Passionné de sports et vivant en Nouvelle-Zélande depuis quelques années, j’ai préparé un weekend groundhopping à Melbourne pour le grand prix de formule 1 et un match de A League. Qui du Melbourne City FC, club filiale de Manchester City, ou du Melbourne Victory jouait donc à domicile ce weekend-là ? Parfait, ce sera donc l’historique Melbourne Victory, club de Keisuke Honda qui affronte les Brisbane Roars de Éric Bauthéac.
Obtention du billet
Question affluence au stade dans cette partie du monde, rien ne vaut les compétitions internationales de rugby et dans une moindre mesure le cricket et le « Australian rules football ». La seule exception à cette règle est le Melbourne Victory qui totalise chaque saison plus de 20 000 spectateurs de moyenne. Domicilié au Marvel Stadium, anciennement Etihad Stadium (le naming ici fonctionne bien), d’une capacité de 53 359 places, il n’y a aucune difficulté pour y acheter son billet le jour même.
La ville
Je suis tombé amoureux de cette ville de Melbourne. Tout y respire le sport. En quelques kilomètres carré, il y a un circuit de Formule 1, deux stades de 30 000 et 50 000 places, l’enceinte de l’Open d’Australie de Tennis, le Melbourne Cricket Ground de 100 000 places… Pour ce dernier, il ne faut cependant pas avoir peur de s’y ennuyer.
Le centre-ville est typique des villes australiennes, avec l’architecture d’influence anglaise des années 1900. J’y ai trouvé beaucoup de similitude avec celle de Sydney. Il s’y trouve de nombreux parcs et jardins, avec une préférence pour le Royal Botanic Gardens. Les bords de la Yarra sont un endroit très agréable pour se balader ou prendre un verre le soir. C’est plutôt animé avec un côté assez bourgeois, il faut bien l’avouer.
Le stade
Situé en centre-ville sur les docks de la Yarra, à 2 minutes à pieds de Southern Cross Station, la gare principale de la ville, il est très facile de se rendre au Marvel Stadium. Comme il est dans un quartier d’affaire, je me suis trouvé un peu confus en chemin. En effet, j’ai l’habitude européenne de voir les stades apparaître depuis plusieurs centaines de mètre en périphérie de ville mais cette fois-ci, il m’est apparu au détour d’un « coin » de rue. Du point de vue architecture, il me fait penser à l’Amsterdam Arena avec la forme des gradins du 3e niveau qui se dessine et ces espèces d’arche sur le dessus.
Comme à chaque fois que je me retrouve en avance à un stade, j’en fais le tour pour m’imprégner de l’ambiance environnante. Je me balade donc devant les restaurants et les pubs qui affichent une belle affluence puis arrive sur les docks de Yarra pour découvrir la plus belle vue que j’ai pue contempler depuis le parvis d’une enceinte.
5 minutes plus tard, je finis de rêvasser devant ce coucher de soleil, et je rentre enfin à l’intérieur. L’achat du billet prend quelques minutes (29 dollars australiens, 18 euros) la majorité des gens sont abonnés à l’année. Mon accent et mon maillot 2* me trahissent et poussent la guichetière à me demander si je suis venu uniquement à Melbourne pour le match. Lui répondant que je suis aussi là pour le GP de F1, elle me salue par un charmant « Bonjour » en guise d’au revoir.
L’atmosphère
Dans cette partie du monde, quand on sait que l’événement n’affichera pas complet, il y a 2 types de billets, ceux placés, généralement sur les côtés au niveau de la ligne médiane et les « general admission » qui sont un placement libre partout ailleurs. Ces derniers permettent de regarder le match sous bon nombre d’angles, en niveau 0, en niveau 2, près du kop de Melbourne ou avec le « parcage » des supporters de Brisbane.
L’ambiance tout au long du match est assuré par un demi-millier de fan du Victory (qu’on pourrait qualifier d’ultra) situé derrière une ligne de but. Leurs chants trouvent parfois un écho derrière le but opposé où s’amassent les « un peu plus anciens », verre de bière dans toutes les mains.
Un petit passage à l’une des nombreuses boutiques ambulantes pour m’acheter le maillot des locaux (c’est traditionnellement le souvenir que j’emporte) et me voilà près pour le coup d’envoi.
Le début du match m’a quelque peu surpris ; je ne m’attendais à rien et, après la présentation des équipes dans un silence assez pesant, le speaker annonce l’entrée des protagonistes et tous les haut-parleurs envoient « Stand by Me » de Ben E King repris, cette fois-ci, par absolument tout le monde. Malheureusement, mon Anglais n’est pas assez bon pour savoir s’ils ont adapté les paroles pour leur équipe.
Profitant de mon placement libre, je commençais le match au niveau 2, puis après un ravitaillement à la buvette pour une frites saucisse vraiment pas terrible, je prends un peu de recul dans un virage pour avoir une belle vue d’ensemble du stade.
Comprenant à ce moment que les Ultras étaient à l’autre bout, je les rejoins pour la 2e mi-temps pour m’imprégner au plus près de l’ambiance. Leurs chants sont assez communs et ressemblent pour beaucoup aux classiques européens du genre. Pour un pays qui n’a pas vraiment une tradition de supportérisme, je suis assez étonné de voir ce groupe chanter et animer les tribunes pendant toute la durée du match. La victoire 4 – 1 de leur équipe les a certainement aidés. Un joueur local très apprécié est une ancienne connaissance de notre Ligue 1 : Ola Toivonen. Le voici acclamé lors de son remplacement :
En fin de match, je me dirige vers le parcage des Brisbane Roars (environ 30 personnes) avec l’objectif de partager quelques mots avec Eric Bauthéac et lui faire dédicacer mon maillot que j’avais acheté lors d’un voyage précédent dans leur ville. La tradition en A League veut que tous les joueurs fassent un tour du stade pour saluer les spectateurs. Ils en profitent pour discuter un peu, signer des autographes… Même défaits 4-1, les oranges viennent saluer le parcage. J’échange quelques mots avec Eric Bauthéac, le félicite pour son but. Il signe gentiment mon maillot et me confie qu’il a quand même une équipe faible, avant dernier de A League à ce moment-là.
Je termine mon expérience au Marvel Stadium avec un petit coucou à Keisuke Honda, le dernier à rentrer au vestiaire, et je rentre à l’hôtel pour une bonne nuit.