En se décidant d’aller voir ce match de Ligain entre le Stade Malherbe de Caen et les gaziers du Gazélec Ajaccio, votre serviteur pensait assister juste à du football. Et en fait ce ne fut pas que ça. Vers 21h15 le paranormal s’invita au Stade Michel D’Ornano. Récit et explications du tant attendu Imorou Day !
Remettons un tout petit peu les choses dans leur contexte. Il s’agissait d’une troisième journée de Ligue 1 en une semaine. Le SMC avait bien entamé cette période délicate en s’imposant au bout du temps additionnel face à une équipe de Montpellier moribonde grâce à un but de Jeff Louis. Puis il y a eu mercredi un déplacement à Lorient et un match complètement loupé et perdu 2-0 par la bande à Patoche Garande. La réception hier du Gazélec sonnait donc comme une occasion idéale de ne pas cogiter et de vite retrouver le chemin de la victoire.
Petit match entre amis
Comme face à Montpellier, les abords de D’Ornano sont bien calmes à un peu plus d’une heure du coup d’envoi. Pas la plus grande affiche de la saison une fois de plus, du coup les opportunistes mi-caennais mi-autre chose sont à la maison et on est bien installés entre habitués malherbistes. Et seulement malherbistes, suivez mon regard.
C’est donc le moment béni de grailler en étudiant les compos. Côté caennais, la bonne surprise est la première titularisation en équipe première du néo-pro Jordan Leborgne, 19 ans, aux côtés de Julien Féret dans le cœur du jeu. En d’autres termes on a le padawan et le maître. Et le petit Leborgne ne peut sans doute pas en espérer un meilleur vu le talent et l’intelligence de l’ancien rennais. L’expérience est mise en avant dans ce 11 avec également les titularisations du Héros Nicolas Seube et de Alaeddine Yahia en charnière centrale aux côtés du patron Da Silva. Sinon c’est du très classique.
Côté Gaz’ l’expérience est ménagée. Les anciens Grégory Pujol et David Ducourtioux démarrent sur le banc. Les clés de l’attaque étant données à Issiar Dia qui a pour mission de faire parler son explosivité. Un atout assez normal pour une équipe corse en somme (coucou Fronce, et pardon). Sinon ce Gaz’ se voulait solide dans l’axe avec une charnière Filippi – Mangane et Lemoigne devant eux.
L’échauffement se passe sans pépins et les équipes rentrent aux vestiaires tandis que l’ambiance monte doucement. Le Kop est comme toujours bien garni et on a au final une affluence supérieure à celle de Montpellier (15 800 contre 15 000), la promo du club avec des billets à 1€ pour les mineurs a sans doute fait aussi son petit effet. Enfin le parcage corse n’est pas vide grâce à la vingtaine de rouge et bleu insulaires présents. A l’entrée des joueurs, tifo spécial Normandie à l’occasion de la Fête des Normands, et aussi pour faire passer un petit message aux collectivités pour la future capitale de la Normandie réunifiée. Ça ne mange pas de pain.
Le match commence et le message des tribunes se constate aussi sur le terrain, c’est bien Caen qui domine les débats. Le milieu caennais a la maîtrise et Andy Delort est toujours aussi hyperactif sur le front de l’attaque. Le trio d’attaque Delort – Bessat – Rodelin combine bien pour trois joueurs qui se découvrent tous cette saison. L’ouverture du score viendra d’eux. A la 28eme minute, Bessat peut armer de son pied gauche à l’entrée de la surface, Clément Maury ne peut que repousser sur Andy Delort qui peut contrôler et centrer parfaitement pour Rodelin qui ouvre la marque. C’est déjà le deuxième but de l’ancien lillois arrivé le 31 Août en début de soirée. Pendant ce temps là on n’a plus de nouvelles d’un certain Lenny N. porté disparu.
Score ultra logique de 1-0 à la pause. C’aurait pu être plus lourd si Delort n’avait pas trouvé le poteau (une fois de plus) peu avant de donner sa passe décisive à Rodelin ou si Maury n’avait pas sorti la parade face à Vincent Bessat encore un peu plus tôt. On commence sereinement la seconde période, c’est là qu’on va entrer dans la Twilight Zone.
Et Manu rêva éveillé
Alors que les divers complotistes et marchands d’apocalypse nous vendaient la fin du monde pour cette semaine et qu’on en rigolait bien, tout compte fait, ils n’avaient peut être pas tort. Car à la 56eme minute de cette partie, c’est une partie du monde footballistique connu qui tomba en morceaux. Toutes les théories scientifiques régissant notre monde sont à retravailler. Pourquoi ? A cause de lui :
On ne vous le présente plus si vous suivez un peu la Ligain et Twitter. Le Manu Imorou, latéral gauche du Stade Malherbe, meneur de jeu du Twitter FC et zéro but en Ligue 1. Ce dernier point devait durer pour l’éternité et alimenter les quolibets et autres vannes très originales. Un vrai supplice de Tantale, avec le but à la place de la nourriture. Mais il prit fin hier.
Une relance plein axe du Gazelec reprise par Nico Seube, du bon boulot coté droit entre Delort, Rodelin et Appiah, un centre parfait de ce dernier après avoir petitpontisé Sylla… Et puis : l’armageddon. Déboulant à la vitesse du son de son côté gauche, poussé par l’appel irrésistible du but et la possibilité de casser Twitter, Manu Imorou reprit le centre de près et marqua. Oui il marqua, le second but de la partie offrant le break au SMC et une fin de partie sereine à D’Ornano. On fut même surpris de voir que la célébration était réfléchie. Un début à la Pauleta, une fin à la Thierry Henry. Des références solides vous en conviendrez.
Il n’y aura pas grand chose à rajouter au récit de ce match. Le SMC aurait pu en marquer d’autres sans que ce fut le cas. Victoire caennaise 2-0 attendue et méritée. L’inexpérience et les approximations du Gaz’ dans tous les domaines font peur pour leurs prochains matchs. A part jouer sur la hargne lors de leurs matchs à domicile, je ne vois pas ce qui peut les sauver.
Retour tranquille et joyeux donc, en jetant un œil sur les ruines twitteriennes après son explosion une petite heure auparavant… Et au milieu des ruines, un homme survolant tout ça du haut de son top tweet. Bravo Manu, cette soirée était définitivement la tienne.
Quand t'as plus de buts en L1 que CR7 et Messi reunis. pic.twitter.com/0pGCtNQqiT
— Manu Imorou (@Manuimorou) September 26, 2015
Et puisqu’on parle résal social, vous pouvez me retrouver sur @NikkoKei ! On se retrouve vite ici même pour faire le point sur la J League.