Rapid Vienne – RB Salzbourg

Rapid Vienne – RB Salzbourg

Rapid Vienne - RB Salzbourg

29€
9

Le stade

8.5/10

Le football

8.5/10

L'atmosphère

9.0/10

Les villes

9.5/10

L'expérience groundhopping

9.5/10

Pros

  • L'architecture et les musées de Vienne
  • Bratislava et son Flagship Restaurant
  • Le Block West c'est du lourd
  • La tribune latérale qui les suit ?!?
  • Propreté et fluidité (transports) de la ville

Cons

  • Feuillage/flore absente en février
  • comme les fontaines d'eaux vidées
  • Shopping financièrement inabordable?
  • Intérêts de la ville étalées, pas de gare centrale
  • 6° maximum, c'était pas gentil ça

Vienne est devenu en 2018 la ville la plus agréable au Monde selon les experts de l’EIU, une première pour une métropole européenne. Vous vous doutez malgré tout que ma motivation principale était comme toujours un match de foot : Rapid Vienne vs RB Salzbourg. Avant ça, j’ai cependant de bonnes raisons de vous parler de la ville et même de Bratislava !

La ville de Vienne

On est arrivé samedi matin dans la capitale autrichienne. Très vite on découvre une ville aux édifices intemporelles et à l’architecture admirable, elle est incroyablement bien conservée. Chaque bâtiment est une œuvre d’art qu’on retrouve souvent orné de statues. Je ne pourrais pas tous les citer car la langue nous fait aussitôt oublier le nom des places et bâtiments qu’on visite… mais je vais faire l’effort d’en citer quelques-uns. On a la place Marie-Thérèse par exemple, le palais impérial Hofburg, le palais Belvedere, la cathédrale Saint-Etienne, le centre historique.

 

Pour le centre, on a simplement regretté de ne pas trouver une restauration locale vraiment inspirante qui puisse nous tenter (Vienna Sausage étant exceptionnellement fermé samedi) malgré une chaine de burgers Burger Bros, un équivalent de Five Guys de meilleure qualité avec quelques spécialités culinaires (le burger « nippon » avec du gingembre, etc). C’était très bon, une adresse à faire quand même pour les amoureux et collectionneurs de fast-food/burgers.

Pour revenir sur la ville, on a l’impression que la ville bénéficierait sans doute d’une authenticité un peu moins démesurée pour un local. Pour résumer, si la beauté de la ville n’est absolument pas à contester tout comme les animations plus « aristocrates » qui ne manquent pas pour un touriste (innombrables musées, concert de musique classique, représentation de l’Ecole espagnole d’équitation, etc). J’ai flâné dans son joli centre et aussi attirant que sont chacun des commerces, je n’ai quasiment vu que des boutiques très haut de gamme (250€ l’article dirais-je). C’était mieux de faire son shopping à Liverpool… On ne s’imagine pas instinctivement que ce soit une ville jeune et festive. Cette impression est peut-être fausse car je ne suis qu’un touriste, je la comparerai plus bas avec Bratislava.

Autre lieu évidemment incontournable de Vienne que je n’ai pas cité, le Château de Schönbrunn et son immense parc ainsi que le plus vieux zoo du Monde fondé en 1752. En février malheureusement la végétation de Vienne est au point mort, comme les bassins/fontaines d’eaux. Ça enlève un certain charme à Vienne plus globalement et nous pousserait à refaire une visite estivale cette fois-ci. Dans ces conditions on profite des bâtiments et notamment de la visite des 40 pièces du château pour 17€ avec guide audio en français. Une visite d’à-peine 1 heure avec des pièces restaurées qui nous plongent admirablement bien dans l’époque de l’impératrice Sisi et diverses empereurs ou rois (19ème siècle principalement). La visite en vaut la peine !

On allait presque la zapper mais un ami est venu me conseiller ce lieu à temps : la Rathausplatz. Il y’a l’Hôtel de ville ainsi qu’un Marché de Noël et une très grande patinoire avec un véritable « circuit », très loin d’un simple « rectangle » de glace vu dans bon nombre de villes. La musique est bonne, on a des stands de wurst, bretzels et autres joyeusetés. C’était exactement ce qu’on cherchait comme lieu cool pour se poser et manger « local » la veille. L’ambiance est top et encore très vivante vers 21h un dimanche. Selon Google Maps et mon ressenti, on parle bien de la place du « marché de Noel ». Je ne sais pas jusqu’à quand ce plaisir perdure car on est quand même fin février et c’est une ambiance proche de Noël sans les chansons, tout bénef’ !

A noter que la circulation piétonne était relativement paisible sur le week-end, et que pour avoir pris les transports en commun le lundi matin vers 9h, c’était également largement respirable et sans stress. Vienne mérite sans doute son statut de meilleure ville où il fait bon vivre. Deux logements que je peux conseiller : Do Stepp In Central à côté de la « gare centrale » (sic), une auberge de bonne réputation qui ne fonctionne qu’avec des codes digitaux que l’on reçoit par mail : pratique pour des arrivées en pleine nuit, etc. Et enfin l’Hotel Ekazent Schonbrünn, à côté du château de Schonbrünn donc potentiellement très pratique : 34€ la nuit pour 2 personnes.

On a terminé notre découverte de la ville par un petit-déjeuner dans le branché restaurant « Ulrich ». Le soin apporté aux plats (en présentation et en goût) est des plus précieux. On aimerait tous les tester. Cela dit vous en tirez pour une facture d’une quinzaine d’euros avec la boisson. D’après Valentin qui vit en région parisienne, on reste loin de cette qualité à ce prix sur Paris.

 

La ville de Bratislava

Vienne présente d’autres avantages : on peut se rendre à Prague, Budapest ou Bratislava assez facilement et pour des prix dérisoires. Notre week-end ne s’étalant que sur à peine plus de 2 jours, on a choisi de se rendre à Bratislava sur un soir et un matin pour 10€ A/R en car RegioJet, il y’en a à toute heure. Et ils ont le sens du service : café/thé au choix offert, tablette sur le dos de l’appui-tête avec films, musique, internet (+ amusant qu’utile) pour faire passer l’heure et demi à peine de route.

Un ami rencontré avec la French Branch à Liverpool y habite et nous a fait la visite de la ville. Bratislava est une petite ville qui a parfois fait table rase d’une partie de son Histoire. En grand monument, on a le château de Bratislava à faire. Sinon, au contraire de ce que j’ai sous-entendu pour Vienne, on se sent plus vivant dans les rues de Bratislava que de celles de Vienne. Pas question de musées ou autre attraction ici mais simplement de profiter du centre d’historique, de ses rues, de certaines façades qui nous plongent dans une ambiance moins occidentale et pourtant très réelle.

Pour le détail amusant, contrairement à ce qu’on aurait pu s’imaginer le parc de voitures dans Bratislava est très moderne. Ce n’est même pas à comparer avec la France, elles semblent toutes récentes et comme neuves chez eux, c’est bien pour ça qu’on a remarqué ce détail pourtant inutile. La priorité semble être d’avoir une belle voiture plutôt qu’une indépendance/maison.

Sans les bonnes adresses du « bratislavien » Adrien, on n’aurait jamais non plus été au Bratislava Flagship Restaurant. Et là c’est carrément une des meilleures expériences du week-end. Le restaurant se situe dans un ancien théâtre/opéra, les photos vous le diront l’atmosphère du lieu est incroyable. On a pu manger des plats typiquement slovaques vraiment délicieux. Il faut aller jeter un œil à Bratislava et manger dans ce lieu si vous passez par Vienne.

Ci-dessous une soupe et un plat traditionnel de Noël à base de choucroute, porc fumé, saucisse fumée : la Kapustnica.

Et maintenant la Slovenska misa for two qui condense plusieurs plats typiques slovaques : le bryndzové halusky (pomme de terre bouillie, fromage de brebis à pâte molle, lardons fumés) et le kapustove strapacky (à base de choucroute).

 

Le stade de l’Allianz Stadion

Venons-en au sujet de notre site quand même : le football. Ça vous intéresse ? J’avais donc choisi notre week-end à Vienne en fonction de l’adversaire. En Autriche, le choix était simple pour moi : soit on y allait pour l’Austria Vienne (le derby, on a vu des sweats « Anti-Viola »), soit c’était le RB Salzbourg (on a vu des écharpes anti Red-Bull). Aujourd’hui c’était donc le RB Salzbourg.

On se rend au stade peu de temps avant le match (c-a-d 30 min avant, pour moi c’est déjà tard), le métro viennois s’étend tout juste jusqu’au stade. Les fans squattent un pub face au Block West qui se trouve en bord de route. Les accès extérieurs aux autres tribunes semblent rapidement bloqués, j’ai sans doute raté quelque chose car je n’ai pas su faire le tour du stade. Le stade se distingue vite d’un autre stade avec sa forme extérieure ovale sur laquelle on lit « RAPID » pour la tribune présidentielle. J’aime bien ça, ça en jette. Ce n’était pas le cas aujourd’hui mais il semble même que les façades extérieures du stade puissent s’éclairer pour les matchs « de nuit ». De l’intérieur, le stade est également extrêmement propre. Des tribunes proches, de belles couleurs et de bons motifs, des latérales en placement debout, un stade de capacité moyenne pour avoir un bon taux de remplissage même avec une affluence de 19 000 spectateurs. Tout ce qu’il faut pour un stade réussi et des fans heureux.

 

L’atmosphère

Si on va bien voir le Rapid Vienne pour une chose, c’est bien son ambiance. On s’est placé à côté du Block West. Etant accompagné et après lecture de quelques retours (un article de So Foot) j’ai préféré ne pas prendre de risque pour ne pas vivre inutilement une mauvaise expérience. Les fans ne sont pas les plus ouverts, ce qui n’est sans doute pas un tort. Moi aussi ça m’emmerdait les touristes en Tribune Loire à Nantes.

Pas le temps de rentrer dans la tribune qu’on commence déjà à entendre à pleins poumons un Block West au quasi complet. On sent immédiatement qu’on va passer un bon moment. L’hymne du club est joué quelques minutes avant l’arrivée des joueurs et ça sera peut-être le seul bémol du soir : les supporters ne semblent que peut vivre cet hymne. Les gens s’en foutent. Pour l’entrée des joueurs, un tifo hommage au 120 ans du club (ne me demandez pas pourquoi 1897 ça fait 120 ans sur la saison 2018/2019) qui nous déçoit un peu sur le moment (pas de pyrotechnie, qui plus est) mais nous sommes trop proches de la latérale pour avoir un réel aperçu. Plus tard on constatera que ça avait quand même de la gueule.

En face, les supporters du RB Salzbourg sont relativement peu, et même en considérant ce petit nombre l’activité était médiocre. Ils sont passés inaperçus pendant tout le match. On se demande même où sont les ultras. En vérifiant, l’affluence moyenne chez eux n’est que de 9 000 spectateurs. Le club n’est donc que peu suivi. Ça me coupe bien toute envie de me rendre à Salzbourg.

Le Block West lui chante en continu avec une activité de peut-être 80% des gens présents dans la tribune, ce qui est excellent si vous regardez la taille de la tribune… Autrement dit, le volume sonore est toujours très élevé. De plus, j’ai trouvé les chants et animations très bien variés. On avait de tout, rien qui puisse nous installer dans une lassitude. On a des gestuelles avec les mains, des chants pour sauter, etc. Aussi un peu de craquages de fumis à visage découvert sur les premiers rangs.

Le plus impressionnant pour moi, c’est de voir que ce mouvement se porte également jusque dans la tribune latérale qui se trouve de notre côté. Elle est pleine et majoritairement réactive pendant tout le match contre les faits de jeu : toute la tribune se lève sur une action du Rapid. Mais plus encore, elle aime suivre les chants et animations du Block West. Il n’est pas rare dans le match de voir toute la tribune se lever et suivre le rythme des applaudissements d’un chant, de chanter et même en de plus rares moments de sauter. Ces moments-là, très peu (pour ne pas dire aucun) de stades m’ont permis de le voir à un tel degré. D’autant plus quand il n’y a aucun contexte exceptionnel assez fort qui puisse justifier l’emballement de toute une latérale. Non, on a juste la moitié du stade qui kiffe mettre l’ambiance. L’autre virage est quasi vide tandis que la latérale en face est la tribune VIP. Impressionnant.

Le match

La situation sportive des deux clubs est très différente : le Rapid Vienne vient de se faire sortir par l’Inter Milan en Europa League (c’est déjà honorable d’avoir été jusque-là) mais ils n’ont connu la victoire qu’à 5 reprises en championnat sur 18 matchs (dont deux défaites dans le derby, 0-1 à domicile et 6-1 au stade de l’Austria Vienne). La forme du RB Salzbourg est resplendissante : 18 matchs joués, 15 victoires et 3 nuls. Et ils viennent d’éliminer le FC Bruges en Europa League.

Pour moi, l’issue du match ne faisait pas de doute : on allait assister à une défaite du Rapid. Pourtant c’est le Rapid qui va donner le rythme au jeu avec pas mal de bons enchainements aussi.  Néanmoins ça reste à 0-0 à la mi-temps. En seconde mi-temps ça va se concrétiser de notre côté avec un but de Berisha pour le Rapid qui fait exploser le stade, et ça plie l’affaire à la 81ème minute avec un second but de Schwab. Avant ces deux buts, le RB Salzbourg avait quand même perdu l’un de ses joueurs (rouge pour Ramalho). J’appuie sur le fait que ça jouait déjà bien avant ça, et que les tribunes étaient elles aussi déjà en grande forme. Un résultat donc très étonnant qui couronne le Rapid d’une victoire de prestige sur sa saison pour faire tomber le leader pour la première fois. Inespéré !

L’expérience groundhopping

Pas grand-chose de négatif à dire à propos de ce passage par Vienne et Bratislava. Au contraire que des choses positives qui ne m’ont pas laissé insensible. Sur un court séjour et même un grand, je recommande de joindre à vos plaisirs de Vienne ceux de Bratislava et notamment du restaurant. Avec un peu plus de temps je me serais peut-être permis un petit opéra (les prix débutent autour d’une dizaine d’euros) ou une représentation en équitation. Mais globalement, en deux jours et demi je suis content de ce qu’on a réussi à faire.

Ça ne serait pas gênant d’y retourner étant donné la qualité et richesse de Vienne en musées, de sa verdure en été, de sa proximité avec Budapest (3h en bus / 9€) ou Prague (4h/16€), et de l’existence d’un second club en ville en plus du nouveau stade de Bratislava et du hockey sur glace très populaire là-bas. Bref, en l’écrivant je me dis que j’ai déjà très envie d’y retourner, ça se refera forcément !

D’ailleurs, la note finale est ma meilleure grâce à un excellent équilibre qualitatif des différents critères : j’ai aimé/adoré aussi bien la ville, le stade, le contenu du match que l’atmosphère du Rapid Vienne. La ville étant sans doute le point la faisant passer devant mes meilleures expériences anglaises et suisses. Et Vienne profite d’un stade honorable ainsi que d’une meilleure atmosphère que Rome.

Familiarisé aux parcages pour suivre le FC Nantes, un stage sur Liverpool, mon autre club de coeur, a développé ma passion pour le groundhopping en 2016. Cofondateur au-stade.fr.
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[…] qui arrivent par bus entier. C’était un peu le manque constaté récemment à l’excellente ville de Vienne. En l’occurrence, à ce jeu, Istanbul a des atouts qui dépassent le seul charme architectural de […]

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