La date était prise il y a longtemps. Moi et plusieurs amis avions analysé le calendrier de La Liga pour nous faire un match au Bernabeu. Je le dis franchement, ce n’est pas un pays que j’affectionne (je ne parle pas la langue) et ce n’est pas un football que j’affectionne (les matches sont souvent dénués de contacts, de challenges, de coups de gueules, bref de foot vrai quoi!) mais ayant déjà fait le Nou Camp, je me voyais mal refusé l’opportunité de faire le Bernabeu.
En bon groundhopper, je me suis renseigné sur quels autres matches auxquels je pourrais assister ce week-end de début Mai et j’eus la bonne surprise que Getafe jouait le même jour (dimanche 5 Mai donc) à midi alors que le Real donnait le coup d’envoi de son match à 16h15. C’était jouable.
Partie 1: Getafe – Girone
Après une soirée bien arrosée samedi soir, je me motive à 10h du matin pour sortir de mon hôtel dans le centre de Madrid, commander un Uber et me rendre à Getafe en une vingtaine de minutes (22€ pour ceux que ça peut aider). Lorsque je sors de la voiture, j’aperçois plusieurs maillots bleus et un stade qui se dessine au loin. Il est très old school avec une entrée unique, aucun escalier (c’est important pour la suite), des tribunes pour les trois-quarts sans toit mais des places horriblement chères; ma place en virage m’a coûté 35€ alors que la place dans la tribune « VIP » avec le toit coutait 70€! J’ai du demander confirmation que le prix était bien seventy et non seventeen (j’ai dit que je ne parlais pas espagnol) euros car je n’en croyais pas mes oreilles! Après quelques échanges-tweets, j’ai appris que les abonnements à Getafe était bon marché mais que les places sèches vraiment, vraiment pas.
Bref, Getafe accueillait ce jour-là une équipe de Girone qui luttait pour ne pas descendre (ils sont descendus) alors que les hôtes pourraient jouer la LDC de 2019/20. Le match n’est pas à sens unique mais on se rend vite compte quelle équipe joue l’Europe/la survie. Getafe est juste meilleur dans le jeu même si les occasions ne sont pas fréquentes. Jorge Molina ouvre la marque après un quart d’heure, Angel confirme l’issue du match à un quart d’heure de la fin. 2-0, score qui reflète la physionomie du match.
Une des choses que j’apprécie lors de mes escapades groundhopping est la manière de se rendre au stade hormis la voiture. De cette manière, vous voyez les locaux et surtout si le stade est facile d’accès. C’est pourquoi je décide de me rendre au Bernabeu en métro et non en Uber (très peu pratique de toute manière entre tous les gens qui sortent du stade de Getafe (le Coliseum Alfonso Pérez pour ne pas le nommer) et parvenir à se rapprocher du Bernabeu). Une bonne heure et je me retrouvais face à une œuvre d’art.
Partie 2: Real Madrid – Villarreal
Je n’étais vraiment pas prêt pour cette expérience. Après avoir retrouvé mes amis, je n’avais pas à l’esprit que je montais tout en haut du stade (ce qui ne me dérange pas d’habitude) et que ce dernier est extrêmement raide; les tribunes donnent l’impression d’être entassées les unes sur les autres et je devais me rapprocher du « précipice » pour voir le but le plus proche de moi. Donc oui, j’ai le vertige, et inutile de vous dire que je suis rester assis bien sagement pendant tout le match (y compris la mi-temps) pour voir le Real battre Villarreal 3-2 dans un Bernabeu à moitié vide. La photo ci-dessous illustre bien ma hantise de regarder le terrain (ce qui est paradoxal car je suis quand même allé dans ce stade pour voir un match de foot!) prise avec mon portable dans des mains tremblotantes.
Néanmoins, j’ai quand même pu apprécié la beauté de ce Santiago Bernabeu qui ressemble au San Siro de l’extérieur mais n’a pas le côté vétuste du stade transalpin (heureusement, c’eût été le pompon!) avec un stade ultra-moderne (malgré le côté vertigineux) mais ayant gardé son côté glamour historique. On peut imaginer que beaucoup de grandes soirées (domestiques ou européennes) furent jouées dans ce stade. De ce point de vue, le Bernabeu à un petit côté Old Trafford je trouve.
Concernant le match en lui-même, il y avait beaucoup d’absents. Benzema et Sergio Ramos étaient blessés alors que Vinicius Junior faisait son retour à la compétition en entrant en 2nde période. Peu importe, le Real a pu se reposer sur l’ex-lyonnais Mariano Diaz pour 2 des 3 buts et des performances solides de Vazquez à droite & Brahim Diaz à gauche pour l’animation offensive. Cela dit, le chantier de Zidane reste ample et on se doute bien que le visage du Real Madrid 2019/20 sera bien différent que celui vu cet après-midi de début Mai.
Donc, ouais, si vous avez le vertige, n’allez pas trop haut dans le Bernabeu, surtout si vous êtes seul (mes amis devaient me tenir la main pour descendre les escaliers, sans eux le malaise était quasi-assuré).