec quelques amis de la Divette, un bon rade de supporters stéphanois de la capitale, nous avions écumé les bars et les hauts-lieux de la ville, comme souvent quand cela est possible en déplacement. Nous avions été tellement bien accueillis par les locaux que j’ai eu envie de reconduire l’expérience et de me lancer dans une sorte de tour de France de stades avec cette envie de partir à la rencontre des supporters, de découvrir de nouveaux stades mais aussi de prendre le temps de visiter les villes. C’est un peu sur le tard que j’ai découvert l’existence du terme groundhopping.
Parce que j’aime bien raconter des conneries et que j’avais cette envie d’apporter un autre regard sur le football, de mettre en lumières le football populaire et ses gardiens que sont les supporters.
Au stade : Comment se sont passées tes premières aventures ?
Étant donné que je privilégie les aventures en France, celles-ci sont assez simples à organiser. J’essaye toujours de prendre contacts avec des supporters locaux ou même des groupes. Je balance un montage avec un jeu de mot pourri et la magie du football prend le relais. Il y a toujours quelqu’un pour me proposer le café quand j’arrive tôt le matin en train, pour me faire visiter sa ville, me payer une bière à la buvette ou me faire vivre le match dans sa tribune.
Au stade : Comment as-tu eu l’idée d’écrire des articles de tes groundhopping?
C’est en récupérant le vieil appareil argentique de la famille et en découvrant une péloche vieille de 15 ans à l’intérieur que j’ai eu envie de me mettre à la photo. Très vite, je l’ai ramené au stade et très vite j’ai eu envie de raconter mes aventures. Parce que j’aime bien raconter des conneries et que j’avais cette envie d’apporter un autre regard sur le football, de mettre en lumières le football populaire et ses gardiens que sont les supporters. Et je trouve que la photo est le plus beau des formats pour mettre en avant toute la beauté de nos tribunes.
Au stade : On voit que tu es très actif sur les réseaux, c’est important pour toi aujourd’hui d’être dessus ?
Ça reste je trouve le meilleur moyen de communiquer avec d’autres supporters et passionnés de foot en amont, et de rester en contact en aval. J’aime bien annoncer ma venue sur les réseaux et demander des bons plans pour l’avant match. Les supporters sont très réceptifs et je suis heureux que de plus en plus de personnes suivent mes petites aventures ou m’envoient des messages d’encouragements. C’est forcément toujours agréable à entendre.
Au stade : Au départ de tes groundhopping quels stades/villes tu as voulu aller voir en premier ?
Je ne marche pas vraiment sur l’affect étant donné que mon but est de faire un maximum de stade en France. Je fais en fonction de mes dispos, du budget et bien évidemment de ma ville de résidence. Je ne me fixe pas d’objectifs, je fais un peu tout ça à l’arrache, sur des coups de tête, sans trop vraiment d’organisation. C’est pourquoi au début je me suis rendu un peu tout autour de Paris (Saint-Ouen, Guingamp, Le Mans, Lens, Angers, Nantes…) puis, j’ai passé des week-ends dans le Sud (Marseille, Monaco, Montpellier).
J’aime plus souvent parler d’aventures-foot que de groundhopping car ce sont toutes d’incroyables aventures pleines de galères qui créent ensuite de belles anecdotes.
Au stade : Est-ce que tu pourrais nous dire combien tu as dépensé dans tes voyages ?
Aucune idée et je crois que je préfère ne pas savoir. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que mes dépenses transport sont souvent égales à celle de la buvette.
Au stade : De quelle ambiance, quelle tribune, quel stade et enfin quel villes gardes tu le meilleur souvenir ?
C’est difficile à dire, je garde d’excellents souvenirs de toutes mes aventures. Je ne vais pas dans un stade seulement pour son ambiance. J’ai par exemple adoré découvrir le stade de Torino mais l’avant match était catastrophique. Arrivé en Flixbus à 5h30 du matin, seul, avec une jambe fraîchement opérée des ligaments croisées, c’était vraiment pas une partie de plaisir. Alors qu’au Mans, j’ai été tellement bien accueilli que ça restera l’un de mes meilleurs déplacements. Arrivé à Lens pour le match de barrage aller sans place et finir en parcage dijonais sans avoir déboursé le moindre centime, ça aussi c’était folklorique. C’est pour cela, que j’aime plus souvent parler d’aventures-foot que de groundhopping car ce sont toutes d’incroyables aventures pleines de galères qui créent ensuite de belles anecdotes.
Au stade : Est-ce que tu as un rituel à chaque fois que tu vas voir un match ?
Je prie pour trouver une buvette qui prenne la carte. Non, blague à part, je fais en sorte d’avoir toujours au moins un contact sur place car il n’y a rien de plus beau que de découvrir une ville et un stade avec un gars du coin qui est fier de te présenter son morceau de terre.
Comme disait Albert Camus, il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football. C’est encore plus frappant dans les buvettes.
Au stade : Quelle vision as-tu du supporterisme dans le monde ? Sachant que tu viens de St Etienne ou il y a un engouement populaire très fort dans les stades.
C’est vrai qu’en venant de Saint Etienne et comme dans d’autres villes de France et d’Europe, avec un gros passé industriel, on est très vite pris de passion par ce football et on se rend encore plus compte que sans les supporters, le football ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Ils sont tout simplement le poumon d’un stade.
Au stade : Pourquoi tu accordes une importance aux buvettes ?
Parce qu’elles sont pour moi ce que le football a créé de plus beau. Ces lieux de vie, de biture et de cassage de croûte, ressemblent à ces vieilles amicales ou vieux bistrots du coin, on y prépare le match, on parle de la compo du jour, on y refait le match, on y chante son amour. Bref, comme disait Albert Camus, il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football. C’est encore plus frappant dans les buvettes.
Au stade : Peux nous expliquer en quoi consiste ton site ?
Mon site promeut tout simplement l’aventure-foot. Il encourage, par des histoires et des reportages photos, à sortir de son canapé pour se rendre au stade. Pour, comme j’aime souvent le dire, « Vivre le foot à fond les ballons ». Une bière, un casse-dalle à la main, accoudé à la main courante d’un stade de district ou en cassant la voix dans les travées d’une belle tribune populaire.