Tout commence un lundi au centre de la Turquie.
En effet, ce jour-là il y a le tirage au sort du 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions, et Fenerbahçe rentre en lice à ce stade de la compétition.
Je m’étais promis de faire tous les déplacements en Coupe d’Europe du Fener quels que soient le lieu et l’adversaire.
Je suis le tirage avec attention et c’est le Benfica pour Fenerbahçe.
Avec l’aide d’un très bon ami (l’auteur est quasiment aveugle, d’où l’attention apportée à certains détails de la vie quotidienne, ndlr) je réserve mon vol aller-retour de Genève à Lisbonne avec escale à Francfort, et une auberge de jeunesse dans une chambre de quatres personnes.
Le départ
Mardi 7 août, mon vol pour Francfort décole comme prévu à 06:50 de l’Aéroport de Genève. Mon compagnon de voyage jusqu’en Allemagne est un Britanique qui s’appelle Tim supporter de Brighton, avec qui je discute Championship, football turc, politique mondiale, économie internationale et de la rivalité entre [mks_icon icon= »icon-book-open » color= »#56d10a » type= »sl »] Crystal Palace et Brighton.
Mon deuxième vol entre Francfort et Lisbonne me donne l’occasion de faire la connaissance d’une jolie Angolaise vivant à Luanda et qui travaille dans le domaine de la finance. Avec elle, je discute musique, soirée, développement en Angola, José Eduardo dos Santos et plein d’autres trucs que je ne citerais pas ici.
Enfin arrivé à Lisbonne, avant toute chose je dois aller à l’hôtel où Fener réside pour chercher mon billet de match.
Après avoir acheté mon billet je suis invité par des ultras du Fener à rester avec eux jusqu’au match. On discute tribune, des années dorées de nos Ultras avant l’arrivée d’Aziz Yildirim (ex-président du club), de l’envahissement de Plovdiv en Coupe de l’UEFA en 1992, etc…
Puis, les évènements prennent une tournure que je n’attendais pas. On me présente au président du club Ali Koç qui m’offrira trois maillots, dont un dédicacé par lui et toute l’équipe ! Pour couronner le tout, je ferai un reportage pour la télé officielle du club et toute l’addition de la table des supporters sera payée par le président Ali Koç.
Départ au stade
L’heure du match arrivant on quitte l’hôtel pour le stade. Avant le départ on se check avec tous les dirigeants, et c’est très bon de voir cette réconciliation entre dirigeants et ultras.
Précisons que ce lien n’existait plus dans la dictature d’Aziz Yildirim qui s’était approprié le club.
[mks_icon icon= »icon-book-open » color= »#56d10a » type= »sl »] Pour aller plus loin : l’histoire du pire derby des années passées
On arrive au stade 30 minutes avant le début de la rencontre.
La fouille est assez poussée : c’est la première fois de ma vie que je serai fouillé jusqu’aux parties intimes.
Remercions la police lisboète pour ces préliminaires avant le match.
Nous sommes une bonne soixantaine dans le parcage, et tout le monde veut prendre la revanche de la demi-finale perdue en 2013 dans ce même Estadio de la Luz.
Le match
Le match commence, la tribune gueule bien fort et les supporters de Benfica sont bien chauds aussi. L’équipe presse haut, mais on n’arrive pas à tirer au but.
Après cette première mi-temps, on est tous confiants et on croit en nos chances de victoire.
Le deuxième mi-temps, est l’inverse de tout ce qu’on a vu en première période, on se retranche derrière et Benfica a plusieurs occasions d’ouvrir la marque, mais on résiste comme on peut.
Et ce qui devait arriver arriva, à la 69ème minute Franco Cervi fait sauter le verrou de notre défense.
On aura quelques occasions d’égaliser, mais on y arrivera pas et on s’incline 1-0.
On ne peut quitter le stade qu’une heure après le match (#merciUEFA).
On sera applaudis par les supporters du Benfica vers la bouche de métro. L’ambiance reste bonne malgré la défaite, on continue de chanter, on s’échange des écharpes.
L’après-match
Après une bonne soirée passée à Bairro Alto avec les supporters du Bairro Alto j’aurai cette discution incroyable avec un capo des Ultras de Fener :
– « Hey mec tu dors dans quel hôtel ? »
Je lui donnes le nom de mon auberge, et il check ça sur internet.
-« Mec, c’est un auberge avec dortoire, tu connais les gars avec qui tu partages ta chambre?*
Je lui réponds par la négative et il me sort cette proposition dingue :
– « Ecoute, nous on est deux dans notre chambre et il y a un troisième lit, on te fait rentrer en cachette à l’hôtel et comme ça tu n’as besoin de rien payer ».
En effet, je partagerai leur chambre et je ne paierai rien pour l’hôtel.
Mais, l’histoire de ce déplacement mythique ne s’arrête pas ici.
Le lendemain, je louperai mon vol de Francfort à Lisbonne à cause du trafic aérien au Portugal. N’ayant plus de vol pour la Suisse, la compagnie me paye mon repas de soir, ma nuit à l’hôtel, mon petit-déj et mon billet pour Genève (#dankeschönLufthansa).
Je rentre chez moi le jeudi 9 août à 14:00, après un mémorable déplacement et des rencontres fantastiques.
C’est pour ces rencontres que j’adore le foot et le Fenerbahçe.
Malheureusement, on s’est fait éliminés par le SLB donc on jouera la Ligue Europa.
Une chose est sûre : j’ai hâte de faire les prochains déplacements, que je partagerai avec vous évidemment !