Un de ces week-ends où tous les matches que vous allez voir tombent à des jours différents (et même si vous ne parvenez pas à avoir de billets pour l’un, il y a toujours un autre match à côté c’est aussi ça le foot dans la Ruhr). Partons à l’aventure de la D3 allemande avec VfL Osnabrück vs Sonnenhof Grossaspach le vendredi puis KFC Uerdingen vs 1860 Munich le samedi pour enfin se faire plaisir avec un match de l’élite allemande entre 2 équipes qui luttent pour ne pas descendre (on ne va pas se faire un match niveau LDC non plus) : Fortuna Düsseldorf vs VfB Stuttgart.
Spiel #1 – VfL Osnabrück vs Sonnenhof Grossaspach : qui monte et qui descend ?
Ce match du vendredi soir était à la base prévu pour Cologne/St-Pauli mais la demande était telle pour ce match qu’aucune place n’était en vente pour les non-membres (vu que je ne suis pas membre). Je devais donc trouver une alternative et j’appris avec joie qu’une équipe dans les environs (enfin si on veut ; Osnabrück est à mi-distance entre Düsseldorf et Brême) jouait son match le vendredi et que cette équipe était leader de D3. Elle accueillait l’équipe qui galère Sonnenhof Grossaspach, une petite bourgade dans les environs de Stuttgart. Bien sûr on s’attend à une victoire facile des hôtes…
Une des spécificités du football de division inférieure est qu’il faut vraiment redoubler d’efforts pour sortir du lot et montrer que l’on mérite de monter dans un bain de médiocrité. Peut-être que c’est moi mais le VfL s’est montré fébrile derrière et avec de sérieux problèmes de créativité lorsqu’il avait le ballon (ce qui fut souvent car Sonnenhof ouvrit le score dès la 13ème minute). Le soutien des ultras n’y fit rien ; le VfL perdit ce match 0-2 en manquant un penalty.
Regardant les résultats de ce week-end (celui suivant le match donc) je remarque que le VfL n’a pu faire mieux qu’un match nul 0-0 chez Preussen Münster (aucun but marqué en 2 matches donc) et que Sonnenhof a battu Uerdingen 3-2 sur sa pelouse (2 victoires en autant de matches donc). On parie que ma venue au Bremer Brücke a complètement changé la saison des 2 équipes ?
Concernant le stade, il est très old school (construit au début des années 30) et situé proche du centre-ville au nord-est. On peut y aller à pied sans problème. Des toilettes étonnamment propres et un public jovial mais exigeant. Les supporters ont semble-t-il perdu l’habitude de perdre cette saison. Aurons-nous la joie d’accueillir le VfL en Bundesliga Zwei la saison prochaine ? Pendant les 20 dernières années, le club est redescendu dès qu’il est passé du 3ème au 2ème et je ne vois pas comment cela peut changer en cas de promotion.
Spiel #2 – KFC Uerdingen vs 1860 Munich dans le parcage bavarois : qui accueille qui ?
Ancien résident bavarois, je suis un habitué des déplacements du « vrai » club de Munich, qui joue d’ailleurs avec les couleurs de la ville qui est bleu ciel. A l’époque le club était en D2 (relégation de la D1 2003/04) et les déplacements étaient bien plus intéressants que de jouer dans une Allianz Arena qui sonnait creux pour les matches à domicile. Depuis le club fut liquidé et dut passer par la ligue régionale bavaroise pour être promu l’été dernier en D3 ce qui lui permet de continuer à jouer ses matches à Giesing dans le centre-ville de Munich et non à l’Allianz qui en est fort loin (un peu une situation du Red Star à Bauer pour comparer).
Bref, le club réalise une saison en demi-teinte et se rend pour ce déplacement à Duisbourg pour y affronter le KFC Uerdingen.
Tiens, un autre cas intéressant d’équipe qui n’évolue pas dans son propre stade, le KFC Uerdingen. Son stade historique, le Grotenburg Stadion, est actuellement en décomposition que ce soit au niveau de la pelouse mais aussi dans les tribunes. Le KFC utilise le stade de Duisbourg qui galère cette saison en D2. Donc il est possible que les 2 équipes jouent dans le même stade et la même division si Duisbourg descend et Uerdingen ne monte pas (ou si Uerdingen monte et que Duisbourg arrive à se maintenir mais c’est mal barré) jusqu’en 2020.
Le stade est aux trois-quarts vide. Et franchement je trouve cette enceinte de 30 000 places plutôt grande que ce soit pour Duisbourg ou Uerdingen. Malgré le soutien inébranlable de son public répondant toujours présent (1860 emmène le plus grand nombre de supporters pendant ses déplacements en D3 allemande), le 1er acte est une purge. La seconde mi-temps est mieux avec une ouverture du score rapide du club « hôte » à la 49ème minute sur une frappe détournée avant une égalisation tout aussi prompte des braves bavarois 5 minutes plus tard sur coup franc. Le parcage est en fusion, les gobelets de bière sans envoyés en l’air, embrassez qui vous voulez etc. Cela dit l’ambiance retombe rapidement avec une expulsion pour 1860 à la 60ème ce qui implique de jouer à 10 pendant la dernière demi-heure. Le club bavarois y arrive sans trop de mal et obtient même pas mal de situations intéressantes en contre non concrétisées malheureusement.
Le match se termine sur ce score de parité de 1-1. Un point important pour 1860, Uerdingen stoppé dans ses velléités de promotion. Un peu comme Osnabrück la journée précédente, on ne sent pas une gigantesque supériorité technique ou physique chez cette équipe qui pourtant pourrait évoluer un cran au-dessus en 2019/20.
Spiel #3 – Fortuna Düsseldorf vs VfB Stuttgart : c’est qui le patron ?
Le clou du week-end assurément. J’ai pu m’envoyer quelques bières le samedi soir et malgré la pression de beaucoup de clubs voisins (Gladbach, Schalke, Dortmund, Cologne, toute la Ruhr quoi !), le Fortuna est fièrement porté par les locaux et l’extrême majorité est confiante du succès de leurs chouchous aujourd’hui face à l’ogre d’antan, le VfB Stuttgart champion d’Allemagne en 2006/07, c’était il n’y a pas si longtemps que ça. Il est vrai que le club actuel de Benjamin Pavard est en déconfiture sur le terrain. La défense n’est pas terrible mais l’attaque est inexistante ! Stuttgart fait confiance à Mario Gomez pour planter des buts et comme créateurs il n’y a pas foule. Donis et Gonzalez ne sont pas de mauvais joueurs mais c’est bien trop faible pour gagner des matches et la réalité du terrain donnera raison à ce diagnostic.
Tout d’abord le stade. La Merkur-Spiel Arena est la maison du Fortuna depuis sa création en 2002. Construit sur le même site que l’ancien stade du club (le Rheinstadion), il est évidemment bien trop ample (plus de 50 000 places) pour un club aussi modeste que le Fortuna. Il a passé 10 ans dans les divisions en-dessous du deuxième rang entre 1999 et 2009 et cette saison n’est que la deuxième du club dans l’élite allemande au 21ème siècle. Le stade accueille donc bon nombre d’autres sports (SuperBowl, sport automobile, boxe) et pas mal de concerts : on compte parmi les performers Phil Collins, Madonna, les Black Eyed Peas ou encore Beyoncé.
Contrairement à son autre saison dans l’élite (2012/13 où le Fortuna termina 17ème et retourna très vite en D2), le Fortuna réalise une bonne saison et ne devrait pas descendre cette fois. Le match d’aujourd’hui concerne bien sûr la relégation mais gagner serait un grand pas vers le maintien (et une défaite pour Stuttgart une catastrophe). La supériorité de Düsseldorf est claire dès le début. Moralement, les joueurs doutent beaucoup moins que les visiteurs, les occasions mettent du temps à venir mais on sent que ce n’est qu’une question de temps avant une ouverture du score pour les hommes en rouge. Ce moment arrive à la 34ème minute avec un but de Karaman suivi en 2ème mi-temps de deux autres buts de Fink (49ème) et Raman (89ème), Stuttgart était obligé d’attaquer en 2ème, il y a des boulevards en face. Les coéquipiers de Gomez sont désastreux devant le but (ils manquent un but vide) et se font huer par les (nombreux) supporters ayant fait le déplacement.
Victoire implacable du Fortuna, le VfB retournerait tout droit en D2 sans ce système de barrage. Actuellement ils sont à la lutte avec Hanovre pour ne pas terminer 17ème. Ce n’est vraiment pas dit que ce grand club descende directement comme ils ont pu le faire en 2015/16.