Suite à notre déception de Bernabéu, on met beaucoup d’espoir sur cette rencontre. Pourtant, en ce qui me concerne, je n’ai aucune certitude de pouvoir assister à cette rencontre. En effet, je n’ai pas réussi à obtenir de billet. Aucune place n’était en vente sur le site du Rayo et il n’y avait plus de place sur le site du FC Barcelone. Mes potes, étant membre de la Penya (association de supporters du Barça), ils ont réussi à obtenir un ticket et sont donc avec les fans du Barça. Nous récupérons leurs places dans un hôtel et nous rendons au stade assez tôt en quête d’un billet.
Est-ce mon jour de chance ? Je ne sais pas. En tout cas, à peine arrivé au stade, je me fais déjà aborder par un mec qui cherche à vendre des places. Pourtant, j’en avais vu qu’un seul pour Leganés et aucun pour Madrid. Je négocie rapidement avec lui mais décide d’aller voir au guichet s’il reste des places. Un fan français du Rayo m’a dit sur Twitter qu’il restait souvent des places les jours de match. Le temps de m’y rendre, je me fais aborder par au moins 5 autres personnes. C’est incroyable le contraste avec les premiers stades. Ça en devient presque chiant. Une fois arrivé au guichet, il restait bien des places à vendre. Malheureusement, aucune avec le KOP. Je prends donc une place en latérale, au même prix que celui négocié avec le mec au départ. Je choisi donc la carte de la sécurité.
Pour être honnête, j’avais un peu d’adrénaline à l’idée de ne pas trouver de billet, d’autant que c’était le match que j’attendais le plus. Mais je restais quand même relativement confiant, il suffit juste de mettre le prix!
La ville
Pour retrouver mon avis sur la ville, rendez-vous sur mon CR concernant ma visite à l’Estadio Butarque.
Le stade
L’Estadio Vallecas est situé assez proche du centre de Madrid, dans le sud-est de la ville. La différence est frappante avec le quartier de Santiago Bernabéu. Ici, on se trouve dans un quartier très populaire avec une architecture beaucoup moins élaborée. On retrouve des coins assez sales, des rues relativement étroites. J’ai le sentiment qu’il y a un petit côté de Barcelone ici. A notre approche du stade, nous ne l’apercevons même pas. En effet, nous pensons d’abord à un centre commercial ou à un marché. Il se fond vraiment dans le décor. On fait donc le tour du stade comme à notre habitude. On se retrouve sous la tribune où c’est relativement animé. Les portes pour rentrer dans la tribune ressemblent à des portes de garage.
Durant notre tour on fait face à un immeuble. Il n’y a pas de tribune derrière l’un des buts. Les personnes au sein de l’immeuble ont directement vue sur le terrain. A cet instant, je regrette d’avoir acheté le billet. Je me dis qu’avec un peu de persuasion, j’aurai pu négocier d’entrée chez quelqu’un pour voir le match. Ou bien même tenter de monter sur un toit. Tant pis, j’ai déjà le billet. Quoi qu’il en soit, j’aime beaucoup ce côté atypique.
On arrive ensuite dans une rue où il y a beaucoup plus d’animations avec des bars et restaurants. De cette rue, on aperçoit cette fois-ci l’une des tribunes qui nous donne vraiment l’impression de faire face à stade. Notre tour étant terminé, on décide de rentrer dans le stade. Nous sommes à 45min du coup d’envoi. Les autres partent dans la section visiteurs tandis que je me dirige vers ma parte d’entrée.
Pour la première fois dans un stade, je me perds. Je ne trouve nulle part le nom de ma tribune indiqué sur mon ticket, et pourtant, je suis rentré par la bonne porte. Après avoir demandé à un stadier, je me rends compte qu’il n’y a aucun numéro sur les sièges. Impossible donc de savoir où se trouve ce foutu siège 185. Je demande à plusieurs personnes et je trouve enfin mon siège. Il y a déjà beaucoup de monde dans le stade. Je me retrouve juste en-dessous du parcage barcelonais, pas loin de mes potes donc. Je suis très excentré, à côté des immeubles et d’une immense bâche aux couleurs du Rayo. En plus, je suis derrière deux caméramans. Autant le dire tout de suite, je sais que je ne vais pas rester ici bien longtemps. Une nouvelle fois, je note un contraste saisissant avec Santiago Bernabéu, il y a très peu de loges ici.
L’atmosphère
Pour être satisfait d’un groundhopping, il faut bien entendu un stade qui marque les esprits mais aussi une ambiance qui nous fait ressentir des émotions. De l’autre côté, derrière les buts, se forme un KOP assez impressionnant du Rayo. Ils mettent une belle ambiance.
https://twitter.com/lexpat_remois/status/1059853534810816518
Au-dessus de moi, les socios du Barça ne font pas beaucoup de bruit comme à l’heure habitude. Je suis principalement entouré par les fans du Barça et des touristes. Je suis d’ailleurs à côté de touristes anglais de passage à Madrid. Ils sont fans de Manchester United et commencent à critiquer Liverpool. La conversation n’aura donc pas duré bien longtemps. Je décide donc de bouger pour être un peu plus au cœur de l’ambiance. J’essaye de me rapprocher du KOP et recherche une place libre à côté de leur tribune. Je n’en vois aucune. La tribune semble pleine. Je fais ça sur chaque partie de la tribune. Lorsque j’arrive à celle au niveau de la ligne médiane, le Rayo se met à égaliser ! Le temps de prendre une vidéo de l’ambiance, un stadier me dit d’aller m’assoir sur un siège libre.
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J’ai donc trouvé ma place. Je suis hyper bien placé.
Bien que je sois en latérale, l’ambiance est vraiment bonne ! Les fans reprennent souvent les chants du KOP. Ils réagissent à chaque action. Ils vivent vraiment le match. On sent une réelle ferveur pour leur équipe. A la mi-temps, je décide d’essayer de rejoindre le KOP. Généralement, lorsque les fans quittent leur tribune pour se rendre à la buvette ou aux toilettes, c’est le moment où les stadiers ne contrôlent pas les entrées. Mais il n’y a rien à faire, c’est impossible d’accéder à la tribune du KOP depuis la mienne. Je suis donc contrains à rester dans celle-ci. Je retourne à l’emplacement que j’ai trouvé en première période. Cela me permet d’apprécier le spectacle sur le terrain et en tribune. J’aperçois un peu mieux les personnes depuis leur immeuble. Je vois même deux personnes qui ont escaladé pour regarder le match sur un toit.
Le KOP est vraiment beau à voir. Très bonne intensité, avec gestuelle et agitation des drapeaux en continu. Le scénario du match, associé à la haine du Barça, a accentue surement l’ambiance. Les fans poussent réellement leur équipe jusqu’au bout pour tenir le résultat. Ils jouent avec merveille ce rôle de 12ème homme. Ce n’est pas les buts du Barça qui les calment, bien au contraire. Dès l’ouverture du score des Blaugranas, les fans ont continué d’entonner le chant débuté. Même chose lorsque le Rayo prends les buts en fin de match. Les fans applaudissent leur équipe après chaque but encaissé et relancent les chants de plus belle, même en latérale. Après le match, les joueurs restent longtemps sur le terrain. En quelques instants, le stade nous offre un énorme contraste. Les joueurs du Barça sortent sous les sifflets du public pour laisser place à des chants incroyables pour le Rayo. Quel amour pour leur équipe, c’était beau à voir ! Après cela, le président du club tient un discours devant le KOP. Probablement pour les remercier de leur soutien inconditionnel ce soir.
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Tout le monde quitte le stade, il est temps pour moi de rejoindre mes potes devant le parcage. Les fans du Barça sortent en même temps que les locaux. Ici, on ne les gardes pas pendant des heures dans le stade. Il y a donc en contrepartie une forte présence policière. On apprends d’ailleurs qu’il y a eu des affrontements dans l’après-midi entre fans des deux équipes, pendant que nous étions au Santiago Bernabéu.
Le match
Le scénario du match n’était pas porteur d’espoir au début. En effet, le Barça a rapidement ouvert la marque. On pouvait alors s’attendre à une démonstration, tant que les défenseurs du Rayo paraissaient sous l’eau. Pourtant, les locaux parviennent à égaliser en première mi-temps et même prendre l’avantage par la suite. Très généreux et combattifs, on a bien pensé qu’ils allaient tenir le score. C’était sans compter sur l’entrée de Dembélé et le doublé de Suarez en toute fin de match.
Notre journée marathon se termine donc. Pour un groundhopper, l’Espagne est vraiment top. Aucun match de Liga n’a lieu en même temps. Les droits TV ont parfois des avantages, la preuve. De plus, comme on peut le voir sur le lien ci-dessous, plusieurs clubs sont localisés au même endroit (Catalogne, Pays-Basque, Valence, Madrid ou encore Séville). Tout ça sans compter les équipes des autres divisions. Ça laisse un beau terrain de jeu. Il suffit simplement d’avoir une bonne programmation, comme ce fût le cas pour nous ce week-end.