Marakana

Visité
8.5

Très bien

10

Note des lecteurs

Etoile rouge de Belgrade – Partizan (+ match d’Euroligue)

Etoile rouge de Belgrade – Partizan (+ match d’Euroligue)

Etoile rouge de Belgrade - Partizan (+ match d'Euroligue)

10€ West 4
8.1

Le stade

9.0/10

Le football

6.0/10

L'atmosphère

9.5/10

La ville

6.5/10

L'expérience groundhopping

9.5/10

Pros

  • Un stade parmi les plus mythiques.
  • Affluence dingue malgré des restrictions théoriques.
  • Le feu, au sens propre comme au figuré.
  • Le match d'Euroligue, bien cool.
  • Organisation impeccable en ville, au stade, à la salle.

Cons

  • Les latérales suivent moins qu'au Partizan?
  • (pas vu une échauffourée sauf sur le terrain : un comble)
  • LA SONO TROP FORTE PENDANT 2 HEURES.

Après une journée sur Novi Sad, je ne me suis laissé que 24h sur Belgrade mais quelle journée ! Un “double-header” avec le derby de Belgrade au stade Rajko Mitić (anciennement Stade de l’Etoile Rouge et surnommé le Marakana) puis un match d’Euroligue Etoile Rouge – Fenerbahçe ! 

La ville

En si peu de temps, je ne vais pas m’étaler sur Belgrade mais la ville m’a laissé un meilleur souvenir que celui que j’avais gardé en mémoire de mon premier séjour pour le derby au Partizan. Pourtant je n’ai toujours pas visité le quartier de Gardos : 45 minutes de bus c’était trop long.

Puisque je n’ai pas à m’étaler sur la ville, je vais plutôt donner quelques conseils pratiques. Dans les petits détails qui rendent la vie plus simple / Google Maps propose les transports en commun (sauf erreur de ma part, l’un de mes reproches en 2019) et Revolut propose la Serbie (pas le cas en 2019) même si la carte bancaire n’est pas toujours un choix dans les commerces (cash de secours nécessaire).  Par contre la Serbie n’est généralement pas incluse dans vos forfaits mobile (la Serbie n’a pas encore intégré l’UE). Dans ce cas, à votre arrivée à l’aéroport il suffit de vous rendre dans le bureau de poste à l’entrée de l’aéroport pour acheter une carte SIM avec 20 Go. C’est la carte “A1” et ça ne coûte même pas 3€. “A1” est à retenir puisque c’est également le numéro du mini-bus que vous devez prendre pour rejoindre le centre-ville, toujours pour moins de 3€ (300 dinars).

Pour la bouffe, j’ai testé un autre plat principal serbe au restaurant Zavicaj : le pljeskavica (hamburger serbe). Celui-ci, je suis moins fan mais à voir la responsabilité à imputer ou non au restaurant. Le repas était sec et les frites témoignent d’une qualité moindre en comparaison à celles servies la veille. Mais l’ambiance du resto reste sympa et le prix encore moins élevé. C’est sur la route entre le centre-ville et le stade donc ça reste une adresse utile.

Le stade

Vous comprenez l’excitation le jour d’un derby. On s’est évidemment rendu au stade bien plus en avance que nécessaire. Entre le Partizan et l’Etoile rouge, il ne fait aucun doute que le stade de ce dernier, et toute l’Histoire voire la mythologie qu’il renferme, nous reste davantage dans les mémoires.

A ce sujet, même si c’est sans impact dans notre expérience de match, je regrette que le club ait dû entretenir les murs du couloir menant les joueurs au terrain. Sur demande de l’UEFA, évidemment. La crainte instaurée devait être plus forte auparavant. Désormais, les murs ont été recouverts de graffitis “gentillets” d’un artiste basé en Allemagne mais approuvé par les Delije (les ultras de l’Etoile) puisque c’est également celui qui leur crée du merchandising.

Depuis les tribunes, la différence la plus notable se trouve forcément dans la capacité du stade. Entre celui du Partizan et de l’Etoile rouge, c’est 20 000 places supplémentaires (32 000 à 53 000). Pour un stade aussi désuet avec une piste d’athlétisme, c’est rare de se retrouver encore avec une telle capacité. Mais on sent bien là-aussi que le stade s’est modernisé puisque les coursives sont tout ce qu’il y’a de plus habituel, la zone VIP est très large en latérale, les toilettes sont toutes neuves. J’ai pas du tout le souvenir d’une telle propreté côté Partizan. Le fait de ne pas avoir participé à une phase de groupes de LdC depuis 2013 est sans doute l’une des raisons de ce retard.

Par contre j’ai l’impression que la conception du stade rend moins pratique et visible les bâches des supporters (même si j’étais un peu bas en tribune sur ce match). Mais sinon, les deux stades partagent le même esprit : deux arènes ouvertes avec des qualités et défauts semblables.

L’atmosphère

Depuis le Covid, c’est la première fois que l’Étoile rouge de Belgrade peut accueillir ses fans. Le contexte sportif en fait également l’un des matchs les plus importants depuis plusieurs saisons puisque l’Etoile rouge, qui a gagné tous les championnats nationaux depuis 2018, est cette fois-ci 5 points derrière le Partizan. L’engouement sur ce match est assez unique, toutes les places vont être vendues soit + de 41 000 spectateurs (le reste sont des zones tampons pour la sécurité). C’est autant qu’en mars 2017 et il faut sinon remonter en avril 2015 pour trouver véritablement un meilleur chiffre avec 44 000 spectateurs (source: transfermarkt).

Pour m’attarder d’abord sur les latérales, ce n’est pas pour autant que l’ambiance est décuplée. En effet, avec cette affluence on se rend encore un peu plus compte que le public des latérales est constitué de lambdas ou touristes (comme moi). Ce match, c’est 20 à 35 000 spectateurs de plus qu’un autre match de championnat au Marakana. Mon voisin serbe du vol retour m’expliquait par exemple que son abonnement ne coûte que 40€. C’est donc pas déconnant de s’abonner et ne se rendre qu’à quelques matchs.

10 000 spectateurs en plus n’a donc en réalité pas d’impact direct sur l’ambiance. Ça m’a semblé un petit peu plus mort en latérale ici qu’au Partizan (confirmé par Lucas qui a vu le Partizan en Coupe d’Europe le jeudi). C’est bien dommage. Pour l’ambiance, il faudra compter quasi exclusivement sur les virages qui rattrapent bien le coup…

Dans les virages, j’ai vécu une expérience presque aussi unique et exceptionnelle que la première fois. La nuit tombée dès le coup d’envoi pour 90 minutes de chants continus, de pyros, 2 500 sièges brûlés et/ou cassés par le Partizan.

Je n’avais pas la référence culturelle serbe pour pleinement apprécier le tifo mais il était très bien (et sans rapport avec l’Ukraine malgré les couleurs jaunes et bleues.

Vous me direz que c’est contradictoire puisqu’on a quand même eu 2 500 sièges cassés (et/ou parfois brûlés) mais j’ai trouvé que le match a été très calme d’un point de vue sécuritaire. Et pour avoir observé quelques fouilles, c’était tranquille pour rentrer dans le stade.

Au Stade du Partizan, l’existence de plusieurs groupes et d’un conflit interne plaçait l’un des groupes en latérale, proche du virage des visiteurs. L’avant-match et le match étaient donc pimentés par des conflits continus (affrontement contre les CRS, jets de fumigènes, etc). Ce divertissement m’a manqué un peu, surtout dans l’avant-match (des affrontements auraient eu lieu mais à l’extérieur du stade). A la place, la sono m’a brisé la tête pendant 2 heures.

D’après les explications que m’a donné un abonné de l’Etoile rouge, les ultras ont fait plus ou moins la paix. Auparavant, c’était fréquent de les voir s’embrouiller entre eux. Pour ce 166ème derby, les deux groupes ont même participé mutuellement aux chants en se répondant.

Enfin voilà globalement mon impression. Je n’ai pas pu m’empêcher de comparer avec mon premier derby mais dans tous les cas, à domicile ou à l’extérieur les virages sont autant remplis des supporters des deux camps donc finalement, ça n’a aucune importance. J’ai une affinité supplémentaire pour ma “première fois” mais le stade Rajko Mitić est mythique.

Photos de l’Etoile rouge de Belgrade :

 

Photos du Partizan :

 

Le match

On s’en fout de cette partie. On veut juste que le stade explose. Ce qui fut le cas dans ce match puisque l’Etoile rouge a gagné 2-0 (but à la 29ème et 42ème). A noter simplement que les joueurs étaient également tendus. On a eu une échauffourée devant nos yeux et un carton rouge pour le Partizan à la 86ème. D’ailleurs dans ce stade y’a quand même le truc sympa des coups de pression que peuvent se manger les joueurs adverses pour retourner au vestiaire. La sortie étant du côté du virage des Delije, il faut se rendre dans le tunnel en évitant les pétards, etc. La définition de l’avantage de jouer à domicile !

Etoile rouge de Belgrade – Fenerbahçe (Euroligue – Basket)

Après ce match, l’Etoile rouge de Belgrade en jouait un autre en Euroligue (basket) à la salle Hala Pionir. Une heure de battement entre les deux événements pour une heure de marche entre le stade et la salle malgré une tentative infructueuse de trouver un taxi sur Car:Go (l’équivalent d’Uber en Serbie).

Ce faible laps de temps n’a pas permis aux ultras d’être présent à la salle, et selon ce qu’on m’a dit ça faisait une grosse différence. Pourtant, j’ai été très satisfait de l’expérience avec une salle quasiment pleine et déjà une atmosphère qu’on ne trouverait pas en France. On avait des chants bien repris, des bonnes pressions sur l’adversaire ou l’arbitre, un show propre avec les classiques pom-pom girls, etc.

En plus on a été chanceux puisqu’on a eu un très bon match dont l’issue n’a été déterminée que dans la dernière minute du match avec la victoire de l’Etoile rouge. C’est quelque chose à faire si vous allez sur Belgrade. J’aimerais y retourner pour un match qui ne viendrait pas en confrontation d’un match de foot. En basket aussi le derby doit être exceptionnel. A savoir que le prix de la place était plus élevée (20€) que le foot.

L’expérience groundhopping

Peu de mots nécessaires : un derby de Belgrade, un match d’Euroligue : on est au summum. Ce second derby aura partagé à l’identique les qualités (et défauts) de mon premier. Les places s’obtiennent sans crainte, n’hésitez-pas à vous y rendre si l’occasion se présente. On se régale. Week-end de derby de Belgrade, ou match de Coupe d’Europe + match d’Euroligue, etc. Avec deux clubs et deux sports dominants en ville, il y’aura toujours différentes manières de se combiner des choses folles sur Belgrade. Sans oublier Novi Sad à une heure et demi de bus.

Familiarisé aux parcages pour suivre le FC Nantes, un stage sur Liverpool, mon autre club de coeur, a développé ma passion pour le groundhopping en 2016. Cofondateur au-stade.fr.
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