Un premier voyage à Thessalonique m’avait convaincu, il fallait absolument que je revienne pour assister à un match de PAOK dans le mythique stade TOUMBA.
Je décide de programmer mon déplacement, le match contre Lamia du 7 avril 2019 pouvant potentiellement être décisif pour le titre.
Tout est programmé, seule la billetterie m’a fait des frayeurs. Ouverte seulement trois jours avant le match, il faut au préalable créer son compte en ligne avec son passeport (le numéro AMKA fan qui semble être un problème au début, n’est pas obligatoire avec un numéro de passeport), et dès l’ouverture de la billetterie en ligne, il ne faut pas trainer pour récupérer son billet.
Du nord ou de l’ouest de la France, la seule façon d’arriver directement à Thessalonique sans escale se fait par un départ de BEAUVAIS avec Ryanair, trois allers retours par semaine (Jeudi, samedi, mardi) avec un tarif très, très abordable.
J’en ai profité pour assister à Red-Star Brest au stade Pierre Brisson de Beauvais le vendredi. Triste ambiance. Le Red-Star mérite quand même mieux que cette perpétuelle délocalisation…..
Arrivé à Thessalonique après 3 h de vol, un bus direct vous amène au centre ville en 30 minutes.
La ville
Thessalonique est en taille la deuxième ville de Grèce après Athènes. Les terrasses sont pleines en permanence, l’ambiance est chaleureuse et cool, pas de tourisme de masse, donc on peut profiter des lieux.
De nombreuses activités sont possibles : ballade le long de la magnifique baie et sa tour blanche, visites de musées, de nombreux sites archéologiques, d’églises ou de marchés locaux.
La basilique Hagios Demetrios est notamment un lieu de culte magnifique. Assister par hasard à l’office du dimanche matin avec les chorales orthodoxes ne vous laissera pas indifférent, peu importe votre sensibilité religieuse.
Pour les soirées du week-end, une ambiance de fête envahie la ville. Je ne peux que conseiller d’aller au Bit Bazaar, lieu ou se retrouve la jeunesse de la ville dans une ambiance festive.
L’avant match
Le match ayant lieu à 19h30, je me décide de me rendre dès le milieu d’après midi dans le quartier populaire de Toumba pour humer l’atmosphère. L’ambiance monte petit à petit, de nombreux ambulants sont déjà en place.
Les odeurs de grillades envahissent les rues, les vendeurs de maillots, tee-shirts et écharpes sont déjà en place. Plus curieusement des vendeurs proposent de plaques de polystyrènes, j’ai compris bien plus tard que cela permettait de protéger son fessier des sièges pourtant pas si inconfortables du stade. En plus, on ne reste pratiquement jamais assis.
Le stade date des années 50 et a été rénové pour les jeux olympiques de 2004. A part l’avant du stade qui parait moderne, le tour du stade entièrement revêtu de graffitis est incroyable. Ce genre de stade n’existe presque plus en Europe, les normes et la volonté de diversifier les revenus aseptisent les nouvelles enceintes et c’est bien dommage. Il y a un projet de nouveau stade apparemment, mais l’âme qui se dégage de ce Toumba fout les frissons.
Les fans du PAOK arrivent par grappes et se réunissent autour des ambulants dans une ambiance festive, aucune agressivité, je me suis toujours senti en sécurité.
L’entrée en tribunes
Ma place étant en Gate 3, je scanne mon billet et passe le tourniquet automatique. Un stadier me touche à peine, pouf pouf, je crois que c’est la fouille la plus tranquille que je n’ai jamais vécue dans un stade.
Un escalier et je découvre l’enceinte, encore un frisson incroyable. J’en ai tellement rêvé, et enfin j’y suis.
Les tribunes
Je cherche ma place. Plutôt placé en bas de tribunes, je n’ai pas une super vue sur le stade. Je monte en haut de la tribune. Là je découvre mes nouveaux héros. Deux anciens boivent tranquillement un café frappé attablés à un salon de jardin. Ne me demandez pas comment et pourquoi il était arrivé là, mais je vous assure que c’est la meilleure place du monde.
Après quelques échanges avec eux (compliqué car je ne parle pas grec), ils me proposent leur place officielle au dernier rang avec une vue incroyable sur la fameuse Gate 4 et une vue panoramique sur tout le stade.
Les tribunes se remplissent, les chants se font de plus en plus forts, les tribunes se répondent, un homme et un enfant avec un gros tambour lance un clapping PA OK, PA OK, PA OK, des bombes agricoles retentissent, le match peu commencer.
Le match
Invaincu depuis 13 mois en Grèce, le PAOK s’apprête à devenir champion pour la première fois depuis 1985. L’équipe de Lamia commence avec un pressing agressif qui fait passer quelques frissons dans le stade.
A la 34ème minute, une faute n’est pas sifflée au milieu de terrain, l’action se poursuit et Pedro Henrique envoie une mine au fond des filets, le stade rentre en ébullition, suivi d’une embrouille entre les joueurs et les bancs.
La Gate 4 est bien entendu la tribune la plus active, mais les chants retentissent et son repris dans tout le stade, y compris dans ma tribune pourtant peuplée de moins de jeunes que dans les autres tribunes.
Toumba on fire #PAOKLAM pic.twitter.com/ADobZWn6G3
— Christiañ Bourpiff (@CBourpiff) 7 avril 2019
En deuxième mi-temps, le break est long à se faire attendre, Lamia se procurant une occasion incroyable sauvée sur sa ligne par un défenseur.
La délivrance à la 78e quand Shakhov double la mise puis le troisième dans la foulée par une superbe lucarne trouvée par Biseswar. Le peuple noir du PAOK peut exulter, plus qu’une victoire et le trophée reviendra rendre fier cette belle ville de Thessalonique.
Les « anchois » de l’Olympiakos sont à 10 points, ils leur restent quatre matchs, et rien ne pourra empêcher le PAOK de triompher.
Il est l’heure de rentrer au centre-ville, à pied, en suivant la foule joyeuse, et en s’arrêtant boire des bières bien méritées et se rassasier.
L’expérience groundhopping
Conclusion, même si cela parait plus « exotique » que d’autres déplacements européens, je ne peux que vous encourager à faire ce déplacement qui se fait vraiment très facilement en organisation. Vous y découvrirez une ville magnifique et une ambiance foot authentique.