Interview de Patrice Mittelbronn, supporter du FC Metz 

Interview de Patrice Mittelbronn, supporter du FC Metz 

Lorsque l’on a contacté Patrice en octobre dernier afin de l’interroger sur le groundhopping, passion qui occupe ses week-ends depuis maintenant plusieurs années, celui-ci a gentiment accepté de nous répondre par le biais d’un document Word qu’il nous a envoyé par mail, en tentant de « ne pas être trop bavard ».
En effet, Patrice a énormément de choses à raconter au sujet du groundhopping puisqu’il est le cinquième français au nombre de stades visités sur l’application « Futbology » (anciennement « Groundhopper »).
Vous pourrez alors découvrir les réponses d’un passionné, qui a parcouru de nombreux pays, afin de se plonger dans la rencontre « Voyage-Football », et vivre des expériences uniques que, seul le football au stade peut procurer

1) D’où te vient cette passion du groundhopping ? Qu’est-ce qui te plaît le plus lorsque tu la pratiques ?

 

Mon grand-père a joué au football, mon père a joué au football et j’ai également joué au football.

Puis, j’ai toujours voyagé avec mes parents depuis tout petit.

J’ai donc commencé assez tôt ce qui s’appelle maintenant le groundhopping.

J’allais à tous les matchs de mon club, le FC Metz, et trois ou quatre fois dans la saison, je faisais les déplacements avec mon père.

Ma première compétition internationale est arrivée en 2004 pour l’Euro au Portugal, où j’ai eu la chance de voir huit matchs.

Et ensuite tout s’est enchaîné. De plus en plus de matchs, de villes, de pays.

S’agissant des aspects positifs du groundhopping, je ne vais pas forcément être original, mais ce qui me plaît avant tout est la rencontre d’autres personnes qui ont la même passion, les autochtones, les nouveaux stades, les ambiances dans et en dehors du stade, l’avant match dans un pub, l’après-match, la joie et la déception. Et le match bien évidemment.

Puis, j’en profite toujours pour visiter la ville où je me trouve.

Beaucoup de mes proches ne comprennent pas du tout comment je peux faire 3000 kilomètres pour aller voir un match alors que je pourrais le voir tranquillement sur mon canapé.

Un match de foot c’est dans un stade pas à la télé. Les odeurs, les bruits, les pyros, les tifos, les rencontres, le partage, le froid, le chaud, la joie, la déception… C’est juste magique.

 

2) Comment organises-tu un déplacement (financement, transport, seul ou en groupe) ?

 

Plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte dans le choix de mes matchs.

J’essaie toujours de suivre mon club au maximum, ça c’est le premier point.

Ensuite, lorsque je prépare un voyage, ce n’est jamais pour un seul match, je « rentabilise » toujours au maximum.

Je regarde les rencontres du week-end dans chaque pays d’Europe, et ensuite quels matchs je peux enchaîner.

Je regarde les matchs de Champions League, d’Europa League et enchaînement possible sur la journée de championnat qui suit.

Parfois, il n’y a même aucune cohérence dans mes projets.

Par exemple, je pars jeudi 10 octobre pour quatre matchs qualificatifs pour l’Euro, Macédoine-Slovénie, puis Malte-Suède, puis Pays de Galles-Croatie, pour finir avec Gibraltar/Géorgie.

J’ai combiné ces quatre matchs par rapport au prix des avions en premier lieu.

Le prix des places n’est pas un problème pour ces quatre rencontres : 81 centimes d’euro le billet en Macédoine !!!

Je voyage donc en avion, en train, en voiture et très rarement en car.

Je dors dans des auberges, hostels, appartements ou hôtels parfois de standing.

Cela dépend des pays et donc du prix.

Je suis allé au Kosovo il y a un mois pour le match contre la République Tchèque, la vie est beaucoup moins chère que lorsque je vais en Suisse où j’ai déjà dormi dans ma voiture.

Peu importe le groundhopping c’est aussi ça.

Je voyage seul, avec mon épouse, mon fils, nous trois réunis, quelquefois avec un ou deux copains, cela dépend des vacances scolaires et des congés.

 

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3) Ta meilleure et ta pire expérience de groundhopping ?

 

Concernant les souvenirs, ce sont toujours de superbes souvenirs, même lorsque je dors sur un banc à Kiev la nuit précédant la finale de la Ligue des champions l’année dernière parce que la chambre louée sur Airbnb était une arnaque.

J’ai eu la chance d’assister à des matchs comme le derby de Salonique entre l’Aris et le PAOK, les derbys de Copenhague, Stockholm, Cracovie, Vienne, Barcelone, Gênes, Bruges, Birmingham, Zurich, Dublin, mais aussi la finale de la coupe du monde 2006, la finale de la Copa Libertadores entre Boca et River, et tant d’autres affiches peut être moins prestigieuses, mais avec de superbes ambiances.

Je me souviens d’un derby en League One entre Bury et Bolton, c’était génial.

J’ai aussi fait onze matchs en dix jours en Islande et plein d’autres trucs sympas…

Puis, parfois, tu sens que le groundhopper n’est pas forcément le bienvenu dans un stade.

En effet, l’expérience du match entre l’Aris et le PAOK est certainement gravée dans la tête de mon fils pendant longtemps. Nous n’étions pas les bienvenus et on nous l’a fait comprendre.

Il n’y a pas eu de violence physique mais il a fallu dialoguer, s’expliquer avec des ultras afin de pouvoir entrer dans le stade…

Ce fut finalement assez court, mais c’était compliqué.

Enfin, j’ai une fin d’année chargée avec encore de nombreux matchs dans neuf pays.

Je prépare déjà l’année prochaine, le 26 janvier je serai à Rome pour le derby, et j’ai des billets pour huit matchs de l’Euro mais d’ici là j’aurais certainement fait beaucoup d’autres matchs, beaucoup d’autres rencontres.

 

4) Comment vois-tu évoluer le phénomène groundhopping à l’avenir ?

 

D’un point de vue global, on peut souligner que le groundhopping représente une infime partie de la population.

En revanche, de plus en plus de personnes se lancent dans le groundhopping et cela va se développer, c’est une évidence.

Il suffit de regarder les personnes présentes sur l’application « Groundhopper » (devenue « Futbology » mais on vous conseille également de valider vos stades vus sur au-stade.fr, ndlr) ou encore le nombre de voyageurs sur Instagram.

 

5) Comment concilies-tu cette passion très prenante avec ton travail ou une éventuelle vie de famille ?

 

Concernant la conciliation entre boulot, famille et groundhopping, effectivement, il faut savoir jongler.

Les congés y passent, c’est sûr, mais mon choix est rapidement fait entre deux semaines de vacances dans le sud et dix week-ends de foot.

En revanche, la vie de famille peut en pâtir si le conjoint ne suit pas.

J’ai d’ailleurs plusieurs copains groundhoppers qui se sont séparés à cause de cela…

 

6) Comment cette passion est-elle vue dans ton entourage ?

 

Oui je suis un extraterrestre pour la majorité de mes proches, alors que finalement, c’est juste normal pour un groundhopper.

Je terminerais l’année 2019 avec plus de 170 matchs dans 23 pays et ça, c’est complétement dingue pour eux.

J’invite régulièrement quelques amateurs de foot, je ne me justifie jamais.

Simplement, quand tu as goûté à cette passion, tu ne peux plus t’en passer…

 

 

 

 

 

 

Passionné de football depuis une époque où l’AJ Auxerre de Djibril Cissé jouait la Coupe d’Europe chaque année, j’ai toujours suivi assidûment l’actualité de ce sport universel. Aimant également écrire, à côté de mes études de droit, c’est avec un immense plaisir que je rédige des articles vous donnant envie d’aller vivre des émotions incroyables dans les stades
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