Retour au Japon pour six semaines et donc retour dans les stades de J.League ! Pour mon retour sur l’archipel, plusieurs nouveaux stades sont prévus pour suivre un maximum mon équipe du Shonan Bellmare (et pas que !). Voici aujourd’hui le premier et ce n’est pas le moins connu !
Le Saitama Stadium 2002 est, comme son nom l’indique bien, localisé à Saitama dans la banlieue nord de Tokyo. Il a été bâti pour la Coupe du Monde 2002 co-organisée par le Japon et la Corée du Sud et est depuis l’antre des Urawa Red Diamonds. Pouvant accueillir 63 700 personnes, c’est l’un des plus grands du pays. Son point fort est sans doute la proximité qu’il offre avec l’absence des horribles pistes d’athlétisme que l’on trouve dans bien trop de stades japonais. J’aime bien aussi l’aspect oval qui offre une continuité entre toutes les tribunes. C’est également le stade le plus souvent utilisé par l’équipe nationale du Japon depuis la reconstruction du Stade Olympique qui sera lui inauguré à la fin de l’année.
Ne comptez pas sur la ville de Saitama pour vous offrir autre chose d’intéressant que son football via ses deux clubs (Urawa Reds mais aussi Omiya Ardija actuellement en 2e division). Pure cité résidentielle de banlieue, il n’y a pas de réelle opportunité touristique qui vaille le coup d’œil. Mais comme vous êtes sur Tokyo ce n’est pas un problème tant il y en a presque partout ailleurs.
L’accès n’est pas particulièrement compliqué et se fait évidemment via les trains et le métro. Il faut compter moins d’une heure depuis Tokyo Station pour aller jusqu’à la gare de Urawa-misono et environ 6€ par trajet. Une petite marche d’une dizaine de minutes jusqu’au stade achevant le périple. Celle-ci étant parsemée de multiples bannières à la gloire des locaux et de leurs supporters.
En arrivant franchement tôt (avant 16h pour coup d’envoi à 19h30) et le match étant un vendredi, pas trop étonnant de ne pas voir foule à mon arrivée. Rien de compliqué pour l’obtention du billet puisque les Reds font partie des quelques clubs qui les proposent à la vente en ligne à l’international via le site officiel de la ligue. Pour les autres moyens, on vous invite à relire notre guide complet. Il m’en a coûté 2500 yens, soit 20€, ce qui est le prix standard pour les secteurs visiteurs de J. League 1. Le guichet pour retirer votre ticket acheté de la sorte se trouve juste sur la droite de la billetterie. Vous avez simplement à ramener un imprimé de votre commande avec les numéros qui vont bien. On ne m’a même pas demandé mon passeport pour contrôler l’identité.
Entrée dans le stade à 17h. Beaucoup de retrouvailles qui font très plaisir pour moi après 15 mois en France ! On boit un coup, on fait un petit tour de stade en passant par la salle qui fait un peu musée de la Coupe du Monde 2002 avec beaucoup de clichés et objets en rapport avec les matchs qui se sont déroulés là. Je vous dépose en dessous les autographes du Japon avec celui de Philippe Troussier (dont vous pouvez retrouver [mks_icon icon= »fa-microphone » color= »#000000″ type= »fa »] l’interview chez nos copains de TLMSenFoot) en haut ainsi que Patrick M’Boma dans ses œuvres avec ce maillot si particulier du Cameroun avec bouts de manches rajoutés à la dernière minute !
Rappel du contexte : c’est un match de championnat de J.League 1 entre Urawa et Shonan. Des Reds qui traînent en milieu de tableau sans convaincre personne dans le jeu malgré que ce soit un des poids lourds du championnat et un Shonan Bellmare qui est dans les mêmes eaux au classement mais pour qui c’est une bien meilleure nouvelle (Bellmare évoluait encore en J2 il y a deux saisons). Retour en tribunes pour l’arrivée des joueurs pour leur échauffement ! Et comme toujours, tous viennent d’abord devant le parcage pour saluer les fans !
Ce n’est pas l’affluence des grands soirs à Saitama. On sent bien que l’on est un vendredi soir. Les résultats moyens des Reds et une importante échéance le mardi soir suivant en AFC Champion’s League n’aident pas non plus. Affluence de 23 221 personnes au final, ce qui est assez faible pour Urawa qui dépasse allègrement les 40 000 en temps normal. Même le kop menés par les Urawa Boys en face de nous n’est pas complètement plein. Pareil pour le parcage qui compte environ un millier de supporters de Shonan. L’ambiance reste bonne néanmoins et le scénario du match allait aider à cela.
Première période dominée par les Reds qui marquent deux buts coup sur coup autour de la 25e minute de jeu. Et puis, peu après ces deux buts, arrive l’action qui allait tout renverser dans ce match. Un moment surréaliste et le plus gros scandale arbitral que j’ai pu voir de ma vie. Le mieux est encore de vous montrer les images.
Après cinq minutes de discussions entre le corps arbitral, les joueurs et le banc de touche, le but est finalement non-accordé. Le jeu reprend alors via une balle à terre dans la surface opposée (car oui Urawa a du coup continué son action et raté un 3 contre 1, il y aurait même pu y avoir 3-0 sur le contre au lieu du 2-1 normalement attendu, et oui vous ne rêvez pas !).
Tout le monde était complètement interloqué par ces minutes absolument lunaires. Que ce soit les joueurs des deux camps ou les supporters. Le coup sur la tête qu’on se prend côté visiteurs est assez énorme et j’avoue avoir été perdu un petit moment dans mes pensées. Au moins les chants ont continué pour permettre de passer à autre chose sur le coup. Il ne faut que quelques minutes pour que absolument tout le monde découvre les images sur Twitter… La stupéfaction laisse place à la colère et c’est une énorme bronca qui accueille le retour des arbitres aux vestiaires. On a appris depuis qu’ils sont suspendus par la fédération pour deux semaines et c’est franchement un minimum.
C’est avec deux buts de retard et cet épisode fou que le jeu reprend. Une minute trente de jeu et Shonan réduit l’écart. Tout le monde est galvanisé. Les joueurs ont su utiliser cette injustice et roule littéralement sur les Reds en gagnant tous les duels et en mettant une intensité très élevée. C’est à la 79e minute que Shunsuke Kikuchi égalise et que le sentiment d’injustice commence à s’atténuer. Les deux équipes terminent sur les rotules par la suite mais c’est bien Shonan qui a le supplément d’âme ce soir, nourri par la folle envie de se faire justice. C’est au final sur la dernière action du match que Miki Yamane récupère dans le rond central et place un ultime rush pour placer une frappe rageuse au fond des filets d’Urawa. 2-3, fin du match, parcage sans dessus-dessous, supportrices pleurant de joie, joueurs et staff entassés les uns sur les autres juste devant nous. Le rêve est réel. Justice est faite. Remontée et victoire totalement mémorable pour Shonan dans des circonstances hors du commun.
Pour ma première dans ce stade emblématique du football japonais, j’ai donc été plus que bien servi ! Je regretterais seulement l’affluence un peu faible due au vendredi soir. Ç’aurait été encore mieux le lendemain avec deux fois plus de monde au stade. Ça sera toutefois compliqué de revivre quelque chose d’aussi puissant pour la suite de mon périple J.League mais j’aurais bien des belles choses à vous proposer !
Le long récap’ du match vu du parcage et en 4K !